Aabsinthe - The Loss Of Illusions
Chronique
Aabsinthe The Loss Of Illusions
Depuis l'apparition et l'incroyable montée en puissance de Gojira, notre chère scène hexagonale semble en véritable ébullition. Est-ce dû à l'intérêt soudain qui lui est porté ou à une génération de groupes plus talentueux les uns que les autres ? Il est indéniable en tout cas que quelques années plus tôt, des groupes comme Hacride, Benighted, Kronos ou Destinity, pour ne citer qu'eux, n'auraient pas connu un tel succès, tant à l'échelle nationale, qu'internationale. Il est ainsi fort à parier, du moins je l'espère, que nos cinq Stéphanois feront bientôt partie de cette série de groupes. Formé en 2001 sous le nom d'Advent, ce n'est que quatre ans plus tard, lors de la sortie de The Loss Of Illusions, leur premier album, que le groupe nous apparaît sous le nom d'Aabsinthe, album qui leur permet de décrocher un contrat avec Rupture Records.
Fort d'une autoproduction remarquable pour la jeunesse de la formation et d'une maturité impressionnante pour un premier album, la musique d'Aabsinthe se situe quelque part entre le raffinement d'Opeth et la fougue des premiers albums de Dark Tranquillity. A l'image des excellents « Near Death Experience » et « Bleeding Faith », les morceaux alternent constamment entre plans atmosphériques enivrants et accélérations mélodiques typiques au death suédois. Comme le laisse présager la magnifique mais néanmoins inquiétante pochette, l'univers d'Aabsinthe est on ne peut plus sombre et déprimant, transpirant une mélancolie palpable qui confère à l'album toute sa profondeur et son émotion.
Contrairement à la plupart des groupes de death metal, qui ne poussent que très rarement leur album au delà des soixante minutes, la formation réalise ici un album aussi long que captivant ; les compositions s'enchaînent et ne se ressemblent pas. The Loss Of Illusions est un tout, un univers, une invitation au voyage. Offrant à l'auditeur, tout comme l'alcool du même nom, une part d'ivresse non négligeable. Les guitares du tandem Arnoux / Villoutreys sont tantôt lourdes et dépressives, tantôt mélodiques, emprunte d'un lyrisme et d'une poésie emplie d'émotions (« Absent », « Silent Agony ») ; appuyant la voix caverneuse de Pierre Arnoux, elles sont pour beaucoup dans cette ambiance sombre et dépressive si particulière à Aabsinthe. Encore une fois la maturité de la formation étonne alors que ses membres ne choisissent pas la facilité en dépassant pour la majorité de ses morceaux la barre des six minutes. Si l'ombre d'un Opeth et autres combos suédois plane régulièrement sur l'album, Aabsinthe a su digérer ses influences et commence déjà à se construire un univers musical propre, si rare de nos jours.
Avec The Loss Of Illusions, le quintette stéphanois impressionne de par sa maturité et sa capacité à transporter l'auditeur dans un paysage noir et désolé où mélancolie et tristesse sont les maîtres mots. Une entrée en matière remarquable pour Aabsinthe, qui peut désormais être comparé au groupe su cité sans rougir. Un groupe qui mérite vraiment d'être soutenu comme il se doit et de quitter enfin les méandres de l'underground afin de pouvoir s'affirmer aux côtés d'un Hacride ou d'un Klone. Maintenant que l'épreuve du premier album a été passée avec brio, il reste à espérer que le prochain méfait sera à la hauteur de nos attentes et surtout qu'il saura surpasser cette arrivée magistrale dans le paysage métallique français.
| Squirk 11 Juin 2010 - 1971 lectures |
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