Après un
"Wolfheart" sombre et énigmatique, Moonspell amorce la transition vers l'album qui sera celui de la rupture, le fameux "Sin/Pecado". Alors pour de nombreux fans qui n'ont pas retrouvé leurs portugais après "Irreligious", ce deuxième album demeure le chef-d'oeuvre du groupe, chef-d'oeuvre dont l'aura n'aura même pas souffert de cette immonde croûte lui servant de visuel, c'est vous dire. D'années en années, j'ai pioché de manière assez anarchique dans leur discographie, en l'évitant par peur d'être déçu. A force d'en lire du bien, j'ai finalement craqué sans pouvoir m'empêcher de l'aborder en pensant découvrir quelque chose de grandiose. Et sans être totalement déçu, je suis resté un peu sur ma faim.
On ne le savait pas encore à l'époque, mais il faudra s'y faire : Moonspell est un groupe qui a du mal à rester en place et qui ne peut pas s'empêcher de ne pas se répéter. Dès les premières minutes, ce second album met clairement les choses au point. "Irreligious" délaisse les ambiances transylvaniennes pour adopter une formule plus efficace, plus directe à l'image du morceau d'ouverture "Opium". Bon nombre de titres possèdent d'ailleurs une durée étonnamment courte, dépassant rarement les 4 minutes ! Moonspell alterne ici et là, parties rapides et parties atmosphériques sans schéma prédéfini de structure ou de durée. Les claviers se font un peu plus discrets au profit des guitares qui portent désormais la mélodie et s'offrent quelques solos de toute beauté ("Full Moon Madness"). Toutefois, même si l'ensemble reste assez homogène au niveau du style pratiqué, il m'a fallu un certain temps pour l'assimiler... Au milieu de tout ça, on trouve des choses plutôt surprenantes comme le très heavy "Raven Claws" au chant féminin assez... spécial, ou encore la douteuse instrumentale "Subversion" mais rien de très génant. Fernando quant à lui, use toujours de ses 2 voix et excelle surtout dans le beuglement sauvage, le reste se révélant moins excitant.
Mais faisons fi de ces futiles détails. Ce qui compte chez Moonspell, c'est l'atmosphère. Et encore une fois, le groupe n'a pas failli. L'univers pourrait paraître plus facile d'accès que celui de
"Wolfheart" mais "Irreligious" porte toujours autant la force de leurs racines méditerranéennes que l'on ressent à chaque instant. Moonspell a son style, son son et ce deuxième essai nous montre une fois de plus à quel point le quintette ne souffre d'aucune comparaison, ni d'aucun rival. Mais malgré des progrès incontestable sur tous les plans, l'album compte encore quelques fautes de goût de mon point de vue, au niveau du chant, du clavier ou de certains refrains ("Raven Claws", "Ruin & Misery", "Herr Spiegelmann") malheureusement car souvent associés à des couplets excellentissimes.
Alors Peut-être ai-je été totalement perverti par la découverte de "Sin/Pecado", un de mes premiers albums de metal ? "Irreligious" ne m'a pas autant emballé que son successeur mais n'en demeure pas moins un bon album, plus abouti que son grand frère, toujours aussi riche et profond. Pour ceux qui se sont arrêté ici, il leur faudra attendre 7 ans et l'album
"The Antidote" (qui porte bien son nom) pour voir Moonspell en finir avec ses expérimentations et retourner à un style plus proche de ses racines.
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