chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
200 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Burzum - Filosofem

Chronique

Burzum Filosofem
Chroniquer un album de Burzum n'est pas chose aisée : cela revient à toucher l'aura du one-man-band, sachant que l'utilisation de mots ne rendra jamais honneur au talent de Varg Vikernes. De là peut découler une vague de réactions de certaines personnes qui prétendront que eux ont réussi à capter l'essence de cette musique, alors que le chroniqueur lui n'a réussi qu'à pondre un texte convenu et dispensable. Alors, lorsqu'il s'agit en plus de l'album le plus profond du groupe, cela relève d'un fort penchant suicidaire. D'autant plus que le qualificatif « suicidaire » doit sûrement être l'un de ceux qui conviennent le plus au disque.

Lorsque les premières notes de Dunkelheit retentissent, il se passe quelque chose en nous d'indescriptible ; on est littéralement absorbé dans un univers suffocant, entraînant l'auditeur à un recueillement presque religieux et le poussant à renier tout aspiration à ne serait-ce qu'une infime once de bonheur. Le célèbre riff lancinant du morceau nous écrase petit à petit, et combiné avec la voix écorchée et désespérée de Varg, nous rend insignifiant par rapport à ce monolithe dans lequel nous nous retrouvons entravés. Le rythme lent, les arpèges dissonants, et la mélodie jouée au bontempi pénètrent notre intimité, jusqu'au désespoir auquel les mythiques paroles « When night fall, she cloaks the world into impenetrable Darkness... » font allusion. Ce n'est que lorsque tout semble terminé que Jesus' Tod vient pilloner nos sens, avec l'un des riffs en tremolo picking les plus extraordinaires qu'il puisse être donné d'écouter. Une vague de malaise s'engouffre en nous, nous submerge, sublimée par la voix désincarnée de Varg. Contrastant avec Filosofem, Jesus' Tod impose sa cadence rapide sans l'être trop non plus, juste assez pour que l'auditeur puisse frôler la crise de claustrophobie. Sans être effroyable de technique, on est servi ici par deux morceaux magistraux, atteignant d'une traite leur but, celui de développer une atmosphère unique, froide et oppressante.

Seulement, on ne vient d'écouter que les deux premiers morceaux de l'album, et c'est sans compter avec l'effroyable Erblicket die Töchter des Firmaments, à la limite d'un onirisme étouffant distillé par des nappes de clavier plutôt discrètes. Revêts d'une superbe noirceur, les sons distordus s'engouffrent dans nos oreilles pour marquer nos esprits d'une l'ambiance si parfaitement hypnotique. Le morceau suivant Gebrechlichkeit I, qui d'ailleurs n'utilise pas la batterie comme pour amorcer la phase ambiante de l'album, n'est pas sans nous rappeler l'ambiance d'une mine, avec des coups de piolet et l'eau qui goutte, règnant en un fragile équilibre de noirceur et de délicatesse, délicatesse perpétuée par les notes presque cristallines du bontempi. Le morceau a beau être répétitif, comme le reste de l'album par ailleurs, et moins fouillé que les précédentes pistes, on reste captivé du début jusqu'à la fin par la paradoxale fragilité de cette noirceur ambiante, conferrant un côté surréaliste.

S'enchaîne ensuite Rundgang um die transzendentale Säule der Singularität, le morceau le plus simple et paradoxalement l'un des plus captivants. Pendant 25 minutes nous pouvons observer quelques notes jouées au clavier répétées à l'infini, dans le dénuement et la sobriété. Il y a bien quelques effets pour accompagner, et une basse qui répète également à l'infini quelques notes, mais la musicalité du morceau s'arrête ici. Cependant, ce titre écouté dans le noir et dans la continuité de l'album produit un effet relativement étrange, celui de représenter la quintessence de Filosofem dans sa totalité, grâce à sa simplicité exagérée, et à son ambiance fragile mais prenante. On se croirait presque dans la grotte que Gebrechlichkeit I nous a fait découvrir, la parcourant et découvrant peu à peu toutes sortes de mineraux plus précieux les uns que les autres. Les gouttes d'eaux ruissellent le long des stalactites. Des rayons de lumière apparaissent parfois timidement entre deux roches. Les 25 minutes qu'on pensait au départ durer une éternité passent au final d'une traite, sans que l'on ait eu le temps de s'ennuyer. Filosofem se termine doucement par Gebrechlichkeit II, très semblable au premier, mais en plus lent, et sans les cris damnés de Varg. Sur les 7 minutes qui le composent, on remarque une montée en puissance lente et certaine des guitares, le volument augmentant peu à peu, concluant Filosofem de manière nette et magistrale.

Une nouvelle question se présente à moi maintenant : comment conclure cette chronique ? Tout a été dit et redit au sujet de Filosofem ; mais bon, pour ceux qui auraient été absents, rappelons leur que cet album est un disque majeur du Black Metal, à l'ambiance unique de par le mélange entre le Black et l'ambiant, et de par la noirceur qui s'en découle. A écouter dans le noir, ou lors de vos escapades forestières.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Burzum
Black Metal/Ambient
1996 - Misanthropy Records
notes
Chroniqueur : 9.5/10
Lecteurs : (64)  8.12/10
Webzines : (17)  8.07/10

plus d'infos sur
Burzum
Burzum
Folk Black Metal - 1991 - Norvège
  

tracklist
01.   Dunkelheit
02.   Jesus' Tod
03.   Erblicket die Töchter des Firmaments
04.   Gebrechlichkeit I
05.   Rundgang um die transzendentale Säule der Singularität
06.   Gebrechlichkeit II
Durée : 64 minutes 34

line up
voir aussi
Burzum
Burzum
Fallen

2011 - Byelobog Productions
  
Burzum
Burzum
Umskiptar

2012 - Byelobog Productions
  
Burzum
Burzum
Belus

2010 - Byelobog Productions
  
Burzum
Burzum
Hvis Lyset Tar Oss

1994 - Misanthropy Records
  

Essayez aussi
Urfaust
Urfaust
Einsiedler (EP)

2009 - Ván Records
  
Menace Ruine
Menace Ruine
Union of Irreconcilables

2010 - Aurora Borealis Records
  
Slavia
Slavia
Integrity And Victory

2011 - Drakkar Productions
  
Krallice
Krallice
Porous Resonance Abyss

2023 - P2
  
Urfaust
Urfaust
Ritual Music For The True Clochard (Compil.)

2012 - Ván Records
  

Sodom
Tapping The Vein
Lire la chronique
Prestige
Reveal the Ravage
Lire la chronique
Witches
The Fates
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
La photo mystère du 1 Novembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Deceased
Children Of The Morgue
Lire la chronique
Enforced
A Leap Into The Dark (EP)
Lire la chronique
Muscadeath 2024
Lire le biographie
Ireful
Agents Of Doom
Lire la chronique
Muscadeath 2024 Jour 2
Aborted + Ad Patres + Disfu...
Lire le live report
Scumripper
For A Few Fixes More
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Morbid Saint
Swallowed By Hell
Lire la chronique
Machete Law
Chains of Despair (EP)
Lire la chronique
Scolopendra
Citadel Of Torment (EP)
Lire la chronique
Aggressive Perfector
Havoc At The Midnight Hour
Lire la chronique
La photo mystère du 1 Octobre 2024
Jouer à la Photo mystère
Armoros
Pieces
Lire la chronique
Laceration
I Erode
Lire la chronique
La photo mystère du 16 Septembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Überserker
Ineffable Force of Will
Lire la chronique
Conquer or Perish European Tour 2024
Exhumation + Initiation + V...
Lire le live report
Evildead
Toxic Grace
Lire la chronique
Anthares
After the War
Lire la chronique
Void
Horrors Of Reality
Lire la chronique
Motocultor Festival 15
Griffon + Deicide + Inhumat...
Lire le live report
La photo mystère du 1 Septembre 2024
Jouer à la Photo mystère
Surgical Strike
24/7 Hate
Lire la chronique
The Hellectric Devilz
The Devilz Playground
Lire la chronique
Crushing Brain
Cenizas
Lire la chronique
Labyrinth
Unforeseen Consequences (EP)
Lire la chronique