Forgotten Tomb - We Owe You Nothing
Chronique
Forgotten Tomb We Owe You Nothing
Si tu as quitté Forgotten Tomb à l’écoute de Songs to leave ou de Springtime Depression, ton retour au groupe va s’avérer rude. Passé allégrement d’un black très dépressif, déjà fortement mâtiné de doom, à un heavy rock n’roll groovy en 15 ans, Forgotten Tomb ne ménage pas sa fan base. We owe you nothing, son dernier né, emprunte ainsi ce chemin où le black, le heavy, le doom et une très grosse louche de rock n’ roll donc, cohabitent ardemment.
We owe you nothing ne marque pas un virage. Le ver était dans le fruit depuis 2011 et Under Saturn Retrograde. Il est simplement accentué ici par des structures ultra groovy. We owe you nothing, titre éponyme qui ouvre l’album, trempe ainsi dans le heavy chiadé, la gratte acérée et la basse ultra ronde, qui ronronne tout le long du morceau (Saboteur encore). Seule la voix – et la lourdeur du riff ainsi que l’épaisseur du son – donne au titre les contours d’un morceau de metal davantage extrême. Presque thrash, la voix tranche dans le gras des riffs et donne alternativement aux structures des atours thrash traditionnels ou quasiment death à la John Tardy (Saboteur également). Les soli ne sont pas en reste, la plupart des structures en étant parsemée (Abandon Everything, Longing for Decay). Second Chances couvre les mêmes champs, l’architecture du titre étant portée par la lourdeur du son et cette voix, décidément très proche d’Obituary, qui trouble les riffs heavy.
Ce mélange doom/heavy/groove fonctionne bien. Sans être jamais déséquilibré, il aère agréablement les titres mais présente, en sens contraire, l’inconvénient de troubler l’identité du combo italien et, parfois, en regard de la longueur des titres, de créer un sentiment de répétition (Second Chances). Pour autant, dans cette évolution que d’aucuns jugeront radicale, la richesse des compositions est évidente, la plupart des titres étant perclus d’arrangements discrets mais efficaces (Saboteur et son lot de petits lead aériens, le riffing spécifique du morceau ; les mélodies arabisantes sur Longign for Decay qui portent la structure…).
On pourra également regretter que certains morceaux soient plus faibles. Par exemple, Abandon Everything table essentiellement sur la vitesse. Or, le son est ici paradoxalement très faiblard et rend le morceau partiellement inoffensif. Mais là encore, c’est la science de la composition et des arrangements habiles qui sauvent le titre, les soli parvenant à l’illuminer comme la structure elle-même, faite d’accélérations, de ralentissements mélodiques ou de ponts aériens et de reprises (les arrangements orientaux sur Longign for Decay). Black Overture, le final instrumental, n’est pas non plus totalement indispensable mais, parfaitement exécuté et rempli de bonnes idées (mélodies soignées, emphase…), il se révèle encore sauvé par les idées pertinentes.
Dans ce jeu d’équilibriste, Forgotten Tomb se révèle une nouvelle fois relativement habile. L’expérience compte naturellement dans le résultat final. La prise de risque aussi. Reste à savoir si les fans originels s’y retrouveront, comme ceux qui apprécient les mélanges car, de fait, si le tout est très bien exécuté et surtout composé, il ne sort pas nécessairement du lot face à ses concurrents.
| Raziel 6 Avril 2019 - 1214 lectures |
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