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Unfathomable Ruination - Misshapen Congenital Entropy
Chronique
Unfathomable Ruination Misshapen Congenital Entropy
L'année 2012 s'achève et vous n'avez toujours pas eu votre dose de blasts? Vous n'avez pas encore trouvé L'album brutal de cette année (un Cannibal Corpse, un Nile et un Aborted en demi-teinte)? Celui qui ira gonfler votre bilan de ces douze derniers mois passés à se bercer au doux son de notre chère musique? Ne cherchez pas plus loin, « Misshapen Congenital Entropy » est probablement celui-là. Déjà remarqués par certains grâce une démo 3 titres d'excellente facture en 2010 sortie chez Sevared Records qui avait encore une fois eu le nez creux (et dont aucun titre n'est repris sur ce premier effort, ce qui est assez rare pour être souligné), les Anglais n'ont procédé entre temps qu'à un seul changement de line-up mais il est de taille puisqu'à Rob Newson a succédé Daniel Neagoe derrière le micro. Le frontman dont j'ai tant vanté la prestation au sein d' Eye Of Solitude trouve ici une place au chaud évidente au sein d'un groupe dont la brutalité semblait lui tendre les bras (même si Rob ne déméritait pas pour autant). S'il ne révolutionnera pas le genre « Misshapen Congenital Entropy » fait néanmoins preuve d'une maîtrise indubitable et se pare d'atours qui lui vaudront bien plus que le simple titre de « bon album ».
Pour ceux qui avaient déjà posé une oreille sur le groupe en 2010, vous savez d'ores et déjà à quoi vous attendre car le groupe, s'il ne reprend ici aucun titre de sa démo, continue en revanche dans la stricte même direction musicale, à savoir un brutal death massif, tantôt technique tantôt plus lourd voire groovy tout en ne franchissant jamais la ligne rouge de quelque bord que ce soit. Et qui dit brutal death dit évidemment une myriade de blasts ! Pour ça vous pouvez compter sur le remarquable Doug Anderson, véritable hyperactif du tambourin, incapable (façon de parler) de garder le même rythme plus de vingt secondes sous peine de baillements irréfrénables. Le gus n'a de cesse de s'évertuer à enchaîner les blasts aux frisés, les tchouka tchouka aux gravity tout en giflant ses cymbales et en laminant ses pauvres grosses caisses. Il en ressort une succession de cassures rythmiques hystériques me faisant parfois songer à l'excellent « Transcend Into Ferocity » de Visceral Bleeding et participant grandement de l'intensité immédiate se dégageant d'une galette dont l'atout principal réside pourtant en la personne de Daniel Herrera. Un six-cordiste pas manchot qui possède une patte dont on s'imprégnera tout au long de l'album. Ses riffs travaillés souvent agrémentés de petits tails plus techniques (« Extinction Algorithm In Procession ») conférant en grande partie, grâce à des basses bien généreuses, leur aspect massif aux neuf compos originales du quartette. Mais c'est essentiellement grâce à son travail mélodique que l' Anglais sublime cet album en lui conférant une ambiance bien particulière, distillant dès « Preface To The Forlorn Spectrum » ses mélodies inquiétantes (presque lugubres) qui marqueront votre cervelle de leur empreinte durant plus d'une demie-heure (« Carved Inherent Delusion », « Extinction Algorithm In Procession »). Petites lignes brèves, répétitives, sournoises ou prenant la forme de leads plus longs (tapping et sweep inside), ce travail de composition sur les mélodies représente LA valeur ajoutée principale d'un album qui même sans ces dernières conserverait bien des atouts (citons également les sonorités moyen-orientales de l'interlude « Anti-Genesis »). Et parmi ceux là on compte bien évidemment la prestation vocale encore une fois énorme de l'autre Daniel qui accentue de son growl extrêmement puissant et profond la corpulence de l'ensemble. Même si je préfère son growl ''classique'' à ses penchants pig squeals, nul doute que le groupe a trouvé en lui son parfait frontman !
Parvenant à nuancer son propos brutal aussi par des breaks plus lents et lourds (« Carved Inherent Delusion » à 2'48, « Monochrome Obedience » à 1'40, « Futile Colossus Decapitated » à 1'11) tout en évitant l'écueil de sonner trop moderne (pas -ou très peu- de saccade ni de réelle mosh part), Unfathomable Ruination parvient à rester lisible et cohérent du début à la fin malgré de nombreuses cassures rythmiques et un ratio riff/titre assez élevé. Inutile donc d'être diplômé d'une grande école d'ingénieur en musicologie pour appréhender « Misshapen Congenital Entropy » malgré une prod légèrement étouffée au premier abord mais un mix judicieux grâce auquel on pourra aisément aller chercher la basse vigoureuse de Federico Benini qui comme son collègue n'hésite aucunement à s'aventurer sur son manche pour des expériences solitaires que personne ne lui reprochera. Ayant toutes qualités requises afin de faire partie des meilleurs albums de brutal death de ces douze derniers mois (brutalité calibrée et contre-balancée par ces mélodies entêtantes, maîtrise technique irréprochable de musiciens qui jamais n'en font trop), avec ses featuring de Konstantin Lühring (Despondency, Defeated Sanity) sur « Edges Of Disfigured Atrocity » et Giulio Moschini (Hour Of Penance) auquel on doit certains des solo concluant « Consequential Failure », ce premier album qui se clôture sur une reprise survitaminée du « Vacant Planets » de Death fait indéniablement partie des très bonnes surprises de cette fin d'année. En un album Unfathomable Ruination, récemment rejoint par Rosario Piazza (Cadaver Mutilator), frappe un très grand coup. Chers lecteurs, à vos bulletins de vote.
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