En conclusion de ma chronique de
Bestial Anatomy, premier album des Français de Necropsy, j'imaginais que le meilleur était à venir. L'opus s'avérait en effet sympathique, du bon brutal death de campagnard, mais pas mal de défauts empêchaient le groupe de voir plus loin. Malheureusement je me fourvoyais, ce nouveau disque,
Kariotype, reprenant les défauts de son prédécesseur tout en s'en inventant de nouveaux.
C'est dommage parce que le concept de
Kariotype semblait intéressant et moins bas du front que l'éternelle thématique gore. Reprenant le titre de cariotype qui désigne le classement des chromosomes d'une cellule par paire et par taille (cf. cours de 4ème) mais version metal avec une paire de chromosomes infestée de têtes de morts, la pochette donnait déjà bien envie. En zieutant le titre des morceaux ("Atavus", "Eucaryotes", "Genetic Disorder", "DNA666"...) on voyait qu'il ne s'agissait pas que d'un titre balancé au hasard. Musicalement toutefois, j'en attendais plus. Pourtant, Necropsy n'a pas changé de formule, tout juste les Tourangeaux l'ont-ils développée. On reste donc dans un death metal brutal, assez simple et direct, mais qui sait aussi se faire plus "mélodique" de temps en temps, cet aspect étant légèrement accentué sur
Kariotype avec davantage de variété proposée. Une évolution louable et logique mais qui tombe à plat.
Première déception, le son. Grasse et puissante sur
Bestial Anatomy, la production a fait ici un régime draconien. On se retrouve ainsi avec un manque d'impact et de profondeur et des guitares maigrichonnes. La batterie pourrait bien s'en sortir grâce à un son sec et naturel ainsi qu'un mix correct mais l'absence frustrante de blast-beats (comme sur le premier full-length d'ailleurs) limite également la puissance de feu. Evidemment il n'y a pas que ça. Quelques riffs sortent du lot, souvent les plus mélodiques et facilement mémorisables, comme au début de "Infini" ou à 1'52 assez entraînant, en intro de "Nature Vs Nature" ou celui bien evil en ouverture de "Genetic Disorder" mais pour le reste, on est dans le générique le plus complet (d'autant que la plupart finissent sur une harmonique sifflée ce qui devient vite fatiguant). Exactement le même reproche que je faisais à
Bestial Anatomy. Par chance, tout n'est pas à jeter. A part les rifs dont je parlais au-dessus, Necropsy s'adonne à quelques accélérations brutales bien senties ("Atavus" à 2'39, "BoyJoy CellS" à 0'31, "Infini" à 2'30, "Nature Vs Nature" à 0'10, "Chupa Mi Grasa" à 0'43, "DNA666" à 1'00) qui font du bien par où ça passe. L'ex-Happy Face Gil nous livre lui à nouveau une belle performance, surtout au niveau de la diversité de son chant de psychopathe qui va du goret au criard. J'ai toutefois une nette préférence pour ses intonations les plus gutturales, toutes n'étant pas forcément de premier choix. On s'amusera également du ghost-track qui apparaît à 8'10 sur le dernier morceau après un long blanc (je déteste quand les groupes font ça!) qui est une version accélérée et déjantée à la production plus raw de "Infini". Pas terrible par contre le sample d'intro ambiance cabaret de "DNA666" suivi d'un hilare "j'me suis trompé" inutile (on avait remarqué!). Necropsy n'est pas non plus avare en groove mais à cause de la production bien maigre, l'effet est beaucoup moins saisissant que sur
Bestial Anatomy.
Vous l'aurez compris, tout ça n'est pas mauvais mais c'est aussi loin d'être génial. Voilà le problème de Necropsy et son
Kariotype. Un album décevant malgré quelques bonnes choses (certains riffs, le registre vocal étendu, les séquences rapides qui bourrent, l'évolution plus variée et mature) qui ne m'a procuré aucun véritable plaisir. J'en suis le premier navré puisque Thrashocore accueille depuis déjà un moment le forum officiel du groupe. Mais en plus d'être desservi par une production trop light,
Kariotype devient vite répétitif de par son trop grand classicisme et son manque de passages mémorables. Et vu la saturation de la scène brutal death, Necropsy ne semble pas avoir les armes pour se faire une place. Comme pour bien d'autres, c'est aussitôt écouté, aussitôt oublié...
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