Style dépoussiéré et popularisé par le « All-Star Band » Bloodbath au début des années 2000, le « revival » « swedish death » a littéralement explosé à la fin de celles-ci. A un point tel que ce ras de marrée de « scies sauteuses » en fin de vie (Boss Heavy Metal HM-2©) a commencé à blaser une partie de son auditoire (moi inclus), repiochant (repompant ?) pour la plupart de ces « suiveurs » dans les riffs des maîtres de Stockholm « nineties » (Dismember, Entombed, Grave) et ça sans le moindre effort de personnalité. Seuls quelques groupes ont réussi à retenir mon attention à l’époque. Puteraeon en fait partie. Emmené par son frontman Jonas Lindblood (Taetre, ex-Thorium) et Anders Malmström (ex-Nominon, ex-Prophanity), le groupe suédois (au line-up fixe) revient deux ans après l’imposant
Cult Cthulhu, toujours sous l’aile de Cyclone Empire. Contrairement aux précédents opus reposant sur leurs premières démos (
The Esoteric Order ne possédait que deux nouveaux titres), cette fois pour ce troisième album
The Crawling Chaos (à l’artwork qui rendra de nouveau aveugle), la bande proposera dix compositions toutes fraîches.
Effrayés par le revirement récent de Tribulation ou Morbus Chron, rassurez-vous, Puteraeon ne fait que reprendre ce qu’il avait laissé sur
Cult Cthulhu. Un death metal en surpoids abondamment ambiancé à l’écriteau « total HP Lovecraft worship » (riffs incantatoires et samples disséminés), balançant avec minutie quelques salves destructrices (et mélodiques) ultra saturées en référence directe au regretté Dismember. Pourtant la première écoute
The Crawling Chaos soulèvera le sourcil de l’habitué. Une production plus claire (basses en retrait) et un mixage (Andy LaRocque encore aux manettes) mettant cette fois le chant en avant. Difficile d’ailleurs de reconnaître les vocaux gutturaux de Jonas (appuyé par son acolyte Rune Foss) … Le bonhomme expérimente un tout autre chant, des vers « aboyés » (très peu d’articulations) à la mode 90. Assez déstabilisant au début, on s’habituera assez vite tout en regrettant les poussées d’ogre en rut habituelles. Pour le reste, le groove coutumier (l’intro de « In Dreamdead Sleep » en tête) et les riffs imparables sont toujours de sortie. L’enchaînement « Path To Oblivion », « Pickmans Model » (le meilleur morceau) et « From The Ethereal Vortex » en laissera peu indemnes.
La production et le chant ébranlaient les premières minutes de ce troisième opus mais ce n’est pas tout. Outre un départ quelque peu mitigé, des baisses de régime se feront sentir tout le long de la galette (« From The Ethereal Vortex », le titre éponyme ou la conclusion « Welcome Death »)… Revigorée par un riff occulte ou un passage bestial. Bizarrement les titres les plus « directs » (dans l’esprit dans leurs prémices) sont placés en fin d’album. Un aspect « bas-du front » (Grave) à écouter très fort où le père Anders peut pleinement se défouler sur sa batterie : frappes lourdes (« The Abyssal ») et double pédale écrasante (« Asenath ») au menu. Malgré tout, l’impression que le bonhomme se contient demeure (le mixage n’aidant pas), ma chronique récente de l’annihilateur
Immemoreal (ou Prophanity) confirme ce constat. Un death metal efficaces certes mais plutôt quelconques et peu marquant au final (qui a dit « comme Paganizer » ?)… Puteraeon se fond malheureusement dans le moule.
Après Demonical, un autre groupe de death suédois qui me tient à cœur déçoit… A l’instar de son camarade de Cyclone Empire, Puteraeon offre un death carré et ravageur (certains passages ou morceaux figurent parmi les meilleurs de leur discographie) mais l’inspiration antérieure en moins. « Bon » indéniablement mais bien en deçà des capacités du quatuor, ce dernier tombe dans cet amas de « revival death » générique. On préférera remettre en platine les précédents brûlots ou un Dismember de bonne famille.
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