Après un
To Kill Is Human médiocre, les Américains reviennent signés chez Moribund Records avec un deuxième full-length intitulé
Extermination Revelry. Mais là mes amis, c'est presque un groupe tout neuf qui se présente à nous. Pas au niveau du line-up où seul le batteur Matt Cason, qu'on ne regrettera pas vraiment, se voit remplacer par Dario J. Derna des infâmes Infester, mais plutôt du côté de la musique. Même avec quatre ans séparant ces deux sorties, le fossé entre les deux paraît en effet gigantesque. C'est bien simple,
Extermination Revelry transforme un groupe anecdotique en une véritable machine de guerre. Et Drawn And Quartered de fracasser la portée d'entrée du pantheon death metal.
Qu'est-ce qui a bien pu changer? A peu près tout. On garde la voix gutturale mais intelligible de Herb Burke, une des plus convaincantes du genre, les paroles evil et gore assez terribles pour certaines (cf. "The Ovens Await" notamment) ainsi que la peinture dégénérée de Gabriel T. Byrne mais le reste est complètement transformé, changé en or. Les neuf compositions d'
Extermination Revelry sont cent fois plus travaillées, marquantes et brutales que ce qu'on pouvait trouver sur
To Kill Is Human. Le death metal du combo de Seattle s'en trouve sublimé avec l'aspect mélodique que l'on avait entre-aperçu sur "Broken On The Wheel" bien plus fourni, rendant les riffs de Kelly Kuciemba, un des guitaristes death les plus talentueux, complètement géniaux et mémorables. D'autant que les mélodies, tout sauf joyeuses, baignent dans une atmosphère sombre du feu de Satan. Un festival jouissif que je ne me lasserai jamais d'écouter! "Embrace Of Darkness", "Incinerated Faithful", "The Ovens Await", "Kill For My Master", "Worshippers Of Total Death", "Abyss Behind My Gaze", le bonus track américain "Show No Mercy" (qui n'est pas une reprise de Slayer), je pourrais pratiquement citer tous les titres tant l'opus est garni de motifs fabuleux. Il n'y a que la piste "Necrophile Decapitator" (malheureusement le seul extrait disponible sur le MySpace du groupe) clairement en deçà du reste avec des semi-blasts ranplanplans et aucun riff vraiment mémorable contrairement aux autres pièces, ainsi que peut-être "Under The Chainsaw". Mais ça reste du haut niveau. "Necrophile Decapitator" est par exemple sauvé par quelques patterns de batterie plus élaborés et surtout un soli magnifique. Oh oui, c'est bon ça, oh oui, vas-y encore, encore, encore, plus fort, ah ouais, comme ça, je sens que ça vient! Si les soli n'avaient rien de bien prenant sur
To Kill Is Human, ils sont ici excellents, fort bien construits, sombres et mélodiques, aériens et subliment des compos déjà surpuissantes. Je pourrais encore une fois tous les citer mais je me limiterais à celui d'"Incinerated Faithful" aux sonorités presque orientales surpenantes.
Ce qui fait la différence aussi c'est la production.
Extermination Revelry est un modèle du genre, un équilibre parfait entre puissance et rawness avec un mix mettant en valeur tous les instruments, même la basse qui, si elle ne fait rien de prodigieux, accompagne de façon menaçante les guitares en apportant sa touche de lourdeur et de noirceur. Il faut dire aussi que James Murphy s'est occupé du mastering, gage de qualité. Autre point responsable de la réussite de ce deuxième full-length: la batterie. Dario Cerna a apporté toute sa puissance et son feeling à
Extermination Revelry. Quel meilleur exemple que tous ces blast-beats qui prennent naissance dans les profondeurs mêmes de l'Enfer? L'opus nous offre une vraie orgie de blasts qui claquent magnifiquement grâce à la production fantastique. Allant de pair avec les riffs mélodico-sombres et véloces de l'ami Kuciemba, je peux vous dire que ça fait des ravages! La brutalité omniprésente laisse toutefois largement la place à une atmosphère ténébreuse. Le magistral "Worshippers Of Total Death" mérite ainsi toutes nos louanges avec ce début en fanfare. Ce titre est tellement sombre que quand je l'écoute chez moi, je suis obligé d'allumer les lumières même en plein jour! Ce qui est bien aussi avec Drawn And Quartered c'est que les compos s'avèrent assez variées et inspirées pour qu'on ne s'ennuie jamais, démontrant un talent de composition hors du commun. Les morceaux sont désormais plus longs et plus travaillés. Drawn And Quartered nous refait cependant le coup du titre au format ultra court, cette fois-ci de façon bien plus convaincante que "Carnal Copulation", avec "Sodomized And Butchered" (1'17) qui, s'il ne blaste pas, envoie la purée tout du long sur une rythmique et un flow vocal jouissivement rapides. On ne retrouve donc pas que des blasts mais tout un tas de rythmiques, donnant lieu à des enchaînements percutants, comme du thrashy rapide ou du down-tempo doomy qui fait toujours très mal quand il est bien utilisé. On citera "Embrace Of Darkness" (2'02), l'intro suffocante de "The Ovens Await", "Worshippers Of Total Death" (2'08), sans oublier le final grandiose, majestueux, splendide (insérez le superlatif de votre choix) "Abyss Behind My Gaze" et sa mélodie à la beauté sournoise qui ne peut que venir du Malin en personne et qui poursuit un moment sur un rythme mid-tempo tranquille avant d'accélérer sur un riff blasté jubilatoire. Du grand art, messieurs, du grand art. "Dark Art For The Satanic Elite" comme ils disent eux-mêmes d'ailleurs.
Difficile de croire que c'est le même groupe qui a sorti
To Kill Is Human et
Extermination Revelry. Drawn And Quartered a fait des progrès exceptionnels et rivalise ici sans problème avec les meilleures réalisations de ses professeurs Immolation et Incantation, gagnant ainsi en un album son statut de culte. Du moins pour moi pour qui
Extermination Revelry fait partie des plus grands albums de death metal de tous les temps. Dommage que Drawn And Quartered ne soit pas reconnu à sa juste valeur. Tant pis pour les non-croyants, ils ne savent pas ce qu'ils ratent. Hail Satan!
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