Vous savez ce qu'on dit sur ceux qui achètent des flingues et des 4x4 et leur besoin de compenser ? Hé bien, on pourrait dire le même genre de choses concernant ce nouvel album de Grime. Gros artwork (toujours signé par le talentueux Jason Barnett), grosse production (encore plus qu'auparavant, au risque de perdre en patte nineties ce qu'elle gagne en épaisseur) mais, quand vient le temps de déballer ce que tout cela cache, une moue déçue.
Car Grime n'a plus pour objectif d'être simplement ce groupe idiot marqué par Fistula et Grief. Il est désormais un groupe idiot de son temps, celui où l'agression se résume à faire craquer les enceintes de ta 205, où la voix ne s'embête plus à chercher à être intelligible, où le batteur frappe comme un avion largue des bombes... Et donc, une version modernisée du sludge, vaguement noise, vaguement death metal, complètement dispensable, rabâchant ses punchlines en continu alors qu'elles n'étaient déjà pas très impressionnantes les premières fois.
Ainsi,
Circle of Molesters affiche sa crétinerie dès le départ, par un « Get Immortal » où Marco s'époumone de « wahwahwah » crispants. Une preuve que les Italiens ont pris au pied de la lettre les métaphores de chroniqueurs sur le consanguin et le bêta, le disque ne souhaitant pas avoir d'idée autre que sonner le plus absurdement fat, nihiliste et rétrograde possible. Sûr, cela fonctionne un temps grâce à quelques bons moments ici ou là (la fin de « Verge of Wrath » ou « Orgiastic Rite » par exemple) mais là où
Deteriorate parvenait à gagner en sympathie par ses formules éprouvées, sa suite donne le sentiment pénible d'écouter des sludgeux ne considérant plus leur œuvre comme de la musique.
Peut-être est-ce dû à une fatigue causée par des rencontres répétées avec des formations se voulant les plus sick jusqu'à la semaine prochaine, mais cette course à l'armement me donne surtout envie de retourner vers mes valeurs sûres, celles qui n'ont pas oublié qu'une composition se devait d'être un peu plus qu'un empilement de riffs qui molestent en cercle (au moins, ils n'ont pas menti sur ce plan-là), que le sludge, ce style me paraissant à la fois si brut et si difficile à bien interpréter, était un peu plus qu'un festival de conneries critiquable sur Nanarland. Hé non ! « Les dissonances faites la bave aux lèvres coulant sur le vomi de ton T-shirt récupéré dans une benne avec des putes à côté dont ta mère » et autres trucs déglingués se voulant cool mais se révélant périssables sont les nouveaux buts de Grime. Et tant pis pour ceux qui toussent, ennuyés : les Italiens ne les écoutent pas, fiers qu'ils sont d'être plus autistes que les autres, façon « grande gueule mais gueule de rien ». Désespérant.
« Autopsy renommé Franpry », « Grime se grime et frime mais ne transmet rien »... Je pourrais poursuivre le même jeu que les instruments présents sur
Circle of Molesters, faire du mesquin pour lui-même. Seulement, les Italiens ont clairement dépassé mon seuil de tolérance en matière d'abrutissement. Peut-être certains y trouveront leur compte. Pour ma part, quoiqu'il en soit, j'ai déjà oublié cet album.
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