Ritual Necromancy à fait ses premiers pas chez Dark Descent Records via un premier album de Death Metal obscur et foutraque suffisamment convaincant pour espérer qu’une quelconque suite lui soit donné. Presque trois ans après ce premier jet longue durée, le groupe de Portland vient se rappeler à notre bon souvenir avec la sortie d’un EP trois titres disponible uniquement sous la forme d’un bien joli vinyle. En effet, au delà d’un artwork sympathique qui n’a pourtant rien de transcendant, c’est plutôt le travail réalisé sur le dit objet qui impressionne. Edité au format 12", la face A regroupe ainsi l’intégralité des trois titres de
Void Manifest alors que la face B propose d’admirer la gravure d’un cadavre pourrissant siégeant sur un trône de pierres. Champignons, mousses et autres racines poussant à travers ce corps en décomposition dont l’expression du visage traduit un certain malaise.
Première bonne nouvelle, l’ensemble a considérablement gagné en lisibilité. Alors qu’il fallait tendre l’oreille pour percevoir le moindre détail de
Oath Of The Abyss (la faute à une production étouffée manquant cruellement de relief),
Void Manifest offre à découvrir le groupe américain sous un autre jour. Car si la musique de Ritual Necromancy n’en reste pas moins toujours difficile d’accès, la compréhension globale en est dorénavant rendue bien plus aisée.
Ainsi, ce n’est pas sans un certain plaisir que l’on se laisse transporter par ces riffs tortueux, sombres et evil rappelant le meilleur de Incantation. Une référence majeure pour Ritual Necromancy dont le lien de parenté avec la bande de John McEntee n’a jamais été aussi flagrant. Il n’en reste pas moins que les riffs ont ici ce petit côté boueux et organique en plus que n’a pas (ou n’a plus, pour être tout à fait exact) Incantation sur ses dernières productions que je trouve plus propres. Massive et vorace, la musique de Ritual Necromancy donne l’impression de tout dévorer sur son passage, ne laissant aucune miette, aucun reste, rien du tout... Une masse sonore aussi indescriptible que perfide venue tourmenter l’auditeur à coup de riffs obscurs et malsains et de séquences souvent rapides et exigeantes, parfois lourdes et pesantes ("Rites Of Gravesite Mutilation" à 2:14, "Void Manifest" à 4:25 et 5:33). C’est donc un rythme particulièrement soutenu qu’impose Ritual Necromancy tout au long de ces trois titres finalement assez long (entre quatre et presque huit minutes).
Bien qu’il n’ait pas spécialement changé depuis
Oath Of The Abyss, le chant de Justin Friday n’a pas tout à fait le même impact sur
Void Manifest. Toujours aussi profond et caverneux, le growl du grand rouquin prend ici une toute autre mesure, plus impressionnante, plus massive, plus terrifiante grâce, là encore, à une production bien mieux équilibrée qui rend ainsi justice à ce Death Metal blasphématoire aux atmosphères de vieilles caves souterraines occultes et poussiéreuses.
Pas de changement à l’horizon pour Ritual Necromancy qui livre avec
Void Manifest une musique toujours aussi redoutable, ancrée dans la mouvance actuelle de groupes tels qu’Antediluvian, Vasaeleth, Ignivomous, Father Befouled et compagnie... Seulement, à la différence de
Oath Of The Abyss, Ritual Necromancy a corrigé ici le seul défaut pouvant lui être préjudiciable (bien que cela ne m’a personnellement jamais gêné à l’écoute de ce premier album). Bref, un petit pas en avant pour le groupe de Portland qui ainsi devrait réussir à convaincre les quelques récalcitrants ayant passé leur tour jusque là.
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