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Dysentery - Dejection Chrysalis
Chronique
Dysentery Dejection Chrysalis
Dans la longue litanie de formations signées chez Comatose Music on trouve presque systématiquement le même problème, à savoir beaucoup de noms calés dans la deuxième (voire troisième) division dont aucun n’arrive à se démarquer réellement de la masse... tant la variété musicale proposée est quasiment inexistante. C’est le cas également pour DYSENTERY qui revient aux affaires après presque dix années de silence, et le moins que l’on puisse dire c’est que le combo ne nous avait pas franchement manqué tant on a encore en mémoire le monolithique et répétitif
« Internal Devastation » (tout comme son successeur « Fragments » guère plus inspiré) qui montrait tous les défauts typiques à ce genre si décrié. Autant dire qu’on avait de bonnes raisons sur le papier de ne pas s’emballer pour ce nouvel opus, et effectivement malgré quelques petits sursauts bénéfiques on va très rapidement s’ennuyer devant ce déluge de graisse totalement hermétique et en roue-libre qui s’écoutera difficilement pour ensuite ne jamais ressortir de sa boîte, d’autant plus quand les mecs usent et abusent des passages massifs au détriment de l’explosivité.
Car s’ils ne sont pas absents les blasts sont ici disséminés au compte-goutte et là où auparavant on avait droit à des compositions relativement équilibrées du côté du tempo ici l’ensemble va miser essentiellement sur le bridage pachydermique, ce qui va être lassant sur la durée tant on a la sensation que les gars avaient la place pour appuyer sur l’accélérateur. D’ailleurs une fois la courte introduction (« Transference ») terminée c’est la doublette « Enslavement For The Obedient, Agony For The Wayward » / « Indignation Unravels » qui va nous prouver cela, en jouant massivement sur la lenteur rampante et oppressante... fort sympathique au demeurant, mais qui va laisser peu de place à la vitesse furieuse qui apparaît de façon éparse pour un résultat convenu et propre qui s’écoute en dilettante sans qu’on ait grand-chose à reprocher. Néanmoins tout cela ne s’éternise pas et c’est tant mieux vu qu’une fois de plus ça tourne au final aux alentours de la demi-heure, et heureusement tant ça finit par paraître très long au fur et à mesure de l’avancée des débats. Et si ça n’est pas encore le cas avec l’équilibré « Exhausted Bliss Of Self Loathing » qui joue le grand écart entre brutalité enfin présente et plans pachydermiques, à partir de « A Bestial Omen » tout cela va tomber dans un entre-deux monotone et redondant. Et ce malgré la volonté de bien faire de ses auteurs qui n’arrivent malheureusement pas à captiver longtemps, de par cette répétition permanente conjuguée à une inspiration moins marquée (on pourra dire la même chose de « Shackled By Idolatry » qui arrive juste après)... même si c’est loin d’être un ratage en règle.
Cependant on va clairement s’endormir et décrocher en chemin avec l’interminable « Transposed Benevolence », mais regagner en attention ensuite avec les classiques et agréables « Fratricidium », « Obsidian Womb » et « Ascend This Harrowing Dream » à la construction assez identique de bout en bout, et au rendu global relativement remuant et ponctué de quelques accélérations bienvenues... même si ça reste suffocant et bridé à outrance et qu’on aurait aimé que le quatuor lâche véritablement les chevaux, tant il y avait mieux à faire que de continuer encore et encore d’appuyer sur le frein. On aura donc compris que le groupe reste toujours aujourd’hui (et malgré cette longue absence) un honnête artisan de l’underground mais dont on lui préfèrera les grands noms, vu que ça ne peut pas prétendre à mieux de par cette absence totale de risques préjudiciable. Typiquement donc dans le genre de sorties qui pullulent sur le label de Caroline du Nord, même si ça montre quand même plus de points positifs que nombre de signatures qui composent son catalogue, car hormis la pochette dégueulasse et moche au possible ça reste bien foutu et on se surprend à secouer la nuque lors des quelques rares mosh part. Mais pas de miracle quand même vu qu’on ira rapidement voir ailleurs si l’herbe est plus verte chez la concurrence, vu que tout cela sera oublié dès qu’on en aura fini de ce mur sonore monolithique et froid d’où rien ne dépasse mais qui se dégustera une fois sans doute, deux fois peut-être mais pas au-delà.
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