chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
164 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Mitochondrion - Parasignosis

Chronique

Mitochondrion Parasignosis
Un bon disque, c’est comme un bon vin : ça se savoure, ça se laisse murir, il faut regarder sa robe, le comparer, le garder un certain temps en bouche avant d’en capter réellement les arômes. Ainsi, à la manière d’un beaujolais nouveau, c’est en cette première moitié d’année 2012 (c’est limite mais ça passe) que je vais vous parler d’un des fruits les plus savoureux que la récolte de l’an passé m’ait révélé. Aux côtés d’un certain The Destroyers Of All, ce deuxième méfait des Canadiens de Mitochondrion a été un des premiers disques de la nouvelle année sur lesquels je me suis penché et à l’instar de son homologue australien, il a admirablement su tenir l’épreuve du temps et aurait à coup sûr eu sa place parmi mes meilleures découvertes de 2011 si j’eusse été un chroniqueur un peu plus rapide à la détente.

Bien que n’ayant pas encore eu l’occasion de poser une oreille sur le précédent essai de la formation, les éléments de comparaison ne manquent pas puisque celle ci évolue dans ce genre de death metal torturé et chaotique que certains se sont déjà lancés à appeler « post death metal », qui s’est lentement mais sûrement marginalisé ses dernières années. Décrié par les uns comme mouvance de hipster, d’autant que le label Profound Lore qui promeut notre trio semble s’être attiré les foudres des plus puristes d’entre nous, il faut toutefois avouer que cette nouvelle tendance apporte un peu d’air frais à un genre qui à souvent tendance à trop regarder vers le passé. Enfin, « air frais » c’est vite dit car la musique de Mitochondrion est aussi aérienne que celle de Silencer peut être euphorique.

Quelque part entre les dissonances et la noirceur de Immolation ou Portal, la granulosité d’un Demilich et rappelant bien souvent ses compatriotes d’Antediluvian s’étant illustrés cette même année, le death metal du trio a incontestablement plus à voir avec la science occulte que la biologie cellulaire. En atteste le premier volet du triptyque "Pestilentiam Intus Vocamus, Voluntatem Absolvimus" qui en plus de porter un sobriquet difficilement mémorisable, attaque sans préambule (les borborygmes ça ne compte pas) et donne d’emblée le ton qui ne changera que rarement de hauteur : bas, très bas, six pieds sous terre même. S’appuyant sur l’équation batteur hyperactif, chant guttural aussi profond qu’un déficit budgétaire et riffs transpirants l’insanité mentale qui frappent de tout les côtés, il faut lire vite pour avoir le temps de connaître le nom du titre complet avant d’être entrainé sans courtoisie dans l’atmosphère tombale et suffocante qui règne sur tout l’opus de nos trois Canadiens.

Bien que découpé en onze morceaux, ce Parasignosis est un monolithe dont il est difficile de tirer un morceau plutôt qu’un autre, le vice à même été poussé par ses protagonistes jusqu’à faire disparaître toute coupure entre deux titres. Il est d’autant plus difficile pour l’auditeur de s’y retrouver que le groupe s’est appliqué à retourner dans tout les sens et complexifier de toutes parts les structures de ses morceaux. Même après des écoutes acharnées, on se perd rapidement dans ce véritable labyrinthe sonore méticuleusement construit et déconstruit. Les plus masochistes (dont je fais à moitié partie) y verront justement tout l’intérêt du disque, car il faut le dire, s’égarer dans ce puits de matière brute opaque et malodorante est un vrai plaisir, mais les autres (dont je fais à moitié partie aussi) regretteront par ailleurs une longueur et un manque de variations qui ont vite fait de rendre la galette rébarbative si l’on décide de se l’enfiler d’une traite. Le groupe se laisse pourtant aller à baisser l’intensité d’un bon cran en fin d’album avec "Kathenotheism" et cette dernière longue plage ambiante non nommée où réverbérations, bandonéon et autres bizarreries sonores sont de sortie, mais après quarante-cinq minutes aussi denses que celles-ci, on a plutôt envie de s’écouter un disque d’Augustus Pablo histoire de compenser que de laisser traîner ses esgourdes sur dix minutes bruitistes qui n’ont au final pas grand intérêt.

Quoi qu’il en soit, s’étirant sur la longueur ou non, le deuxième opus de Mitochondrion est une réussite indéniable, prouvant une fois de plus que niveau noirceur le death metal peut ne rien avoir à envier au black metal lorsqu’on prend la peine d’y insuffler une telle ambiance. Et pour en finir, reprenons le champ lexical œnologique du premier paragraphe et affirmons donc que ce Parasignosis est à compter parmi les plus grands crus de 2011, un millésime qui s’est avéré au final loin d’être si mauvais que ça et qui annonce même quelques beaux jours pour les amateurs de noirceur et d’insanité musicale.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Mitochondrion
notes
Chroniqueur : 8/10
Lecteurs : (6)  7.92/10
Webzines : (12)  8.37/10

plus d'infos sur
Mitochondrion
Mitochondrion
Death Metal - 2003 - Canada
  

écoutez
tracklist
01.   Plague Evockation (Pestilentiam Intus Vocamus, Voluntatem Absolvimus Part I)
02.   Lex Ego Exitium (Pestilentiam Intus Vocamus, Voluntatem Absolvimus Part II)
03.   Tetravirulence (Pestilentiam Intus Vocamus, Voluntatem Absolvimus Part III)
04.   Trials
05.   Rift / Apex
06.   Parasignosis
07.   Banishment (Undecaphosphoric)
08.   Kathenotheism
09.   Untitled

Durée : 55 minutes

line up
parution
18 Janvier 2011

voir aussi
Mitochondrion
Mitochondrion
Antinumerology (EP)

2013 - Dark Descent Records
  

Essayez aussi
Burial Invocation
Burial Invocation
Rituals Of The Grotesque (EP)

2010 - Dark Descent Records
  
Coagulate
Coagulate
The Art Of Cryptosis (Démo)

2020 - Autoproduction
  
Necros Christos
Necros Christos
Nine Graves (MCD)

2014 - Sepulchral Voice Records
  
Church Of Disgust
Church Of Disgust
Veneration Of Filth

2016 - Memento Mori
  
Necrovation
Necrovation
Ovations To Putrefaction (Démo)

2004 - Autoproduction
  

Annihilator
Bag Of Tricks (Compil.)
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Forbidden
Forbidden Evil
Lire la chronique
Brodequin
Harbinger Of Woe
Lire la chronique
Invocator
Excursion Demise
Lire la chronique
Necromanteum EU/UK Tour 2024
Aborted + Carnifex + Revoca...
Lire le live report
Headless Hunter
The Undertaker
Lire la chronique
Exa
Left in Shards
Lire la chronique
Master
Saints Dispelled
Lire la chronique
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Deliver the Suffering
Unleash the Chaos (EP)
Lire la chronique
Dissimulator
Lower Form Resistance
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
No Return
Self Mutilation
Lire la chronique
Campaign for Musical Destruction Tour 2024
Master + Napalm Death + Pri...
Lire le live report
Monolyth + Përl + Nemost
Lire le live report
Electrocutioner
False Idols
Lire la chronique
Kaos 696 Winter War 2024
Helldrifter + Impiety + Nihilo
Lire le live report
Acid Force
World Targets In Megadeaths
Lire la chronique
Eradikated
Descendants
Lire la chronique
Bilan 2023
Lire le bilan
The Bleeding
Monokrator
Lire la chronique
Les Sakrif'or BLACK METAL 2023
Lire le podcast
Endless
Hand of God
Lire la chronique
Spit Your Hate
United (EP)
Lire la chronique
Inculter
Morbid Origin
Lire la chronique
Trastorned
Into The Void
Lire la chronique
Night In Gales
The Black Stream
Lire la chronique