My Dying Bride - Turn Loose The Swans
Chronique
My Dying Bride Turn Loose The Swans
Douze ans. Douze petites années se sont écoulées entre le statut d’incontournable de la scène british doom que My Dying Bride s’est fait et cet album culte pour toute une génération de doomeux(ses). Car si la bande à Aaron mène clairement la barque du genre en étant fidèle à son postulat de départ, ce n’est pas pour rien : il y a forcément un secret, une petit quelque chose, un talent, une sincérité indéniable. Car c’est là, en 1993, que tout à vraiment commencé…
C’est débarrassé des forts relents death old-school de son premier bébé (As The Flower Withers, en 1992) que My Dying Bride pont son véritable premier chef-d’œuvre de doom, premier d’une longue et glorieuse série de recueils. A noter qu’à l’époque, le groupe débutait et n’avait pas la notoriété qu’il a aujourd’hui. Qu’on les blâme ou qu’on les admire, il est indéniable que le doom/ death et le doom extrême ne seraient pas grand-chose sans ses deux albums que sont As The Flower Withers et Turn Loose The Swans. Si le premier cité tendait vers le death et du coup, explorait les tréfonds de la noirceur, Turn Loose The Swans se veut beaucoup plus spirituel et fait plus mal à l’âme qu’aux oreilles.
Tout, absolument tout en cet album le distingue et le place sur un piédestal. Doté désormais d’une (très) bonne production, le son est bas et puissant (c’est pas du doom pour rien) et en contrepartie, sais s’aéré lors des passages plus éthérés. Des mélodies travaillé, de très beaux textes, des riffs originaux (imposant définitivement la patte MDB), des passages tour à tour lents et beaux, d’autres plus puissants en fond ressortir une atmosphère vraiment très personnelles, unique et que seul se disque possède. Pas d’accélérations death ici, on est avec Turn Loose dans un doom death maîtrisé.
Point phare de la première période de My Dying Bride, avec son line up légendaire et un violoniste attitré (Martin, qui partira pour Cradle en 1998)Turn Loose The Swans est cependant assez dur à capter ; il faudra certes de nombreuses écoutes attentives pour se laisser emporter par la musique et en capter toute les subtilités. Pour en revenir au violon, c’est justement lui qui donne à la musique toute sa beauté, toute sa grâce et sa majesté. Comme en atteste sa pochette, bien qu’assez moche, mais qui évoque légitimement un parvis d’église (enfin…je trouve !)
Et surtout comme en atteste son premier titre, Sear Me, deuxième du nom. Longue introduction à l’album (un peu plus de 7 minutes), entièrement joué au piano, violon et claviers, Sear Me II reprend le thème de son grand frère de 1992 en brodant autour de biens belles mélodie. Des mélodies gracieuses, reflétant une majesté de toute première beauté, sur lesquelles Aaron posera sa voix, chantera, parlera. Bon, la métaphore est foireuse, mais si l’on devait « matérialiser » se morceau, se serait par un enchevêtrement de marbre et de cristal : un air majestueux, mais d’une fragilité évidente. Fragile, comme l’évoque la sonorité du piano, puissante, comme l’évoquent les sons de cuivres de la seconde partie.
Suis cette bien belle première pièce, le cultissime Your River ; des grattes en son clair cristallines, une ambiance de journée pluvieuse qui s’installe, un riff puissant, puis la grâce et la sensibilité du violon qui se pose elle aussi. Un autre riff surpuissant vers 02’40 nous crache ses harmoniques flippants (pêché mignon du groupe, surtout sur cet album) morceau très représentatif du style MDB. Le morceau devient plus planant dans son riff centrale, le chant d’Aaron d’une tristesse insondable faisant son apparition. Petite reprise du riff 100 % pur doom avec toujours ses harmoniques, mais en plus les beuglement d’Aaron, qui définitivement vous transcenderons l’âme en deux.
Autre gros noyau du disque, The Crown Of Sympathy ; toujours en fesant le parallèle entre le doom atmosphérique chanté et le gros doom death puissant et beuglé ; gros riff heavy vers 01’20, les guitare posent des mélodies inquiétante, des claviers font leur apparitions, et font monter le morceaux en puissance vers un de mes passage préféré de l’album : 05’15, MDB fait grimper la noirceur à son paroxysme en intégrant un passage funeral en milieu et apogée du morceau. Un coup de batterie toutes les 3 secondes, les murmures d’agonie d’Aaron et pour couronner le tout, des sons de cloche d’église… qui à dis que MDB faisait du doom de gayz ? :) …
Je pourrais m’épancher des heures sur ce chef-d’œuvre, déjà en précisant que le morceaux ne descendent pas en dessous de 7 minutes, à part pour le très beau et très triste final Black God, où Aaron chantera en compagnie d’une femme. Le tout joué comme Sear Me II au piano et au violon, mais dans une ambiance beaucoup plus dépressive, presque romantique. Mais bon, certains ont du abandonner leur lecture depuis longtemps, mais parler de Turn Loose The Swans n’est pas une chose aisée. J’aurai très bien pu ne mettre que des points de suspension, tellement de chose passent par cet album que les décrire ne servirait à rien. On s’imagine errer dans le parc d’un château de la Renaissance, avec sa bien-aimée (ou sans ), observer la ruine d’un château fort, ou encore fixer un paysage verdoyant à travers la fenêtre lors d’un jour de pluie. Bien des choses peuvent venir en tête, il faut juste laisser sa chance 0 Turn Loose de s’installer
Un des meilleurs album de My Dying Bride, et de doom, ni plus ni moins…
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