Chiens - Trendy Junky
Chronique
Chiens Trendy Junky
Les amateurs de musique qui tabasse, tout comme ceux suivant l'actualité de la scène Française, auront probablement déjà vu passer le nom de Chiens. Active depuis 2009, la formation s'est rendue coupable de méfaits tous aussi courts que décapants, que ce soit en solitaire ou en bonne compagnie sur split albums : ACxDC, The Afternoon Gentlemen, Whoresnation... Pour être tout à fait honnête, je suivais leur évolution d'assez loin, trouvant que l'efficacité monstrueuse du combo était handicapée par un son un poil trop cru pour mes oreilles, pourtant rompues aux pires saloperies. Ca ne s'explique pas.
Par contre, j'ai toujours gardé une sympathie énorme pour la formation, d'une part à cause de leur nom, de l'autre parce que leur vocaliste, Jubs, m'avait déjà fait saigner les oreilles au sein d'Herpes de Crachat de Fillette, groupe qui n'a jamais aussi bien porté son nom. Et ayant, j'en suis persuadé, marqué bon nombre d'amateurs de sensations fortes - je me souviens encore de la rubrique de Zoltar, dans Metallian (ou Hard'N'Heavy, ma mémoire me fait défaut), où ce dernier vantait les mérites, mi-amusé mi-dégoûté, de leur split avec Solstis.
"Trendy Junky", enregistré et sorti pour soutenir la tournée du trio en Amérique du Nord, s'impose à moi comme ce que Chiens a pu faire de mieux. Non pas que je crache sur le reste de leur discographie, plus qu'honorable et hautement recommandable. Mais ce court opus a bénéficié des soins les plus diligents, mis au service de la production, gonflée comme jamais - enfin à la hauteur de la hargne du combo.
Dix titres-uppercuts pour moins de dix minutes. Pas le temps de s'ennuyer. D'autant que Chiens ne se contente pas de bourrer bêtement tout du long... Simplement venu prendre une raclée, j'ai pris double tarif avec supplément. Des déflagrations que sont "David Hasseloffman" où "Punk Fluid" (me rappelant un peu le stop'n'go PV des regrettés Jesus Cröst), de la hargne absolument Punk d'un "France de Merde" jusqu'au rythmiques plus posées du final "We Are Aids", presque dissonant, le cahier des charges est rempli. D'autant que, pour ne rien gâcher, les gonzes savent jouer. Jubs s'égosille à s'en faire saigner la gorge, tout en hystérie communicative, Sacha déboîte son kit avec une endurance qui force le respect, et Michol dispense des riffs tantôt délicieusement débiles, tantôt bien plus corrosifs (savoureux duo complété par la voix sur "David Hasseloffman", justement) qui relèvent bien la sauce. Tout ceci mélangé pousse au replay immédiat après écoute. La marque d'un attentat Grindcore réussi, en somme.
C'est d'ailleurs son seul défaut. "Trendy Junky" est bien trop court, même pour un obus de Grind. Les titres s'enchaînent à merveille, la branlée est si pure, si parfaitement musclée par ce son aux oignons, que je n'aurais pas craché sur un peu de rab'. Néanmoins, pas de glaviot dans la soupe, les canidés restent fidèles à leur ligne de conduite en nous délivrant une explosion pure et simple de Grindcore mâtiné juste ce qu'il faut de Powerviolence. Une sortie idéale pour se rappeler que la France n'a pas à rougir face aux ténors du genre, loin de là.
| Sagamore 27 Juillet 2019 - 1463 lectures |
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