Voilà, j’étais prêt, j’étais tout chaud, j’avais déjà rédigé la chro du nouveau
ROTTING CHRIST dans ma tête après suffisamment d’écoutes et j’allais coucher tout cela sur papier. Et puis sur le forum de Thrashocore plusieurs personnes ont manifesté leur engouement pour ce douzième album des Grecs. Mince, moi qui pensais que quelque chose clochait et mon avis allait être partagé... Alors je me suis posé des questions. Pas pour savoir s’ils avaient raison, ou si c’est moi qui avait raison, mais pour mieux cerner ce qui me semblait moins bon qu’auparavant dans la musique de Sakis et Themis. Car vous avez vu la note, 2 points ont sauté depuis le dernier,
Kata Ton Daimona Eaytoy auquel j’avais mis un beau 9, sans regrets.
Ce petit dernier s’appelle donc
Rituals. Ce que je ne nierais pas, c’est qu’il a des qualités. Mais il n’est pas irréprochable pour autant. La première et principale raison qui me refroidit vient de l’approche de cet album. Comme son titre l’indique clairement, il est destiné aux rites. Un thème omniprésent qui noie tout l’album. Du début à la fin, du premier au dernier titre, l’accent est mis sur ce côté rituel. Normal donc de trouver une quantité de chœurs conséquente. Mais si c’était déjà le cas depuis longtemps chez
ROTTING CHRIST, ils empiètent encore plus sur les vocaux principaux, et brisent l’harmonie. Les vocaux principaux ne le sont plus en fait, ils sont plus rares au profit des déclamations, des incantations, des passages plus proches du parlé que du chant. La musique vient enrober toutes ces interventions orales et semble elle-même reléguée au second plan. Les riffs destructeurs, entrainants, efficaces qui accompagnent d’ordinaire la musique de nos Grecs ne sautent plus aux oreilles. Le metal a encore reculé au profit d’éléments extérieurs, pas dégueux, très loin de là, mais qui me correspondent moins.
ROTTING CHRIST s’est encore plus
THERIONisé.
Rituals, c’est ainsi 10 pistes qui invoquent les divinités et démons de tous bords. Les invocateurs sont joués par trois des choristes males qui ont déjà fait vibrer leur thorax pour
SEPTICFLESH sur leur dernier album en date, Titan. Ils sont Babis Alexandropoulos, Theodoros Aivaliotis et Giannis Stamatakis. Ensuite, la liste des invités qui jouent aux sorciers et mages est assez longue, donnant une saveur différente à chaque piste. D’abord il y a George Zacharopoulos, qui retrouve le groupe puisqu’il en avait été le claviériste pour
Thy Mighty Contract et
Non Serviam. Il pose sa voix sur « In Nomine Dei Nostri ». Ensuite, Vorph de
SAMAEL apparaît sur « Les Litanies de Satan ». Oui, c’est un titre chanté en français. Enfin, « lu » en français parce que c’est encore une fois plus proche de l’invocation que du chant. Ce titre, originale, a une utilité assez particulière, celle de nous faire comprendre que si
ROTTING CHRIST avait toujours chanté en français, on en aurait été beaucoup moins fan. Non mais suis-je le seul à avoir du mal avec ces « Ô Satan, prends pitié de ma longue misère ! » répétés inlassablement ? Cet album ne s’attaque pas qu’au français d’ailleurs puisque hormis l’inévitable grec (« Ἐλθὲ κύριε », « Ἄπαγε Σατανά », « Του θάνατου ») qui colle bien entendu toujours autant au groupe, un morceau a un nom en hébreu : « זה נגמר » (Ze Nigmar) et un autre en marathi : « देवदेवं » (Devadevam). C’est le Singapourien Kathir, connu par certains pour son groupe
RUDRA, qui intervient sur ce dernier.
La liste des guests se complète avec Nick Holmes, le joyeux quadra de
PARADISE LOST, qui pose sa voix en anglais sur « For a Voice Like Thunder ». C’est d’ailleurs l’un des morceaux les moins ritualistes, qui enfin ne donne pas l’impression d’écouter un intermède ou une introduction trop longs. Car c’est bien l’impression qui me reste la plupart du temps de cet album. Les titres ne donnent pas l’impression d’en être. Heureusement, il y a des exceptions, comme avec le très bon et beaucoup plus agressif « Ἐλθὲ κύριε ». Sur celui-ci c’est une femme qui vient en renfort, et c’est une véritable furie ! Danai Katsameni pousse des cris terrifiants qui viennent nous sortir de la routine un peu lassante de cet album. Attention, pas de méprise, la musique est véritablement de qualité. Je rappelle aussi que les vocaux de Sakis sont encore présents. C’est juste que d’une manière générale, le côté rituel ronfle trop. Merci donc à la demoiselle, qui fait ses premiers pas dans le metal alors qu’elle est plutôt habituée à fouler les salles de théâtre en tant qu’actrice, de mettre un coup de pied dans l’ensemble.
Cet album est un album de rites, d’appels, de voyage spirituel aussi. La musique devait donc aussi trouver des astuces pour faciliter l’envol. Des percussions variées, deux cornemuses. C’est travaillé bien évidemment et
Rituals a ses moments de bravoure, aucun pet de travers. Mais il n’a pas l’équilibre que je lui souhaitais. Un équilibre qui me semblait encore là sur le précédent, mais que certains semblaient déjà regretter. Une question de sensibilité sans doute. Ne pouvant donc le mettre au même niveau, la note est de 7, sûrement sévère, mais je sais déjà que l’album ne reviendra pas très souvent sur ma platine à l’avenir.
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