Can Of Worms - World Collapse
Chronique
Can Of Worms World Collapse
S’il y a un genre que j’ai délaissé au fil du temps, c’est bien le thrash death. Très en vogue au début des années 2000 avec les fers de lance HATESPHERE, DEW-SCENTED ou encore CARNAL FORGE (on peut leur adjoindre CATARACT pour le côté « core »), le mouvement a suivi la même courbe descendante que leur chef de file, un THE HAUNTED porté disparu depuis, soyons bons princes, « The Dead Eye» en 2006. Depuis lors, les line-up des groupes pré-cités se sont dépeuplés de leurs meilleurs éléments. Faute de Jacob Bredahl, Florian Müller, Jonas Kjellgren et surtout handicapés par un manque criant de renouvellement, ces formations jadis brillantes ont contribué à assécher un peu plus la scène.
Coup de bol, les Bayonnais de CAN OF WORMS ont préféré s’abreuver à la source du thrash death de papa, celui que tout le monde aime, venu du fin fond d’Amérique du Sud pour mettre SODOM à l’amende. Sous les restes du SEPULTURA mark I, on se retrouve donc avec un combo dont la filiation old school bien plus marquée gomme bien des défauts de jeunesse. Séduits par des solis à l’ancienne qu’on aimerait retrouver plus souvent chez les canonniers death actuels (la séquence de tapping maladive sur « Cataclismic Impact » fait immanquablement penser au Canniboule des nineties), CAN OF WORMS compense le léger manque d’impact des parties rythmiques par des leads guitars soignées qui font franchement plaisir. Du coup, les amateurs de parpinades surproduites resteront peut-être au bord de la route mais pour les autres, ceux qui apprécient à leur juste valeur les galettes avec ce qu’il faut de grain pour sonner authentique, « World Collapse » vaut le détour. S’appuyant sur un double chant thrash (Steven Shriver) et death (Manu Iriarte) efficace, les dix compositions de ce premier full length comportent leur lot d’œillades plus ou moins appuyées à SEPULTURA donc (de légers relents de « Chaos A.D. » sur « The End », du « Beneath The Remains » dans le texte sur « Nuclear Holocaust ») mais aussi SLAYER (« Cyborg »), sans oublier les traditionnels passage brise nuques façon AT THE GATES (« Cataclismic Impact », décidément un très bon titre). Rien que du très classique me direz vous, mais n’attendez pas de CAN OF WORMS la révolution en terme de style, juste une déflagration sonore sur fond d’apocalypse science-fictionnelle. Les défauts dans la cuirasse, trop légers pour gâcher le plaisir, se concentrent sur le manque d’intensité de certains titres (« Mechanical God Of War ») mais d’un autre côté, le recours à des adjuvants plus mélodiques permet à CAN OF WORMS d’éviter l’écueil du skeud monolithique canardant à tout va. Le meilleur exemple ? La lourdeur d’une « Xenomorph Legions » qui ravira les amateurs de BOLT THROWER et PANZERCHRIST, preuve s’il en est que les frenchies peuvent jouer sur plusieurs tableaux. En musclant son fond de jeu et en accentuant encore plus le contraste entre parties death et thrash, CAN OF WORMS a, à n'en pas douter, de plus beaux jours devant lui que ceux réservés aux victimes hurlantes de l’artwork !
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