Un long, inexorable, très long, inévitable, très très long crash au sein de la terre : s’il faut chercher une logique dans l’esthétique absurde de Primitive Man, la voilà sans doute.
Car après la fascination pour la boue de
Scorn, l’envie de s’y plonger le corps entier de
Caustic,
Immersion, pour sa part et comme son nom l’indique, s’immerge en elle. Le groupe de Ethan McCarthy pousse encore plus loin la symbiose, abandonnant ici toute la poétique – démarche artistique et donc bien humaine – du geste. Oubliés les quelques sentiments que l’on sentait poindre ici ou là, terminés les élans agressifs rappelant que, quand il s’agit de faire plier ses contemporains, la tête pensante du projet n’a
pas grand-chose à prouver. Six titres et autant d’oscillation aux allures de faux plat, surfaces planes de loin et poreuses de près, le négativisme devenant celui d’un sol stérile se déversant dans nos oreilles.
Et là, il faut bien l’avouer : quand on enlève toute envie de dessiner ce que l’on pense durant ces trente-six minutes qui en paraissent le double, quand on veut faire preuve d’honnêteté envers ses errances mentales qui s’accrochent et se décrochent à ce qu’on écoute, puis entend, puis auquel on ne prête qu’une attention lointaine... Hé bien, on se fait chier. Pas tout le temps, mais beaucoup trop pour un disque de cette durée. La limite avec laquelle Primitive Man a longtemps flirté dangereusement, impressionnant d’autant plus qu’il en sortait majoritairement gagnant, finit par être beaucoup trop moquée et franchie. Plus, plus, plus, ne sera jamais assez pour convaincre : c’est, au-delà des images de mottes de terre noire, au-delà de ce noir vraiment noir, au-delà de ce batteur qui habille magnifiquement l’ensemble (seul membre satisfaisant de bout en bout, que ce soit dans un rythme jouant judicieusement des silences que dans ses quelques coups de pression, tribaux voire frôlant la rupture d’anévrisme, cf. « Menacing » et « Consumption »), ce qu’évoque cet ennui dans le jusqu’auboutisme.
Aussi imagé qu’inutile, aussi extrême que barbant, aussi imposant que stupidement lourd,
Immersion rappelle que quelques bouts d’idées et l’intention de les transmettre au bélier ne suffisent pas, peu importe la force qu’on peut leur donner. Que ce genre de doom extrême demande, malgré ce qu’on peut y faire paraître de béta, une certaine finesse (désolé les
Cult of Occult, vous êtes plus intelligents que
vous voulez bien le faire croire). Primitive Man n’en reste pas moins un groupe à surveiller, capable du pire comme du meilleur, presque par accident. Et si l’on retient bien quelques moments qui ne laissent aucun doute sur leur beauté alien et négative (le début de « Foul », exemple de choses que l’on trouve trop peu sur cet album),
Immersion n’en est pas moins un.
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