Il aura fallu attendre six ans et demi avant que les adorateurs du Cthulhu à la sauce HM-2 dévoilent une nouvelle offrande “full-length”, les biens nommés (moult jeux de mot) Puteraeon. Les Suédois nous avait laissé sur un
The Crawling Chaos assez bancal (à la production et au chant comment dire ? Stupéfiants…) mais n’étaient pourtant pas éteints depuis, la bande de Jonas Lindblood aura sorti deux EP dont la mandale
The Empires Of Death (12 minutes swedeath frôlant la perfection). Cyclone Empire n’étant plus, le groupe signera chez Emanzipation Productions (sous label de Mighty Music) pour ce quatrième album et sera accompagné des deux boulimiques du moment (il faudrait faire un décompte, rien que pour cette année), à savoir Juanjo Castellano (pas franchement sa meilleure oeuvre) et le fidèle Dan Swanö (mixage/mastering).
La fiche promo résume assez bien la chose : “For fans of: Grave, Dismember, H.P. Lovecraft.”. Oui tout est dit. Puteraeon continue sur son death metal de Stockholm “fantastique” lancé depuis 2008, une musique brute et accrocheuse ponctuée de breaks horrifiques aux accents doomy. L’ouverture “The Sleeping Dread” comme vitrine parfaite, pur condensé du style du quatuor : casse nuque et “catchy” mais aux subtilités finement placées (jusqu’à son outro). Le groupe joue sur cette balance de riffs primaires en acier trempé (“Nameless Rites”), plus alambiqués (“Terror At Sea”) et évidemment mélodiques. Aspect que maîtrise parfaitement Jonas (je vous renvoie à
Taetre), quelques escapades à la limite du black/death (Necrophobic ?) dans les tremoli (“Into The Watery Grave”) ou dans les arpèges acoustiques (l’interlude somptueux “Legrasse’s Puzzle”). Sans oublier la technique, les soli classieux de “Call of R’lyeh” et “Terror At Sea” (trop avare, on en redemande).
La thématique Lovecraft n’est pas usurpée, l’atmosphère “creepy” demeure sur chaque morceau. Parfois comme un délicieux air d’Edge Of Sanity (l’intro “Permeation” ne pouvait faire plus explicite) voire Hypocrisy (période
The Final Chapter/éponyme) sur le final du morceau phare “Call of R’lyeh” soutenu par un chant clair au résultat des plus bluffants. Que de détails pour que l’album puisse franchir un palier, ce petit plus dans l’ambiance ou dans le riff crucificateur. Pour ce point, les récents LIK et Demonical (chroniqués par votre serviteur) restent des références dans la case “efficacité”. Ici l’impact est malheureusement moindre qu’un
The Empires Of Death. Étonnamment le chant de Jonas aura changé tout le long de la discographie (des gitanes infusées au whisky pour finir asthamatique sur
The Crawling Chaos), le bonhomme semble avoir trouvé son timbre depuis
The Dunwich Damnation. Des vocaux éraillés (dans le style de Stockholm) mais au coffre impressionnant. La rythmique reste aussi tout autant viril, des frappes marteau pilon d’Anders Malmström (cette double pédale 36 tonnes sur “Nameless Rites”) mais au groove toujours ravageur.
Le pouls de la bête est donné. Puteraeon délivre un swedeath haute qualité et à la précision chirurgicale dans sa dose primaire/raffiné. Pas l’efficacité ni l’ambiance ou la surprise d’un
Cult Cthulhu mais on s’en rapproche fortement. Peu de groupes savent faire cet écart sans se prendre les pieds dans le tapis narcoleptique. Il manque vraiment un infime élément pour que Puteraeon pose enfin son nom dans le patrimoine death metal suédois. Espérons que l’attente soit moins longue pour le prochain brûlot.
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