Tristengrav - II - Nychavge
Chronique
Tristengrav II - Nychavge (EP)
On ne peut pas dire que les grecs de Tristengrav soient très connus, même des experts de l’UG. II – Nychavge est le premier EP, qui fait simplement suite à une demo. Sorti en format K7 en série ultra limitée, comme tu t’en doutes sûrement, Tristengrav réussit néanmoins, en un peu plus d’un gros quart d’heure, à convaincre sur ses intentions et sur son potentiel, à mon sens très, très important.
Inwards and Backwards ouvre ainsi ce EP sur des notes très claires, relativement atypiques pour un groupe de BM UG. Le son est propre et puissant, très agréable mais d’emblée, à la première accélération, on sent que ce BM ne sera pas d’inspiration scandinave mais trempé dans un punk bon ton. Le morceau n’a ainsi de BM que la voix, pour partie, et l’ambiance globale parce que, pour le reste, de la rythmique au jeu de gratte, tout respire le punk, le D-Beat et le fond de squat transformé en salle de concert improvisée.
Becoming, le second morceau, suit la même trace, incroyable mélange d’Extreme Noise Terror et de Darkthrone, avec du riff en pagaille, qui éclabousse tout mais tout en restant, étonnement, hyper structuré et compact. Quant aux idées, elles sont parfois surprenantes mais atteignent leur but à coup sûr. Ainsi, sur Becoming, le pont central ultra BM et très mélodique vient court-circuiter d’un coup la rythmique punk pour un résultat tout autant surprenant que magnifique ! Le mélange black / punk est efficace au possible et la structure déroule sans à-coup, se permettant même de finir sur des solis purement heavy !
Tristengrav a du jus, des idées et sait parfaitement les mettre en scène. Tower Of Silence offre ainsi à l’auditeur, toujours sur fond de semi-crust, du riff dissonant très typés BM, incrustés dans une architecture de titre tournoyante, quasi hypnotique et un brin fofolle, comme pourrait en produire Converge. De nouveau, on se surprend à trouver tout cela dingo et à se répéter que ça fonctionne pourtant à merveille. De nouveau, ce chaos est maîtrisé, ordonné, ce qui en renforce l’impact. La structure, qui semble simple, est en réalité chargée en informations, en arrangements, tous orientés vers davantage de puissance (l’intensité incroyable de Pitch Black Catacombs ; son pont central perclus de soli heavy et d’envolées lyriques).
Vous pouvez foncer les yeux fermés sur ce mélange de crust et de BM. S’il n’est pas novateur, la façon dont Tristengrav le met en scène est tout bonnement incroyable et salvatrice pour nos oreilles délicates. La volonté du combo hellène d’implémenter leurs compos de petites trouvailles, d’une dose de mélodie surgie de nulle part, renforce mon idée de les voir accoucher, peut-être (le groupe est en suspens), un jour d’un album de grande classe.
| Raziel 19 Septembre 2020 - 717 lectures |
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