Tubefreeks - The Dry Tide
Chronique
Tubefreeks The Dry Tide
"C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleurs soupes". Voila une expression populaire pleine de bon sens, généralement utilisée par les vieux pots pour souligner que leurs années d'expérience (ou au moins, d'existence) leur permettent d'apprécier les situations avec une forme de sagesse. Pour un artiste, cette sagesse s'exprime dans le recul, la pratique et parfois l'acceptation de ce qu'on est et de ce qu'on ne sera jamais. C'est cette prise de conscience qui permet à des formations de prendre un nouveau départ, pour le plaisir et le fun, sans plus chercher à devenir le nouveau king of the jungle, un état d'esprit plutôt louable et rationnel.
Ce n'est pas TUBEFREEKS qui me contredira. En effet, voici un groupe américain fondé dans les années 90 qui a connu en son temps une renommée locale puis s'est séparé au début de notre siècle pour finalement se réactiver en 2010. Les gars ont eu du succès avec un Hard Rock métallique de bonne facture (écouter pour s'en convaincre leur Best Of The 90's publié en 2010). Ils ont repris les choses là où ils les avaient laissées. En 2010, le groupe se réunit en studio et enregistre un premier nouveau disque, Complex Disorder. Le défi consistait à démontrer qu'après une décennie de mise sous cloche, ils étaient encore capable de créer quelque chose de neuf. Pari réussi, reprise des concerts et de l'envie : le gang part dans une nouvelle dynamique qui débouche sur un deuxième album sorti en 2017, The Dry Tide. La discographie de TUBEFREEKS a les défauts de ses qualités : le temps n'a pas eu prise sur sa musique, identique en 2017 à celle composée dans les années 90. Les compos sont un peu plus longues et travaillées, la production un peu plus dense, mais le cahier des charges n'a pas été retouché. Comme ses deux grands frères, The Dry Tide est un disque de Hard Rock de facture classique (pléonasme), une collection de morceaux cool et entraînants, avec une pléthore de riffs sympas, un chant nasillard et traînant (à la Ozzy), une guitare lead lumineuse (à la Vivian Campbell) et un feeling entre Hard Rock seventies ("Wicked Sky", "Way to the Sun") et Heavy Metal à grosses baloches à base de riff de compétition éclairés par des soli de guitare qui envoient du rève ("Deracho", "Into The Fray") avec une grosse pincée de ALICE IN CHAINS ("Whispers", "Reckoning").
Dans son histoire, sa démarche et même ses attitudes, TUBEFREEKS m'évoque UGLY KID JOE. Certes, les lyrics sont moins irrévérencieux et il manque au répertoire des tubes éternels, mais quand vous les voyez sur scène (comme dans le clip de "Wicked Sky"), difficile de ne pas penser au gang de Witfield Crane, notamment dans le chant et l'attitude scénique du chanteur Paul van Valkenburgh.
A mille lieues du trip revival cher aux jeunes pousses qui pensent qu'on doit porter une barbe de patriarche, des cols pelle à tarte et des pantalons en tergal pour jouer d'un Hard Rock convaincant, TUBEFREEKS dispose de solides arguments pour rabattre leur caquet aux morveux.
| rivax 27 Juillet 2017 - 629 lectures |
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