Un mot avait récemment été dit sur l’EP
« Nos prières » du one-man band français
PRIEURE, digne successeur de «
La foi des bourreaux ». Depuis, deux splits supplémentaires sont parus aux côtés de
PEURBLEUE puis des Américains de
VERMINEUX. Sans doute enrichi par ces collaborations,
Sans-Visage revient donc avec un troisième EP, «
Magie, ténèbres, amertumes », accompagné pour l’occasion par
Dame d’Alsace pour les rares voix féminines.
S’il s’agissait de faire de la psychologie à bon marché, je m’interrogerais sur cette alternance « singulier – pluriel » dans le titre du disque. Une seule magie mais plusieurs ténèbres ? Une seule magie mais différentes amertumes ? Difficile de ne pas se perdre en conjectures sans dénaturer le concept, aussi resterai-je avec ce doute, nulle réponse n’étant nécessaire pour appréhender ces quatre nouvelles compositions qui, mises bout à bout, ne dépassent que de peu le quart d’heure.
Mon premier constat sera que le
metal noir armoricain de
PRIEURE a gagné en intensité depuis ma découverte initiale. Cela est certes dû à une amélioration notable de la production, plus puissante et donc moins crue que par le passé, mais il me semble également que la dimension épique des riffs s’est accrue : plus rapide, plus en maîtrise, plus brûlante également à l’image du pont et de la reprise furieuse à la deuxième minute de « La pluie », il s’agit d’une inspiration purement géniale qui donne un souffle incroyable à la composition. Evidemment, cela n’est pas le seul élément saillant du disque qui fait clairement monter le groupe de plusieurs crans dans la hiérarchie
black metal française.
Plus de puissance, je l’ai dit, mais cela ne se joue pas au détriment de la personnalité de l’entité : il y a une forme de ruralité dans les notes, une mystique de la nature sauvage qui s’exprime au travers des vocaux rêches, hurlés ou scandés à la façon d’une révolte paysanne marchant pour aller bouffer du curé et du bourgeois. Nous retrouvons également quelques éléments acoustiques qui ancrent encore davantage la musique de
Sans-Visage dans un terroir culturellement riche et se prêtant parfaitement à une déclinaison
black.
A mon sens, «
Magie, ténèbres, amertumes » est la création la plus aboutie à ce jour de
PRIEURE. Tous les éléments qui faisaient jusqu’alors sa force et sa spécificité sont ici bonifiés, certes grâce à un son de meilleure qualité (en partie redevable à
Borie de la Combe Noire), ce qui permet aux morceaux d’exprimer pleinement leur potentiel mélodique, mais surtout parce que l’écriture me paraît avoir atteint une forme de maturité rustre, toujours perfectible mais suffisamment aboutie pour incarner désormais un groupe qui compte dans le paysage du metal noir hexagonal. A présent, je n’ai qu’un seul souhait : que
Sans-Visage trouve le temps d’écrire un album complet qui permette de développer toutes les idées, l’homme semblant parfois tiraillé entre des oxymores musicaux que le format court ne permet pas de totalement résoudre.
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