J'ai beaucoup de sympathie pour Kataklysm. Ah merde, c'était déjà mon intro de ma chronique d'Adversarial hier! Ça n'en reste pas moins vrai. Les Québécois ont joué un rôle important dans mon extrémisation lors de mon retour dans le metal en 2002.
Serenity In Fire sortait 2 ans plus tard et je me rappelle avoir été épaté par la puissance dégagée et la vitesse du batteur. Oui, on pouvait encore m'impressionner à l'époque! La découvert des deux opus précédents,
Shadows & Dust (2002) et
Epic (The Poetry Of War) (2001), me confortait dans l'idée que je tenais là un sacré client. Pourtant, l'évolution du groupe ne convenait pas à tout le monde, notamment aux fans de la première heure qui voyaient en Kataklysm un traître désormais aux services des grosses productions et des riffs faciles, bref du metal moderne. Ce n'était pas mon cas et j'appréciais les opus suivants
In The Arms Of Devastation (2006, surtout!),
Prevail (2008),
Heaven's Venom (2010) et
Waiting For The End To Come (2013). J'admettais toutefois qu'après
In The Arms Of Devastation, la doublette
Prevail/
Heaven's Venom montrait un Kataklysm un peu plus fatigué mais toujours plaisant. La bande de Maurizio Iacono avait repris du poil de la bête sur
Waiting For The End To Come. Soyons clair, le Kataklysm nouvelle période ne vaut pas le Kataklysm mid-era. Néanmoins, j'y trouve encore mon compte. Enfin "trouvais" plutôt...
Oui, parce que j'ai commencé à me détacher du death metal moderne mélodique des Canadiens. Les voir en live ne me faisait plus autant d'effets qu'avant même s'ils dégagent toujours autant de sympathie et de bonne humeur. Et ce
Of Ghosts And Gods sorti fin juillet sur leur label de toujours Nuclear Blast risque fort d'être une cause de rupture. Non seulement mes goûts ont évolué mais ce nouvel album s'avère surtout une belle purge, à l'image de cette pochette moche et sans effort qui n'a pour elle que ses couleurs sombres. Pas pour annoncer un album ultra dark en plus, plutôt pour prévenir de sa tristesse. On le sait, Kataklysm a trouvé son nouveau créneau depuis
Serenity In Fire. Du metal plus ou moins extrême simple et efficace avec des mélodies easy listening. Mais le groupe s'est enfoncé dedans jusqu'à devenir fainéant et tomber dans la facilité. Les mauvaises langues diront que c'est déjà le cas depuis plusieurs albums mais moi, c'est vraiment sur
Of Ghosts And Gods que je le ressens. Et ce n'est pas une question de production trop clean qui ne dégage rien. Le son est effectivement très propre, pas ce que je préfère pour du soit disant death metal, mais il colle au style, la définition même d'une bonne production. Il faut plutôt pointer du doigt le jeu de guitare de Jean-François Dagenais d'une pauvreté affligeante. Merci pour la plâtrée de riffs génériques et les tempos mollassons! Du riff monocorde sans intérêt juste bon à headbanger en live, et encore! Avant, il y avait toujours une mélodie sympa pour rattraper le tout et faire passer la pilule. Là, ce n'est même plus le cas. On retrouve toujours ces petites mélodies tranquilles pas déplaisantes mais elles ne sauvent plus rien tellement on sent le groupe peu inspiré, en mode pilotage automatique navrant.
Ça commençait pourtant pas trop mal sur "Breaching The Asylum" malgré les forts relents death mélo. On esquisse même un sourire quand les blast-beats débarquent. Sourire qui disparaît aussitôt le début de "The Black Sheep" avec son riff saccadé complètement bidon. Le feeling mélodique y est toutefois très bon par la suite grâce à de la mélancolie qui touche et passe bien, tout comme les accélérations. Ok alors, feu vert quand même! Encore du mélodeath sur "Marching Through Graveyards" mais le morceau s'avère un des plus réussis (ou des moins mauvais) de l'opus. Du blast, du thrashy, c'est que ça envoie un minimum! La suite dès "Thy Serpent's Tongue" (très mélodeath bas de gamme et faute professionnelle sur la fin nullissime) s'avérera par contre une longue traversée du désert avec très très peu de points d'eau jusqu'à la fin sur "The World Is A Dying Insect" qui se veut une pièce épique de conclusion mais se révèle juste chiant (comme tout l'album). Pire, il est carrément risible sur certains passages. Passé l'introduction bidon aux sonorités plutôt inhabituelles, on se retrouve en effet confronté à ce qui sonne comme du metal symphonique de supermarché avec claviers cheap et riff ultra banal. La mélodie sympa vers 4'00 puis les blasts n'y changeront rien. Le titre précédent, "Hate Spirit", commençait lui plutôt bien avec des blast-beats dès le début avant de partir en breakdown moisi. Je n'avais déjà plus envie d'écouter la suite! C'est typique de l'album dont les rares bons moments (blasts, certaines leads mélodiques) se trouvent noyés dans la médiocrité ambiante. "Vindication" est un autre bon exemple avec d'un côté les blasts les plus rapides du groupe depuis bien longtemps et de l'autre des riffs d'une insigne faiblesse quand le tempo ralentit. Il y a même quelques gravity sur "Carrying Crosses" mais pareil, ça s'essouffle très vite.
C'était bien la peine de nous pondre des clips vidéos pour tous les morceaux lors d'une semaine spéciale! Il fallait plutôt travailler vos compositions messieurs et ne pas vous reposer sur vos lauriers. Je le sentais gros comme un Dino de toute façon qu'il allait être mauvais ce
Of Ghosts And Gods à l'écoute des extraits pas du tout convaincants. Bien vu puisqu'il s'agit du plus mauvais album de la discographie du groupe qui tourne beaucoup trop vers le death mélodique moderne. Riffs génériques au possible, tempos mous du genou la plupart du temps, chant de Maurizio qui perd en puissance, mélodies souvent niaises, les Québécois empilent les mauvais points sur une œuvre dont on ne retiendra que quelques élans blastés, les riffs les plus véloces et certaines mélodies inspirées. Même Chris, qui s'était occupé de
Waiting For The End To Come, n'en a pas voulu. C'est pour dire! Du coup, je me suis finalement dévoué. Ça défoule de balancer des saloperies! Croyez bien toutefois que ça ne m'amuse pas non plus de dézinguer un album de Kataklysm, groupe important pour moi. Mais là, je ne peux plus rien pour eux!
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