Kataklysm ou une valeur sûre de la scène death métal. Beaucoup objecteront, écoeurés par l'évolution jugée facile des Canadiens depuis quelques années mais pour moi, chaque nouvelle sortie se révèle source d'excitation. Voilà donc venue l'heure d'un nouvel opus,
Prevail, qui reprend en couverture (magnifique encore une fois) le personnage créé par un fan pour l'opus précédent,
In The Arms Of Devastation. Il reprend également la recette utilisée par les Québécois depuis quatre albums, pour le plus grand plaisir de certains et le malheur de beaucoup d'autres.
Production ultra léchée, riffs simples et mélodiques à l'efficacité redoutable et au parfum parfois épique, structures classiques facilement mémorisables, Kataklysm n'a rien changé. De même pour le chant de Maurizio Iacono, grave, puissant et articulé, accompagné de vocaux criards. Ce duo fait toujours son petit effet. Cependant, vous l'aurez peut-être remarqué, la note est plus basse que d'habitude pour un album de Kataklysm. Elle retranscrit la baisse d'intérêt que suscite
Prevail par rapport aux précédentes réalisations du quatuor.
In The Arms Of Devastation s'avérait déjà un peu moins prenant que l'énormissime
Serenity In Fire et ce
Prevail suit la pente légèrement descendante sur laquelle la formation s'est elle-même engagée. Car en effet, Kataklysm commence à tourner en rond...
Pas de réelle panique celà-dit,
Prevail reste à un bon niveau et tout ceux adhérant à l'évolution moins complexe et brutale des Canadiens devraient y trouver de quoi s'astiquer les tympans. Jean-François Dagenais n'est pas devenu manchot du jour au lendemain et on retrouve encore sur l'album les riffs péchus, mélodiques et ultra efficaces qui ont fait le succès de Kataklysm ("Prevail", "Taking The World By Storm", "Breathe To Dominate", l'excellent instrumental final "The Last Effort (Renaissance II)" et surtout "Tear Down The Kingdom" rapide et très entraînant). Mais ces riffs magiques se font plus rares que d'habitude et en cotoient d'autres bien plus anecdotiques. "To The Throne Of Sorrow" vient tout de suite à l'esprit avec son intro au riff rock dispensable. D'autres titres tels que "The Chains Of Power", "As Death Lingers", "Breathe To Dominate" ou "Blood In Heaven" se trouvent également handicapés par des passages ou des riffs en manque d'inspiration. Dans l'ensemble, ce 9ème full-length manque de souffle épique.
Kataklysm a par ailleurs trop ralenti le tempo, les passages vraiment rapides se faisant de plus en plus rares. Et quand ça bourre, c'est Max Duhamel, le batteur, qui vient gâcher la fête par des blast-beats mous et placés n'importe comment qui me font d'autant plus regretter Martin Maurais qui sortait peut-être des gravity à tout bout de champ mais qui avait au moins le mérite d'envoyer la purée sans modération. Alors déjà que la batterie est triggée jusqu'à la moelle...bref, tout ça manque de brutalité et le fait que les natifs de Montréal ont simplifié à l'extrême leur musique n'arrange rien. Il y a bien quelques soli pour amener un peu de technicité et de recherche mais ce n'est malheureusement pas suffisant.
Voilà pourquoi
Prevail se révèle, malgré de bons morceaux, d'excellents passages et une efficacité toujours rentable, une petite déception. La recette utilisée depuis l'énorme
Shadows & Dust fonctionne encore mais elle commence à donner des signes de fatigue et passe plus difficilement. Une sorte d'avertissement pour le groupe qui ferait bien de trouver autre chose pour son prochain opus sous peine de se voir bouder même par les adeptes du Kataklysm moderne qui, il faut bien l'avouer, n'a plus grand chose de réellement death metal. Heureusement, la bande à Maurizio arrive toujours à sortir un riff-qui-tue au bon moment, avant que l'ennui ne s'invite. Mais pour combien de temps encore?
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