Ghoulgotha - To Starve The Cross
Chronique
Ghoulgotha To Starve The Cross
La première fois que j’ai aperçu un album de Ghoulgotha sur mon magasin de vente en ligne préféré, j’ai été comme le très estimé AxGxB avant tout attiré par l’artwork de la pochette: “The Deathmass Cloak” convenons en, en jette un max dans le genre horreur/fantastique old school, avec sa montagne en forme de crâne humain, dont le pied est jonché de pierres tombales et un de ses versants, creusé par de la lave qui ne cesse de couler en cascade. En bas à droite également, deux pèlerins encapuchonnés, le regard se dirigeant vers un sommet où se situe visiblement leur dernières demeures: des croix de crucifixion.
Maintenant imaginez vous: ces deux bonshommes appréhendants leur sort au pied de ce mont du Calvaire, de ce “Kraniou Topos” (“lieu du crâne”) comme on l’appelait en grec (Oui, j’ai suivi des cours avec Nicos Aliagas), c’est vous auditeurs enhardis et devenu momentanément féroces comme ce que vous écoutez, qui allez en sandales vous engagez dans les pas du fils de Dieu: (Luc, 23:33) : « Lorsqu'ils furent arrivés au lieu appelé crâne, ils l'y crucifièrent. ». Au moment de ce “To Starve the Cross” vous avez maintenant atteint le sommet, et votre regard se lève vers une immense croix qui absorbe la quasi intégralité de votre champs de vision. Comme une forêt d’arbres morts ouvre le chemin, tandis qu’au niveau du ventre de cette croix, est creusé un four béant, qui lui aussi laisse s’échapper un filet de lave. Vous vous trouvez alors inexorablement attiré dans cette bouche de l’enfer, d’où s’échappe une musique connue de vos métalleuses esgourdes: hum, mais on dirait bien du Death, mais aussi du Doom, et même quelques saturations ma foi pas mal senties qui transpirent le Black … . La voix de sorcière qui introduit la première chanson, ‘Village of Flickering Torches’, montre bien de nouveau que le groupe joue la carte de l’horreur “vintage” à fond, esthétique soutenue par des riffs groovy et des mid-tempo doomesques à l’ancienne. Une intro qui en fait reprend là où s’est arrêté “The Deathmass Cloak”, et c’est justement peut être là que le bât blesse: ce nouvel album des californiens, qui certes se veut totalement dans la continuité du précédent, manque précisément pour cela cruellement d’inspiration … . L’escalade fut déjà assez laborieuse, mais arrivé au sommet, la crucifixion l’est encore davantage (parfois surtout pour nos oreilles en fait). Si le deuxième titre ‘Pangaea Reforms’ parvient encore à nous entraîner, la suite avec ‘The Sulphur Age’ et ‘Abyssic Eyes’ est néanmoins beaucoup moins convaincante: Ghoulgotha va dans tous les sens et donne l’impression non pas de faire preuve de grande maîtrise technique mais au contraire d’un certains manque de cohérence. On a l’impression que le guitariste cherche son riff assassin sans parvenir à le trouver, que le batteur tape sur ses fûts sans trop y croire, quand au chanteur il est difficile de lui trouver une singularité, disons que sa voix caverneuse/déchirée “fait le taf” comme on dit. Tout cela donne une impression finale assez brouillonne, encore renforcé par les affreuses mélodies placées au milieu de la cinquième piste “A Lord In the Shattered Mirror”.... . A ce stade, je me sens en effet comme un pèlerin perdu au milieu d’un forêt de croix de crucifixion, dans laquelle résonne une musique anarchique, oscillante entre un Death Old School portant le sceau de la Californie, parfois ‘technique’, parfois doomy, certes légèrement mieux produit que l’album précédent, mais qui laisse toujours trop l'impression du déjà écouté.
Si Ghoulgotha aime (trop?) brouiller les pistes donc, les deux avant derniers titres de l’album arrivent encore à nous perdre davantage, mais cette fois pour moi dans le bon sens du terme: “Thou, Beneath Ligaments Foul” arrive à nous scotcher avec son lead riff mélodique/dansant, évoquant des sonorités Black Metal pour l’occasion. Une bonne surprise réitérée avec le morceau suivant, ‘Wounds Immaculate’, qui explore aussi des ambiances empruntées au Death/Black, proche de celles de groupes comme FATHER BEFOULED ou ENCOFFINATION, également poulains de Dark Descent et dont le dernier accueille aussi le guitariste/vocaliste de nos goules, Wayne Sarantopoulos (qui oeuvre ou a œuvré pour toute une pléiade d’autres groupes donnant dans le Doom, Death Old School, Black etc …). Dommage cependant que le dixième et dernier méfait du groupe (‘A Holy Book Scribed by Wolves’), vienne clore l’album sur ce Death/Doom ennuyeux, peu inspiré, que le groupe nous assène déjà depuis un peu moins de deux heures si on compile leur deux derniers full-length … (composés par Sarantopoulos en un an d' intervalle, rappelons le …).
Ainsi, que retenir de ce “Starving the Cross” ? Si vous avez particulièrement apprécié le précédent, alors ce nouvel album est fait pour vous ! Par contre si comme moi l'ascension du Ghoulghota vous a semblé longue et fastidieuse (je renvois également à la chro’ de AxGxB), parfois agréable néanmoins, mais pas assez pour vous donner envie de gravir davantage la pente Death/Doom de San Diego, passez votre chemin et empruntez plutôt le vaisseau spatial ‘Starspawn’ de BLOOD INCANTATION (aussi chez Dark Descent, chroniqué ici même par la plume d’AxGxB de nouveau).
PS: Il n’est plus à prouver que la qualité de l’artwork et le nom du groupe sont de formidables attrape-nigaud (perso, si un jour Guillaume Musso(lini) sort un livre avec un dragon pourvu d’une sérieuse paire de balls entrain de sodomiser un troll des cavernes en couverture, j’achète quoi !), ainsi j’ai décidé de former mon propre groupe de Death/Doom/Black/Math Metal: GHOULGOTHAM, premier album - “Suicide Squadrilatère”.
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