Depuis combien de temps n'avez-vous pas été enthousiasmé par un album d'In Flames ? 10 ans ? 15 ans ? Longtemps quoi. Pour moi c'est pareil et pourtant, à chacune de leurs nouvelles sorties, je ne peux m'empêcher de me ruer dessus pour finalement être déçu en me demandant ce que je pouvais bien en attendre. Et elle est bien là question : que peut-on attendre d'In Flames aujourd'hui ? Vu qu'il doit y avoir plus de chances que Dieu existe que le groupe revienne à ses débuts (vous le savez), alors qu'espérer ? Franchement je ne saurais quoi vous répondre, ce qui ne m'a pas empêché de me faire avoir une fois de plus. Remotivé par le live
"Sounds from the Heart of Gothenburg", emballé par les premiers extraits "The End" et "The Truth", je me suis dit que les Suédois arrivaient à la fin de leur mue pour embrasser un style nouveau, moderne, frais et enfin débarrassé de son passé. Et je ne plaisante pas, j'étais vraiment enthousiaste à l'idée d'écouter ce douzième album. Bref, la suite vous la connaissez.
Avant de commencer, on peut saluer l'ami Daniel Svensson qui a décidé de concentrer son énergie à sa femme et ses trois filles, ainsi qu'à l'ouverture de sa brasserie (pourquoi pas après tout) ; malgré un jeu assez fade, il aura eu le privilège d'apposer son nom sur cette référence du death mélodique qu'est
"Colony" ainsi que sur quelques belles pièces qui ont suivi. Joe Rickard, son remplaçant derrière les fûts, n'aura lui que l'infime espoir de pouvoir jouer un ou deux titres de cette époque en concert. Mais bon, a priori, ce n'est pas forcément son univers. Quant aux autres, ils s'accrochent : on retrouve aux commandes l’infatigable duo Gelotte/Fridén, épaulé par la participation de Niclas Engelin, sans oublier Peter Iwers pour le papier peint. Alors sortez la casquette, la chemise à carreaux, la barbe de hipster et votre vieux baggy des années 90, vous allez en avoir besoin.
Jusqu'à maintenant, l'évolution d'In Flames s'est faite relativement en douceur. De mémoire, je ne me souviens avoir été surpris que par la transition de
"Clayman" (2000) à
"Reroute to Remain" (2002), plutôt agréablement d'ailleurs. Bien sûr, ça c'était avant "Battles" qui fera probablement date dans leur discographie (malheureusement pas pour les bonnes raisons) et vous prouvera que l'on peut encore être déçu par In Flames. Pour le plus américain des groupes suédois, il ne reste plus grand chose de sa terre natale dans sa musique, juste quelques mélodies, leads et solos de guitares aux saveurs amères de la défunte scène de Goteborg, comme une cicatrice qui se résorbe peu à peu avec le temps. Au lieu de cela, le groupe nous sert des compositions entre rock et metal aux sonorités US, simples et directes, où Anders peu librement exprimer ses talents de chanteur. Au passage, ce qu'un Rickard ou un Engelin ont pu apporter, ce que Gelotte n'a pas vendu au diable et ce que Iwers fait encore dans ce groupe, ça n'est pas vraiment un sujet ; le sujet principal tourne évidemment autour de Fridén qui ne cesse d'en faire plus dans ses différents types de chants, techniquement ni meilleur, ni moins bon, ni moins irritant qu'avant (selon votre sensibilité). Seuls quelques effets de mauvais goût sont à déplorer comme ceux de l'intro de "Save Me". Pour faire court, le tempo descend d'un cran, le propos se simplifie à l'extrême et l'ensemble sonne désespérément creux et formaté. Alors que
"Siren Charms" trouvait encore un soupçon de dignité dans son atmosphère lourde et synthétique, ces 12 titres ne dégagent rien et vous laissent juste avec quelques refrains mignons à chantonner sous votre douche.
Pourtant j'y croyais, moi. Depuis 10 ans, je trouve le groupe le cul entre deux chaises, coincé entre son passé et son futur. Les premiers extraits semblaient proposer une formule intéressante, à la fois efficace et moderne, avec un petit côté désuet dans ses arrangements, l'utilisation des choeurs et ses sonorités électroniques datées. Cette fraîcheur est finalement la seule chose que je retiendrai de ce douzième essai, c'est à dire les singles "The End" / "The Truth" et dans une moindre mesure "Before I Fall". Pour le reste, le quintette fait moins pire quand il est *à fond* même si ça demeure très passable ("Drained", les couplets de "Through My Eyes", certaines partie de "Wallflower", ...). Les passages calmes par contre font très très mal au coeur : comment ne pas rester dubitatif à l'écoute de "Here Until Forever" ou "Like Sand" ? Et que dire des refrains de chansons telles que "Save Me", "Through My Eyes", "Wallflower" ou "Battles" ? Sérieux ? Des trucs niais j'en connais et j'en écoute mais je n'aurais jamais pensé employer cet adjectif pour qualifier la musique d'In Flames.
Vous trouvez que je parle comme un vieux con ? Vous n'avez pas tort car 1/ je ne suis plus si jeune et que 2/ je ne fais visiblement plus du tout partie du public cible, ce qui devrait automatiquement m'interdire d'écrire des chroniques d'In Flames. En fin de compte, si l'on se place du côté du boutonneux en manque de sensations fortes mais pas trop, "Battles" (si c'est pas rebelle comme titre ça, hein ?) fait sans doute partie du top de ce qui se fait en matière de rock alternatif US calibré, avec ses textes trop puissants, ses quelques hurlements trop violents et ses solos trop techniques. Bref, à part Chris, je doute que ce machin trouve preneur auprès de l'un d'entre vous chers lecteurs. Vous pouvez toujours essayer ceci dit ; pensez juste à préparer les sacs à vomi. On n'est jamais trop prudent.
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