Déjà en décembre… Bientôt l’arrivée du bilan annuel, il nous reste encore quelques chroniques « majeures » à rattraper pour répondre à vos attentes. Mise à jour avec le cinquième album des Américains d’Arsis, je reprends le (lourd) flambeau laissé par notre regretté Yahourt. Outre le traumatisant
Starve For The Devil sorti en 2010, la bande aura pondu un EP
Lepers Caress (l’œuvre érotique de notre Julien national ?) l’année dernière et disponible gratuitement en téléchargement. Pas mal de « va-et-vient » dans le line-up puisque Michael van Dyne (batteur d’origine) quitte de nouveau Arsis, remplacé par un dénommé Shawn Priest. Le bassiste Noah Martin (présent sur
United In Regret et
We Are The Nightmare) est de retour. Quant au guitariste Nick Cordle, il part rejoindre les cousins britanniques Arch Enemy (autre progéniture de Carcass), troqué par le mioche Brandon Ellis (21 ans). Pour le reste rien ne change, le guitariste fou à lier James Malone (nouvelle coupe de cheveux ceci dit) se place au centre et Mark Riddick se charge de l’artwork (une histoire d’amour qui dure depuis 10 ans).
Starve For The Devil aura fait couler beaucoup d’encre (du death technique version glam/rock ?!) et de larmes… Comment arriver à un album aussi monotone et banal dans une discographie touchant la perfection depuis 2004 ? Tout particulièrement après l’imparable et écrasant
We Are The Nightmare… Une erreur de parcours ? Passons. Ceux ayant goûté à l’apéritif
Lepers Caress auront compris qu’Arsis repose un pied en arrière (enregistré juste après
Unwelcome). Le groupe revient ainsi vers les compositions d’un
We Are The Nightmare, une musique plus directe de par ses riffs accrocheurs « accessibles » mais surtout par la puissance dégagée : tempo rehaussé et matraquage de fûts sous une production massive exemplaire (la meilleure à ce jour). La transition entre la « brutasse » Darren Cesca et le batteur fondateur Michael van Dyne (dans un style de jeu inhérent au virage « rock » d’Arsis) aura été un des premiers chocs en 2010. Ici dès le titre éponyme, la nouvelle recrue « poulpe » Shawn Priest « rebooste » la musique d’Arsis et proposera quelques plans fouillés, notamment sur les « fills » disséminés, preuve qu’il sait aussi jouer autre chose que du blast primaire et de la descente de toms (en frisé) à vitesse supersonique. Sacré bestiau.
Pour autant
Starve For The Devil n’est pas entièrement renié. Les morceaux sont ainsi globalement plus « aérés » (malgré un départ pêchu) mais laisse encore une fois la fibre nostalgique « heavy/rock eighties » (« syndrome Amott ») du père Malone, particulièrement dans les leads toujours aussi bluffants. Le nouveau guitariste a apporté son grain de sel (prometteur le jeunot) tout comme les anciens en « guest » Ryan Knight (« Martyred or Mourning ») et Nick Cordle (« I Share In Shame »). En haut du panier l’on mettra aisément « Handbook for the Recently Deceased » (jolie référence au cultissime Beetlejuice). Passé ce morceau (« bon mais sans plus »), la musique d’Arsis aura bien du mal à redécoller. On retiendra la teintée death/black « No One Lies To The Dead », les augmentations de débit en dents de scie de « I Share In Shame » et surtout « Scornstar » (au clip assez vilain) dont les riffs alambiqués et la rythmique « Gilles de la Tourette » rappelleront presque un
A Celebration Of Guilt. Malgré quelques passages grinçants et soporifiques (« Choking Sand », la reprise horrible « Sunglasses At Night » ou « Martyred or Mourning ») le reste s’écoute sans trop de difficulté (une durée très courte qui plus est) mais s’oubliera aussi assez vite. Difficilement pardonnable pour un groupe de cette stature et si perfectionniste. La moue demeure.
Sorte de pont entre
We Are The Nightmare et
Starve For The Devil, ce
Unwelcome démontre qu’Arsis connaît incontestablement son sujet (carré et technique). Mais la comparaison avec ses anciennes œuvres sera assez dure… Quid de la folie d’un
A Celebration Of Guilt ? De l’exubérance d’un
A Diamond For Disease ? Des plans pour torsions neuronales d’un
United In Regret ou des hits accrocheurs d’un
We Are The Nightmare ? Cette fois-ci, une musique en pilotage automatique peu mémorable qui démarrait et se concluait pourtant relativement bien (« Scornstar »). Le nouveau line-up prouve néanmoins un certain potentiel, espérons que la suite sache l’utiliser au mieux pour revenir à l’excellence antérieure.
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06/12/2013 12:07