Mine de rien, ça faisait bien trois ans que les allemands de DEW-SCENTED n'avaient pas occupé le terrain avec leur death thrash survitaminé qui avait fait mouche du temps des excellents « Inwards » (2002) et surtout « Impact » (2003). Trois années écoulées depuis la sortie d'un
« Incinerate » bien pâlichon qui sentait fort la fin de cycle au niveau de la formule comme du line-up, aussi sera-t-on à peine surpris d'entériner le départ de la triplette Hendrick Bache/Flo Müller (guitares)/Uwe Werning (batterie), Alexander Pahl (basse) et surtout l'indéboulonnable Leif Jensen (chant) se chargeant de tenir bon la barre et de maintenir DEW-SCENTED en activité en compagnie des newcomers Marc-Andree Dieken (batterie, OBSCENITY), Michael Borchers et Martin Walczak.
L'artwork de Björn Goosses et le traditionnel titre en « i » ne suggérant aucun changement abrupt de direction musicale chez nos amis thrashers, on sera donc ravi d'apprendre que DEW-SCENTED, bien qu'amputé de quelques membres historiques et pas des moindres, n'a pas vraiment changé sur la forme, les petits nouveaux se prêtant avec malice au petit jeu du thrash death venimeux parsemé de blasts et de
go ! go ! go ! qui avait fait la renommée du groupe dans la première moitié des années 2000. Les sympathisants d'un thrash véloce plus porté sur l'agressivité à tout crin que sur les épanchements mélodiques y retrouveront donc en partie leurs petits, les éléments fondateurs du style DEW-SCENTED (riffs killer, ralentissements typiquement slayeriens, solis chaotiques et montées d'adrénaline à la double pédale) formant bien l'épine dorsale de cet « Invocation » dans la droite lignée des productions précédentes du groupe, les effets malheureux sur le chant de Leif et la production over the top de
« Issue VI » et « Impact » en moins. On ne se plaindra pas forcément de ce retour à des sonorités plus naturelles –
Jörg Uken (GOD DETHRONED, SINISTER) se chargeant de mixer la bête aux Soundlodge Studios – et au-delà d'un style quasi immuable qui a juste vu DEW-SCENTED gagner en aisance technique au fil des ans –
réécouter les plus rudimentaires « Ill-Natured » et « Innocent » pour s'en convaincre – soulignons tout de même la saveur nettement plus old school de l'ensemble, la simplification des riffs et le caractère mélodique des solis participant à plein de ce retour aux sources d'un thrash lorgnant à plusieurs reprises sur l'âge d'or de leurs voisins de KREATOR, « Coma Of Souls » en tête. Et si DEW-SCENTED n'a en apparence rien perdu de son tranchant, on notera un recours plus fréquent aux passages mid tempo et aux plages d'accalmies (l'introductive « Downfall, « Totem » à mi parcours du disque) sur un skeud globalement moins extrême que ce à quoi le groupe nous a habitué.
Et c'est en partie là que le bât blesse, mais pas seulement. En se reposant sur des rythmiques plus traditionnellement thrash, moins death, DEW-SCENTED perd malheureusement pas mal en force de frappe et retombe par moments au même stade qu'un banal combo du genre se contentant de réciter son petit SLAYER illustré, le seul registre abrasif d'un Leif égal à lui-même (donc très bon) ne suffisant pas à ancrer suffisament le groupe en territoire death pour faire de l'ombre à « Impact », grosse réussite en la matière s'il en est. La production moins moderne, au demeurant très correcte, n'arrange rien sur ce plan là et l'aspect léché, presque crystallin de solis un peu trop propres sur eux au regard du contexte non plus, même si ce sont les compositions en elles mêmes qui déçoivent le plus sur « Invocation ». Car avec des hits potentiels aux abonnés absents, une maigre moisson de bons titres (essentiellement « Torn To Shreds », Arise From Decay » et « Slaves Of Consent ») et un contenu restant majoritairement neutre, on ne peut pas dire que ce déjà huitième full length mette tous les atouts de son côté pour sortir les allemands de l'ornière dans laquelle ils s'enlisent depuis un bon moment, la qualité de leurs livraisons ne faisant que baisser depuis la sortie de l'inégalé « Impact » en 2003. La faute à un line-up moins costaud que précédemment (le nouveau duo de guitaristes, trop appliqué à se fondre dans le moule et globalement moins véloce que la paire Bache/Müller, fait illusion mais peine vraiment à trouver des riffs mémorables) et surtout à une formule qui, efficace du temps où le thrash était encore en désuétude et souffrait du manque de locomotives, paraît presque désuète à l'heure où de nombreux revenants du thrash eighties tournent, eux, à plein régime.
8 COMMENTAIRE(S)
26/05/2010 16:37
Hey ça fait deux fois la même année après le Heathen! (une des vieilles gloires en forme au passage ...) Sinon pour revenir à cet album, rien de vraiment transcendant, ça manque de talent et d'inspiration par rapport aux line-up précédents.
26/05/2010 11:45
26/05/2010 11:20
Ouais bah alors là vous pouvez attendre longtemps parce que j'en ai tellement peu de souvenirs et puis c'est loin d'être une priorité. Le coup du clavier, je m'en rappelle même pas haha!
26/05/2010 10:58
Ca fait un moment que j'ai pas écouté les premiers cds du groupe mais comme le dit TJ c'était assez rudimentaire, pas mauvais du tout cela dit. Juste plus rugueux avec une prod moins puissante.
26/05/2010 10:53
Par curiosité, les débuts du groupe (1996 à 1999) ça donne quoI ?
26/05/2010 10:35
Le meilleur reste "Impact". Ah merde là on est d'accord TJ
26/05/2010 09:02
26/05/2010 08:32
Et puis bon les revenants des 80s qui tournent à plein régime, j'en compte pas bcp moi...