J’imagine que pour toute personne amenée à écrire régulièrement, le risque de la redite fait partie du quotidien, de même que le fameux syndrome de la page blanche. Sans compter qu’il faut s’efforcer d’éviter les poncifs, les lieux communs, les formules toutes faites… Or, comment parvient-on à cela lorsqu’il s’agit de causer d’une énième formation allemande de
thrash metal, certes présente depuis 2004 et autrice de trois albums en comptant ce «
Maze of the Mind » mais qui ne laisse que peu de prises à la nouveauté, à l’incongru, à l’inusité ? Déjà, en rédigeant un petit paragraphe introductif visant à expliquer que l’on a du mal à rédiger son introduction, à trouver la bonne accroche.
Je ne pourrai pas non plus faire l’inventaire des expériences passées des musiciens, ce sont les hommes d’un seul groupe. Chou blanc de ce côté-là aussi donc. Un petit mot sur la pochette peut-être ? Ce ne serait pas les jumelles du film
Shining au milieu du cerveau ? Sûr que oui ! Allez, elle est plutôt réussie cette illustration même si je ne comprends pas trop pourquoi les doigts fusionnent entre eux ou avec la peau du crâne, pas terrible comme effet… Mais cause un peu de la musique putain ! Tu y viens oui ou non ?
En général, douze titre et quarante-cinq minutes, pour ce style pris dans son acception de base, c’est souvent un peu trop. C’est donc le cas ici en dépit des qualités du quatuor quant à sa capacité à mener sa barque sur la mer houleuse du
thrash d’obédience « vieille école ». D’aucuns apprécieront le chant à mi-chemin de
Tom Araya et du
hardcore crossover, plutôt limité dans ses intonations mais bigrement efficace avec des lignes vocales clairement identifiables. Nous noterons également la bonne tenue des solos ainsi que des rythmiques en
mid tempo où la basse a tout le loisir de s’exprimer. Je pense donc principalement à
SACRED REICH ou encore à
XENTRIX, des références très honorables pour
BATTLECREEK contre qui je n’entretiens nulle animosité, c’est juste qu’il m’est difficile de trouver des choses réellement pertinentes à dire sur des compositions que l’on connaît déjà finalement tous.
A l’occasion de vocalises plus aigües, sur « Granvilles Hammer » par exemple, on entend bien que le chanteur a aussi une passion pour le
heavy metal, heureusement qu’il ne laisse tout de même pas trop souvent libre cours à ce genre de dérapages, assez dispensables selon moi. Il reste que grâce à ses deux interludes acoustiques (« The Cords of Death » ; « To the Gallows »), le groupe aère un peu son album et le rend ainsi bien plus digeste, ces quelques secondes de pause permettant de se ressourcer un peu avant de repartir de plus belle sur des riffs typiques qui, parfois, me rappellent le grand
FORBIDDEN. Je reste cependant sur ma conviction première : «
Maze of the Mind » aurait gagné à être plus concis, tous les titres ne se valant pas en termes d’inspiration ou d’intensité.
Impossible de dire que ce troisième LP est mauvais, impossible de dire qu’il est bon aussi. Il se situe dans la bonne moyenne de ce qui se fait actuellement en matière de
thrash, les parties de guitares apportent une dimension mélodique appréciable du fait de la technique du soliste mais le trop grand manque de variations dans les structures des morceaux finit par engendrer une certaine lassitude… Sans doute que trente minutes de concert me convaincraient davantage.
1 COMMENTAIRE(S)
06/05/2024 09:54