Sol Sistere - Unfading Incorporeal Vacuum
Chronique
Sol Sistere Unfading Incorporeal Vacuum
Une luxuriante scène metal chilienne (près de 1800 formations référencées sur Metal-Archives dont une trentaine sur Thrashocore… Lentement mais sûrement) et pourtant le jeune groupe Sol Sistere est ma toute première chronique pour cette contrée pas forcément connue pour jouer dans le style suédois. Rectification faite. Formé en 2013 à Santiago, Sol Sistere sortira dans la foulée un EP
I chez le découvreur de talents post/black atmosphérique Pest Productions (Ghost Bath, Vallendusk). Après quoi les sud-américains signeront chez Hammerheart Records pour ce premier album
Unfading Incorporeal Vacuum (titre déjà validé) à la peinture envoutante du talentueux Misanthropic-Art (Shroud of the Heretic, Hooded Menace, Funebrarum).
Pour ceux qui auraient suivi mon bilan de 2015, la musique de Sol Sistere rappelle fortement la découverte indonésienne
Vallendusk : un black metal puisant à la fois sur les terres nordiques de Scandinavie (Dawn et Vinterland, « Degraded Soul » qui ne pouvait pas mieux rendre hommage ) et l’atmosphérique « Naturalia » (Druddkh, Winterfylleth, Wodensthrone). Une musique versatile aux compositions fouillées alternant passages vindicatifs (batterie brutale éprouvante et hurlements hybrides vigoureux), mélodies aggripantes pléthoriques et moments planants enchanteurs. Pour ce dernier aspect Sol Sistere empruntera sans équivoque au style en vogue « post » (Wolves In The Throne Room et Altar Of Plagues cités) et même plus précisément « post-rock ». Ce dernier étant mon deuxième style de prédilection après le metal, forcément Sol Sistere saura comment m’aguicher. Les habituels tremoli (à x guitares) montant en puissance ou arpèges aériens avec effets « delay » se remarqueront dès les premières secondes du titre d’ouverture « Death Knell » (clin d’œil à « The Knell And The World » ?). Le groupe osera même le shoegaze sur l’interlude « Towards The Morning Star ». Preuve en est que les musiciens les plus violents sont aussi souvent les plus sensibles et subtils.
Une contre balance onirique à cette dominante froide et martiale qui permet ainsi de tenir en haleine l’auditeur mais aussi de jouer avec ses émotions. Des émotions qui auraient pu gagner encore en intensité si Sol Sistere avait rogné ces quelques longueurs disséminées notamment sur « Deliver Us » ou « Seeker Of Souls » (rattrapé par un final aux airs presque néoclassiques) ainsi que ces brefs passages qui auront un arrière-goût de « déjà entendu ». Une mélodie ou une dose de bourrinage viendra combler ces imperfections. Malgré tout l’effort d’écriture demeure, outre une quantité astronomique de variations et d’arrangements, le schéma de composition évite sur de nombreux morceaux le format binaire habituel, Sol Sistere n’hésitant pas à moduler sur les débits ou les breaks impromptus poignants (« Retlentless Ascension » à 2:53, « Sight Of The Oracle » à 3:51 ou le magnifique « 6th Replicant » à 1:58). Un travail et une sincérité bien palpable.
Des débuts impressionnants de maîtrise, Sol Sistere délivre un black metal atmosphérique bigarré jouant à la fois sur les références nordiques européennes et les aspects modernes post-black. Rien de foncièrement original (quelques redites) ainsi que de légères longueurs mais une musique qui reste riche et touchante. Avec plus de personnalité et certains ajustements de composition Sol Sistere devrait assurément marquer son territoire, une signature chez un gros label ne devrait pas tarder. Une découverte recommandée pour tout amateur de black dense frissonnant jouant la carte double face accroche/violence. La suite s’annonce prometteuse.
| Mitch 11 Août 2016 - 1296 lectures |
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