Amon Amarth - Versus The World
Chronique
Amon Amarth Versus The World
Si "Death In Fire" est devenu le titre de conclusion de la plupart des concerts d’Amon Amarth, c'est qu'il y a une bonne raison. Qu'il figure en tête sur l'album qui fût le premier "succès" du groupe n'y est pas étranger; qu'il soit une synthèse efficace et concise du heavy saupoudré de death scandinave des Suédois en est une autre. Quoi qu’il en soit, ce « Versus the World » est une pierre angulaire de leur discographie, et le pinacle d’un groupe qui n’a jamais évolué mais toujours proposé des albums dans l’ensemble de qualité.
Suite directe d’un
« The Crusher » qui était aussi compact dans sa construction que puissamment produit, « Versus The World » (en tout cas dans sa version originale, l’album ayant été remasterisé lors d’une réédition il y a 2-3 ans) est étonnamment plus timide et fluet en comparaison. Fini les chevauchées heavy, avec un Johann Hegg hurlant à tue tête qu’il décapiterait le premier qui toucherait à sa pinte de cervoise ; avec « Versus the World » l’ambiance est plus sérieuse, un brin mélancolique et les mélodies ont un caractère plus mature, moins guerrier. Mettons de côté la « Mort par le Feu » qui a prouvé la persistance d’un aspect revanchard chez nos 5 grands gaillards, et penchons nous sur le berceau des 8 autres titres : l’inauguration de « For The Stabwounds In Our Backs » par exemple. Tiens, de la mélodie utilisée autrement qu’en fond sonore d’une charge de cavalerie ? Mais, que fait ce lead un brin mélancolique sur le couplet d’ « Across the Rainbow Bridge » ? Sur l’intro de « …And Soon the World Will Cease to Be ? » Mais, mais, mais… qu’est-ce que cette rythmique sur « Thousand Years of Oppression » ? Un riff en palm mute, presque calme, et Hegg qui … PARLE ? Il ne hurle pas ? On se calme, la tendance s’inverse ensuite, mais vous aurez compris que l’ambiance globale est moins portée sur la surenchère guerrière qu’à l’accoutumée, et que le groupe prend ici le parti de développer un autre aspect de sa personnalité, plus soft et non moins excellente. Si vous ne devez retenir qu’un titre, retenez justement ce « Thousand Years of Oppression », qui est la synthèse parfaite de l’album, et comprend une belle montée en pression à 2mn30
Pour autant, le côté grand gueule du groupe, foutrement heavy « mon slip panthère in your face », n’est pas complètement absent : le titre éponyme est ainsi taillé pour la scène, on imagine aisément les foules scander à l’unisson « Versus the World » une fois son riff de couplet déroulé ; mais c’est « Bloodshed » qui obtient la palme de celui qui beugle le plus fort, avec une structure extrêmement similaire à celle de son confrère précédemment cité, mais que voulez vous la recette fonctionne ici encore mieux ! « BLOOOD-SHED », le poing levé vers les cieux, vraiment ça a de la gueule, aussi ridicule que cela puisse paraître.
Si vous ne devez posséder qu’un album d’Amon Amarth dans l’absolu, c’est celui là. 9 chansons excellentes, et qui montrent une facette apaisée d’un groupe qui donnait jusqu’alors dans la démesure. « Versus the World » évite également à mon sens de tomber dans le « mou », malgré une prédominance de mid-tempos ; écueil que son successeur
« Fate of Norns » n’évitera malheureusement pas. Dans la discographie d’un groupe qui frôle souvent le point de non-retour à force d’être aussi facilement mémorisable que rapidement oublié, « Versus the World » fait office d’exception réelle et sérieuse, qui pourrait sérieusement remettre en cause votre vision un brin négative de ces Manowar Suédois. A essayer.
| Chri$ 16 Juillet 2012 - 3362 lectures |
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