Oui, j'aime me faire mal. Le dernier album de Kataklysm à avoir obtenu mes faveurs remonte à 2013 (
Waiting for the End to Come). Depuis, le très moyen
Of Ghosts and Gods et l'exécrable
Meditations ont eu raison de mon affection pour l'un de mes anciens amours de jeunesse. Les Québécois ont beaucoup évolué tout au long de leur carrière, passant d'un death brutal et chaotique à un death metal plus mélodique et épique pour finir depuis quelque temps sur une sorte de modern melodeath/groove incompatible avec mes goûts personnels. Et il n'y avait aucune raison que cela change, même si on pouvait voir dans la pochette de ce nouvel opus
Unconquered, sorti en septembre dernier sur Nuclear Blast, un possible retour en arrière en reprenant le monstre de
In the Arms of Devastation. Personnellement, j'y voyais surtout du recyclage et un manque criant d'inspiration. Dans le mille Émile !
Pourtant, on y croyait presque sur les deux premiers morceaux. Passée l'intro en arpèges de "The Killshot" portée par une batterie martiale crescendo, BIM, des gros blast-beats sur un riff bien gras ! Oh la surprise ! Kataklysm s'est-il soudainement rappelé qu'il faisait un jour du death metal ?! On a même le droit à des gravity blasts à l'ancienne ! Des riffs mélodiques intéressants et du tchouka-tchouka entraînant viennent compléter le tableau. Un tableau pas tout à fait idyllique puisque le groupe aura le malheur de placer un peu de ces riffs saccadés modernes infâmes qu'il affectionne depuis un moment et que le chant écorché de Maurizio Iacono s'avère toujours aussi pénible, d'autant qu'il braille toujours le même type de paroles revanchardes lassantes. Mais "The Killshot" n'en demeure pas moins un titre d'ouverture tout à fait satisfaisant pour le Kataklysm récent. "Cut Me Down" se fait ensuite moins brutal, pas de blasts, toutefois les riffs death mélodique et les rythmiques thrashies font plaisir à entendre, tout comme ces leads aériennes et même le refrain catchy. 2/2, les Canadiens nous font-ils un retour en force ? "Underneath the Scars" nous ramènera vite sur terre. De la syncope metalcore/djent insupportable dès le début et une mélodie mièvre à vomir à 1'23. Il n'y a que quand le quatuor de Montréal daigne accélérer ou quand le riffing se fait plus méchant que ça passe, comme lors de "Stitches" un peu plus tard sur lequel on pourra même trouver un vrai tremolo death metal à 2'31. "Focused to Destroy You" ne redonnera pas le sourire en raison d'un riffing moderne pauvre, de discrets claviers très dispensables et d'un refrain neuneu à la Hatebreed (j'aime beaucoup Hatebreed mais ce n'est pas ce que je veux entendre quand je lance un album de Kataklysm !). Seul le solo correct néanmoins pas assez développé passe le cut. On trouvera ensuite les moments les plus "facepalm" sur "The Way Back Home" avec cette grosse mosh part sur le refrain ou cette autre mosh part introduite par un navrant "come on" à 3'13. Sérieusement ?! Les spoken words samplés sans intérêt auraient aussi pu être évités. On va s'arrêter là car cela continue à peu près comme cela jusqu'à la fin. Citons quand même cette intro sirupeuse au piano et au beat électro à la Linkin Park de "Icarus Falling". Allo ?! D'autant plus navrant que la piste précédente, "Defiant", remontait bien le niveau avec des blasts, du tchouka-tchouka, des riffs melodeath plutôt pas mal et même des ralentissements bien amenés. L'un des trois morceaux acceptables du lot malgré les shrieks metalcore qui font saigner les tympans et les saccades abjectes de fin.
Alors oui,
Unconquered se révèle au bout du compte un peu mieux que
Meditations. Ou disons plutôt moins pire. Deux titres très solides d'entrée de jeu, un peu de blasts pour se rappeler du bon vieux temps pendant quelques minutes, quelques gravity renvoyant à l'ancienne l'appellation "hyperblast", la basse qui tient son rang, certains riffs typés death mélodique pas déplaisants, une poignée de rythmiques thrashies efficaces, quelques leads tristounettes bien fichus. On pourrait presque voir dans ces quelques éclairs des signes d'espoir si ça ne restait pas aussi médiocre, surtout au regard de la discographie des Québécois qui ont su un jour composer des perles comme
Epic (The Poetry of War),
Shadows & Dust et
Serenity in Fire (moins fan des débuts avec Sylvain Houde au chant). Kataklysm continue de jouer la facilité en nous balançant à la pelle des grosses rythmiques saccadées modernes inintéressantes comme s'il était un vulgaire groupe de metalcore. Sans parler de certaines mélodies sucrées risibles, de ces solos de feignants ou de cette voix qui tape sur le système autant que ses paroles d'adolescent tantôt rebelle tantôt pleurnichard. Bien dommage car on sent bien à quelques trop rares reprises qu'il aurait les moyens de proposer plus ambitieux. Cela fait même franchement de la peine d'entendre ce que cette formation, au caractère jadis bien trempé, est devenue. Il y a certainement un public pour ce que Kataklysm fait aujourd'hui mais pas ici. Le dernier morceau s'appelle "When It's Over". Et c'est quand exactement ?!
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