D’une discrétion surprenante à l’heure où les réseaux sociaux ont envahi notre quotidien (toujours pas de Facebook en 2019, aucune tournée en Europe, des emplois du temps relativement chargés par tout un tas d’autres groupes dans des styles parfois bien différents), les Américains de Magic Circle avaient presque fini par se faire oublier, même après l’excellent
Journey Blind qui, fin 2015, avait fini chez moi à l’heure des bilans dans la catégorie "Album de l’année". Pourtant, les voilà bel et bien de retour avec un troisième essai longue-durée baptisé
Departed Souls paru fin mars sur 20 Buck Spin Records.
Après le superbe artwork oublié de Joe Petagno (Motörhead, Angelcorpse, Diabolic…), le groupe revient pour ce nouvel album à des choses plus pragmatiques avec la photo d’un cimetière au coucher du soleil. Alors certes, on a forcément un peu moins l’impression de voyager comme on a pu le faire devant les artworks de Crypt Sermon, Cirith Ungol, Eternal Champion ou Smoulder mais le fait est qu’il s’en dégage tout de même quelque chose d’assez puissant. A la manière d’un Pagan Altar (notamment à travers l’artwork de
Lords Of Hypocrisy) pour qui Brendan Radigan officie d’ailleurs sur les planches suite au décès il y a quatre ans de monsieur Terry Jones, il y a dans cette composition picturale l’idée d’un équilibre tangible entre la vie et la mort (la manière dont se lient cette nature verdoyante et ces pierres tombales à l’abandon) ainsi qu’un sentiment de profond respect pour les choses d’un autre temps (ces tombes froides et rugueuses et cette église que l’on devine à l’arrière-plan qui ont toutes traversées les âges).
Ce retour aux affaires est marqué par l’arrivé de Renato Montenegro (du groupe Strange Passage) dans les rangs de la formation de Boston. Ce dernier vient ainsi remplacer Dan Ducas au poste de second guitariste et apporter au passage un soupçon de profondeur supplémentaire aux compositions des Américains grâce à certaines prédispositions en matière d’instrumentations. En effet, outre le fait de pratiquer la guitare, le monsieur joue également du tabla, du synthétiseur, du piano électrique ainsi que de la guitare acoustique à douze cordes. Des aptitudes que Magic Circle va naturellement mettre à profit tout au long de ce
Departed Souls à travers des arrangements soignés, subtils et utilisés avec parcimonie permettant d’insuffler plus que jamais à ce troisième album une atmosphère Rock 70’s particulièrement délicieuse (comme par exemple sur "A Day Will Dawn Without Nightmares" titre acoustique dont les sonorités orientales et la tenue générale empruntent beaucoup à Led Zeppelin, "Gone Again" et son piano Pink Floydien tantôt progressif tantôt psychédélique, "Bird City Blues" et ses boucles électroniques, cette guitare acoustique et ce vent couché sur bande).
Ces titres relativement nouveaux pour Magic Circle viennent prendre place au milieu d’autres compositions plus classiques dont certaines donnent le sentiment d’avoir déjà été entendues auparavant (notamment "Valley Of The Lepers" dont le riff principal semble calqué sur celui de "A Ballad For The Vultures"). Mais surtout, on se rend compte que d’une manière générale le rythme s’est quelque peu ralenti là où on trouvait tout de même sur
Journey Blind des morceaux menés bon train (pour du Heavy/Doom s’entend). Sans tourner pour autant au ralenti, on sent effectivement que le groupe a quelque peu revu sa copie, proposant désormais un Heavy/Doom tout de même plus posé en dépit de certaines séquences toujours un peu plus enlevées (merci les sympathiques soli dispensés par la paire Corry/Montenegro qui apportent beaucoup de saveur aux compositions de Magic Circle).
Même si je n’aime pas trop employer cette expression, force est de reconnaître que Magic Circle semble avoir atteint aujourd’hui une certaine maturité à travers les compositions de ce troisième album. Ces dernières, plus riches, plus étoffées mais aussi plus posées offrent à l’auditeur la possibilité de plonger dans un univers feutré, chaleureux et accueillant (notamment grâce à la production impeccable de Will Killingsworth) qui saura à n’en point douter ravir tous les amateurs de musique Rock des années 70. Et pour le coup, cette version que l’on pourrait qualifier de plus adulte, n’est pas pour me déplaire, se permettant de flirter avec des sonorités désuètes et pourtant nouvelles, de calmer le jeu pour mieux nous faire voyager et de prendre ainsi au passage le chemin emprunté par des groupes comme Solstice ou Pagan Altar dont la réputation n’est plus à faire. Certes,
Departed Souls n’atteint pas la note de son prédécesseur mais il en demeure très proche malgré tout.
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