Dyster - Phase Terminale
Chronique
Dyster Phase Terminale
Est-ce que tu es heureux, toi devant ton écran ? Tu as réussi à acheter le smartphone de tes rêves, à télécharger avant sa sortie le dernier album de ton groupe fétiche, à emballer la moins moche des cocottes hier soir en boîte ? Quoi ? Ce ne sont pas ce genre de choses qui font le bonheur ? Et c’est quoi alors ? Qu’est-ce qui te motive pour te lever le matin ? Non, tu as raison, ne réfléchis pas trop, cela ne fera qu’empirer les choses et tu te retrouveras perturbé par d’étranges réflexions existentielles, du style :
« Naître malgré soi, bouffer, agiter sa queue, faire naître, et mourir. La vie est un grand vide. Elle l’a toujours été et elle le sera toujours. Un grand vide, qui pourrait très bien se dérouler sans moi. »
Cette réplique, tu l’as déjà entendue, normal, elle est tirée du film Seul contre tous de Gaspard Noé. Elle semble avoir également inspiré le Français de DYSTER qui en utilise le sample pour l’introduction de son nouvel album. C’est un choix qui n’a rien d’étonnant quand on connaît Nokturn qui a toujours mis en avant des concepts qui s’approchaient du monde de Noé : Solitude urbaine, mal-être et dégoût des humains et donc de soi-même, mais également espoir de sortir du puit dans lequel on est tombé pour atteindre cette lumière qui nous nargue... Les démos du one man’s band effleuraient déjà ces thèmes, mais ils sont devenus plus évidents sur Le Cycle Sénescent, le premier album paru en 2010. Le temps n’a pas guéri notre homme, généralement plus connu pour sa participation dans AUTARCIE et CIEL NOCTURNE, et il propose un Phase Terminale qui est une prolongation de l’album précédent, avec un trait plus grossi encore.
Ces 8 titres aux durées variables (le plus long fait 12 minutes) donnent l’impression d’avoir été composés par un punk squattant une vieille cave insalubre. Les odeurs de pisse se battent avec celles des rats morts et notre personnage a bien conscience de sa déchéance. Mais n’est-elle pas celle de tous les hommes, ces créatures inutiles ? Comme beaucoup il est tiraillé par l’envie d’en finir définitivement et l’espoir illusoire de trouver une issue. Il joue alors pendant une petite heure de jeu le reflet de ce monde parsemé de désillusions et de faux espoirs. L’album est constamment porté par des riffs aux mélodies simples et envolées qui symbolisent l’espoir et la lumière, mais leur son est volontairement raw et sali. Ils sont ainsi enveloppés dans une brume sans consistance qui flotte comme pour faire comprendre que ces espoirs sont vains et voués à disparaitre. Les paroles en français rejoignent ce pessimisme profond et sont crachées par un timbre râclé immonde à la THE ARRIVAL OF SATAN mais nécessaire au concept. Il fallait que ce soit sale et rebutant et ceux qui arriveront à être sur la même longueur d’onde que Nokturn salueront le résultat. Il aurait pu nettoyer ses compos et en faire des titres plaisants jusqu'à ressembler à CELESTIA, pourquoi pas, mais il avait un tout autre message à transmettre ! La musique découle d'une manière de penser, et se devait d'être ainsi.
Alors pourquoi un gros zéro si j'ai apprécié l'album ? Parce qu'il serait bien déplacé de ma part d'apporter une note positive à cette oeuvre !
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