Ablaze My Sorrow - Anger, Hate And Fury
Chronique
Ablaze My Sorrow Anger, Hate And Fury
Il est temps de boucler cette discographie des malheureux Ablaze My Sorrow. Malheureux pas seulement dans leur thématique, sur le papier (année de formation, producteurs, label, guests, artworks…) les Suédois avaient tout pour oser la comparaison avec les ténors du death mélodique de ces glorieuses années 90. Mais le talent ne s'invente pas. Après un deuxième album
The Plague à proscrire, c'est le passage à vide. Le groupe perd encore une fois son frontman et il faudra attendre quatre ans pour que la bande refasse parler d'elle. Après s'être payé Necrolord pour son artwork (certainement l'un des plus beaux travaux du maître), Ablaze My Sorrow s'offre les services de Niklas Sundin (Dark Tranquillity) et voit le demi-dieu Tompa (At The Gates) pousser la chansonnette sur leur troisième album
Anger, Hate And Fury.
Ablaze My Sorrow est devenu méconnaissable. Reprenant le titre de leur album, leur death mélodique est désormais taillé pour attaquer l'auditeur sans relâche pendant près de 40 minutes. Le fil rouge de
Anger, Hate And Fury est on ne peut plus primaire : ça joue vite (« Retention Of Illusion » et ses allures black/death), les riffs mélodiques entêtants sont par poignées (« Erased / Relived ») et les refrains sont formatés pour ne plus quitter votre esprit (« Where The Strong Live Forever » et « Paradies »). Le groupe (enfin le guitariste pilier) reprend d'ailleurs le côté incisif de son aîné
The Plague aux allures d'un At The Gates (argh « Machine Supreme » et ses mitrailleuses en fond : « Incoming » !). D'ailleurs quoi de mieux que d'appeler le frontman (Tomas Lindberg) pour hurler sur le « casse-nuque « Slit Wide Open » (à classer dans le panthéon du genre). Le chant du nouveau couineur surpasse en tout point celui de ses prédécesseurs, plus puissant et moins linéaire. La production du studio Recordia (Arch Enemy, Eucharist) n'est certainement pas étrangère à la puissance de feu générale dégagée.
Tout ne repose pas ceci dit dans le death mélodique décérébré à gober sans réfléchir (et c'est parfois si bon). On notera une petite poussée expérimentale sur « Heartless » et quelques interludes inutiles pour tenter de créer une atmosphère ressemblant à celle du sombre
If Emotions Still Burn. Mais cela reste anecdotique et ne fonctionne pas du tout, le côté jouissif reprendra le dessus à chaque tentative. Malheureusement quelques grincements se feront dans cette débauche accrocheuse, certains passages moins inspirés que la moyenne (« Suicidal » ou « Ad Libitium ») et des longueurs pas forcément nécessaires (« Paradies » ou « Heartless »). Points noirs gommés partiellement par le retour d'une mélodie enivrante ou d'un passage abrutissant.
Si il n'y avait qu'un album à retenir de la courte discographie d'Ablaze My Sorrow, c'est bien ce
Anger, Hate And Fury. Condensé de hits death mélo à l'originalité tendant vers le vide intersidérale, impossible de ne pas succomber aux mélodies annihilatrices des Suédois. Quel dommage qu'ils n'aient pas sorti un album de la sorte plus tôt ! Nous sommes en 2002 et la concurrence a déjà posé ses marques... Le groupe battra encore de l'aile et finira par se séparer quatre ans plus tard. Le nom d'Ablaze My Sorrow ressortira de sa tombe en 2009 par un EP posthume dispensable,
The Suicide Note, constitué de deux titres du prochain album mort-né. Nul doute que l'on entendra bientôt reparler des membres.
| Mitch 23 Avril 2010 - 2040 lectures |
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