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Diminished - Origin of Apocalypse
Chronique
Diminished Origin of Apocalypse
Il aura fallu que Diminished sorte trois albums pour que je commence à m'intéresser à ce groupe de Brutal Death texan formé en 2005. Après 5 ans d'existence sans la moindre sortie, du fait d'un nombre important de changement de line up (pas moins de 15 musiciens sont passés dans le groupe depuis sa formation), le quatuor sort son premier album Chainsaw Cunt en 2010, puis Rectal Torment fin 2011. Seulement trois mois après ce dernier méfait le groupe sort ce Origin of Apocaplypse, qui est donc le premier album du combo à tomber entre mes oreilles. Ce genre de sorties hâtives ont le don de m'inquiéter tant les albums parus de la sorte ont sérieusement tendance à être de gros navets, qui plus est quand il s'agit d'un groupe de Brutal Death. C'est donc avec la peur au ventre et les mains prêtes pour éjecter le CD en cas de catastrophe que je jette une première oreille sur ce Origin of Apocalypse. Verdict : bien que l'ensemble ne soit pas fameux il ne s'agit tout de même pas du cassage de gueule monumental auquel je m'attendais.
Et pourtant je ne vous cache pas que je n'y croyais vraiment pas au début. L'album commence avec l'intro "Abdictating the Throne", qui est une compilation de certains des discours les plus célèbres de l'histoire des Etats-Unis (vous pouvez donc y entendre, entre autres, les fameux « I have a dream ! » et le plus récent « Yes we can »). Ceci pourrait constituer une intro intéressante si la transition entre les différents fragments était mieux réalisée et si l'ensemble durait moins longtemps (2'15'' soit environ 8% de la durée totale de la galette). Mais ce n'est qu'avec le début de "Origin of Apocalypse" que j'ai réellement commencé à m'inquiéter. Début saccadé classique puis départ en fanfare avec un growl très bas incompréhensible, on est ici en plein Brutal Death bas de gamme. Mon doigt commençait alors déjà à tourner autour du bouton Stop de ma sono quand, après 1 minute et 11 secondes, la première rythmique intéressante de l'album vint enfin pointer le bout de son nez. Rien d'exceptionnel mais ce son accrocheur incite fortement à poursuivre l'écoute. Et bien en prendra à l'auditeur optimiste qui persévérera dans son écoute puisque le morceau contient ensuite un surprenant solo de guitare très mélodique, ainsi que différents petits leads tout aussi accrocheurs. Dès le premier morceau le groupe nous montre donc qu'il est capable du meilleur comme du pire, nous révélant d'entrée de jeu son principal défaut et sa qualité majeure.
D'une part les texans sont capables de nous montrer de véritables capacités d'écriture en nous octroyant souvent des passages « mélodiques » vraiment convaincants, emplis de leads de grattes délectables, dont le meilleur exemple est "Unhibited" à partir de 2'09''. Les gratteux s'essayent également à quelques passages techniques comme à 2'28'' de "Shattered by the Reformation" et sur "Initializing the Beginning" qui sont dans l'ensemble assez bien réussis. Le groupe parvient aussi à retenir l'attention grâce à quelques riffs bien groovy ("Unhibited") ou parfois à l'aide de rythmiques proches du Hardcore ("Initializing the Beginning").
Seulement voilà à par rythmes accrocheurs et autres passages bien sentis il n'y a absolument rien à se mettre sous la dent. Le reste du temps le groupe se perd dans les méandres les plus profonds de la médiocrité en nous pondant des riffs sans aucune saveur et totalement creux, soutenus par des parties de batteries tantôt lentes et chiantes comme la mort, tantôt j'accélère-et-j'en-fous-partout. On se rend alors compte que le groupe possède de réelles bonnes idées mais est incapable de créer une chanson structurée, possédant de réels liens entre les différentes parties intéressantes. Diminished essaye alors de combler les creux entres ces parties avec un bordel incroyable, parfois à la limite de l'écoutable. Ce maelström incompréhensible est de plus enfoncé par un growl la plupart du temps plat et sans aucune accentuation ainsi que par la production monstrueusement terne. Les quelques passages convaincants, qu'ils soient mélodiques ou simplement entrainants, représentent donc de rares oasis dans un immense désert gris et sans identité, œuvre incomplète dessiné à la va vite par ses créateur. Quel gâchis quand on voit les structures très solides que peuvent ériger les américains de Dimished.
Au final cet opus montre un groupe en pleine recherche d'identité, vacillant entre le Brutal Death banal bas du front et les passages nettement plus recherchés. L'apocalypse la plus totale est donc évitée de justesse grâce à ces temps forts entêtants et quelques rythmiques bien trouvées qui sont malheureusement beaucoup trop rares. Diminished nous sert alors un Origin of Apocalypse bien trop hétérogène, contenant des chansons entrainantes du début à la fin ("Uninhibited" et "Tearing Back the Flesh"), d'autres sont tout simplement inutiles ("Secretion of Bile", "Divine Rite") mais la majorité sont mi-figue mi-raisin, contenant de bonnes idées totalement gâchées par un côté remplissage éreintant. En somme y'a pas de quoi se taper le cul par terre, mais l'ensemble est assez sympathique pour que l'on surveille de près leur prochaine sortie, qui je pense pourrait être un cran au dessus si les texans s'appliquent un petit peu plus pour éviter ce côté remplissage. On ne peut qu'espérer que le groupe comprenne que ce n'est pas la peine de nous sortir un album du même acabit dans trois mois, mais qu'il faudrait mieux prendre plus son temps pour sortir un disque plus travaillé. A bon entendeur...
| Høsty 23 Juin 2012 - 1544 lectures |
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