In Flames, Soilwork, Arch Enemy, Children Of Bodom, ... En grand connaisseur que vous êtes, je pense que vous n'aurez aucun mal à trouver des points communs à ces formations scandinaves prestigieuses qui ont débuté leur carrière dans les années 90. Et parmi ces similarités, je ne serais pas étonné d'entendre dans de nombreuses bouches que leur heures de gloire sont derrières elles. Une chose est sûre, s'il y a bien un point commun entre elles sur Thrashocore, c'est que depuis maintenant bien longtemps, plus personne ne se bat pour chroniquer (voir écouter) leurs dernières productions, lassé par des années de négligence artistique au profit d'une musique racoleuse, convenue ou tout simplement sans intérêt. Concernant le cas In Flames, je suis peut-être le seul dans cette équipe à apprécier encore leur musique (je retourne même assez régulièrement à
"Soundtrack to your Escape", c'est vous dire). Malgré un artwork des plus douteux, il se peut néanmoins que la sortie de cette cuvée 2011 attire quelques curieux, impatients d'entendre comment un groupe de cette envergure va se rétamer avec le départ de son guitariste fondateur emblématique Jesper Strömblad. La même interrogation s'est d'ailleurs sans doute posée pour ceux qui y croient encore, malgré l'annonce d'un remplaçant (Niclas Engelin) ayant oeuvré pour le prestigieux death mélodique de Gardenian. Mais le fiasco n'aura pas lieu, du moins pas plus que d'habitude.
Personnellement, je n'ai pas suivi l'évolution des compositeurs au sein d'In Flames. Le rôle de Jesper ne devait pas être si important à l'écoute de "Sounds Of A Playground Fading" tant il se situe globalement dans la continuité de son prédécesseur en termes de musicalité et de qualité. Contre les vents et marrées d'avis de fans déçus et hurlant au scandale, les suédois continuent de proposer leur metal moderne, dans l'esprit de leur nouvelle direction musicale entamée avec
"Reroute To Remain". Le premier extrait "Deliver Us" parle de lui-même et en grande partie pour le reste : on y retrouve les célèbres mélodies du groupe, les rythmiques simples et efficaces, le petit refrain qui vous rentre dans la tête, les hurlements virant au clair d'Anders Friden ainsi que quelques solos de bon aloi qui ne gâchent rien. Bonne nouvelle, le groupe amorce une sortie de la teenage music proposée avec
"A Sense Of Purpose" : dans son atmosphère et ses sonorités, ce nouvel album sonne plus sombre, plus froid, revenant à l'ambiance futuriste des années 2002-2004 délaissée depuis
"Come Clarity". Cela implique beaucoup plus de claviers, d'électronique, d'effets et d'arrangements en tous genres, à l'instar d'un
"Soundtrack to your Escape" que je trouve très proche au niveau du rendu. Tout le monde n'appréciera pas ce revirement mais pour le coup, j'ai été agréablement surpris, le quintette étant pour moi plus convaincant dans cet univers.
Côté composition, les suédois en ont profité pour se lancer différents défis. Pour commencer, on sent le groupe désireux de revenir à une musique plus sauvage, plus brutale. Etant donné qu'il n'est plus capable de ne pas faire des refrains en chant clair, il ne reste que les couplets pour envoyer la purée. "The Puzzle" et "Enter Tragedy" font particulièrement les frais de cette montée de testostérone se traduisant par des riffs maladroits et insipides qui sonnent totalement décousus par rapport au reste de la chanson. De plus, il faudra bien un jour qu'Anders se rende compte qu'il ne sait plus hurler et que son cri chanté n'a plus la puissance d'antan. Parallèlement, ce dernier (ça ne peut être que lui) a probablement eu envie de plus d'émotions et nous propose donc des titres et passages plus calmes. Cette fois-ci, ce sont "The Attic" et "Liberation" qui ramassent dans leur intégralité, leur musique tournant à la vulgaire chanson FM sans profondeur. Si encore elles dégageaient une once de sensibilité mais ça n'est malheureusement pas le cas... Cependant, le pire reste pour moi l'intégration de ce genre de délires dans les autres morceaux tels que "All For Me" avec cette ligne de chant ridicule à 3'10", ou "A New Dawn" avec son envolée de cordes vers 3'20" digne des pires comédies musicales made in France. Toutefois, au milieu de ces cuisants échecs, se cache un OVNI : "The Jester's Door". Sorte d'interlude électro-indus, elle sera la seule véritable *surprise* au milieu de ces 53 minutes. En seulement 2'38", elle parvient à instaurer une atmosphère étrange et lancinante qu'on ne retrouvera à aucun autre moment de l'album. Dommage qu'elle soit unique et si courte.
A part ça, quand In Flames fait du In Flames, il ne s'en sort pas si mal. Certes, il vous faudra renier un passé de référence du death mélodique (on commence à avoir l'habitude) et vous contenter d'une musique ultra formatée et prévisible, alignant les titres aux structures simples où les refrains sont systématiquement en chant clair. Oui, ça fait beaucoup mais pour une fois depuis bien longtemps, le chant d'Anders n'est plus le centre du monde. Je ne sais pas si c'est l'arrivée dans les rangs de Niclas Engelin mais les guitares reprennent de nouveau une place prépondérante, aussi bien à travers les solos la plupart du temps excellents et très bien sentis (je ne me lasse pas de celui de "Darker Times" à 1'13"), qu'à travers l'ensemble des riffs, globalement plus mélodiques, moins rythmiques. De son côté, comme je vous le disais plus haut, Anders continue l'exploration de sa voix. De moins en moins convaincant en hurlement, de plus en plus à l'aise en chant clair, ce sont les titres où il n'essaie pas de se prendre pour un chanteur polyvalent qui profitent au mieux de sa prestation.
Comme vous vous en doutez, "Sounds Of A Playground Fading" n'est pas le genre d'albums que l'on n'écoute toute une vie, trop direct et convenu pour espérer vous faire croire qu'il cache encore des choses. Il n'en demeure pas moins un album agréable à écouter et à chantonner dans sa douche ou sa caisse, comptant même un certain nombre d'excellents titres tels que "Fear Is The Weakness", "Darker Times" ou "Ropes". Pour moi, le groupe sauve un peu plus que les meubles et laisserait même entrevoir un futur prometteur. Malheureusement, je pense que pour beaucoup d'entre vous, In Flames se traduira encore et toujours par "Au Bûcher".
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