Nile - At The Gate Of Sethu
Chronique
Nile At The Gate Of Sethu
Et deux bons mois après sa sortie officielle, la chronique du dernier NILE ! Je vois déjà les syndicalistes de la cause brutale défiler sous les fenêtres de la rédac en criant au scandale … à mort Thrashocore, ses gratte-papiers en mode
Welcome To The Jungle (forêt amazonienne dans le creux de la main oblige) pour un des skeuds les plus attendus de l’année après le réussi
« Those Whom The Gods Detest ». La vérité mes amis ? L’absence de révélation post-premières écoutes couplée à des vacances prolongées pour la plupart d’entre nous (sauf les indéboulonnables Keyser et AxGxB, qui ont conservé leur rythme de bûcherons) nous a conduit à placardiser ce qui s’annonçait à minima comme une valeur sûre de la saison 2012.
Car autant annoncer la couleur d’emblée, ce septième full length des Américains n’a pas ému grand monde au sein de la team, « At The Gate Of Sethu » n’offrant guère d’aspérités auxquelles se raccrocher sinon un choix de production pour le moins hasardeux. Dans son incessante quête de clarté après des débuts au quatrième sous sol, NILE fait de nouveau équipe avec Neil Kernon pour un rendu final déconcertant, rappelant la déconvenue « Gore Obsessed » de leurs collègues CANNIBAL CORPSE. Aux diables les basses donc, et ceux qui espéraient un retour à des bases plus obscures n’échangeront pas leur baril de poudre
« In Their Darkened Shrines » contre une cargaison d’assouplissant (plus si brutal) death faisant de cette nouvelle livraison l’album de NILE le plus accessible de leur carrière, même au regard d’un
« Ithyphallic » franchement présentable à votre vieil oncle egyptologue. Beaucoup tiqueront donc sur la clarté excessive du son et le manque de puissance flagrant de la galette, malgré la dextérité habituelle dont fait preuve le trio Sanders/Toller-Wade/Kollias.
Habituel, voilà un qualificatif qui reviendra souvent dans les commentaires s’attachant à « At The Gate Of Sethu », album routinier qui s’applique à reproduire à l’identique une formule death véloce/intermèdes moyen-orientaux ayant un peu trop fait ses preuves. Dans notre chronique du précédent effort du combo de Caroline du Sud, nous espérions avec Von une plus grande prise de risques de la part de NILE, sous peine d’accompagner la lente décroissance d’un des patrons de la scène, condamné à se surpasser albums après albums après l’exceptionnel
« Annihilation Of The Wicked ». Un état de grâce que le groupe n’a que partiellement retrouvé par la suite, et ce n’est pas la succession de faces B qui composent cette nouvelle offrande qui changera quoique ce soit à la donne, Karl Sanders éprouvant toutes les peines du monde à accoucher d’un passage un tant soit peu mémorable (allez, une pièce sur le break acoustique à 0:34 sur l’efficace « The Fiends Who Come To Steal Themagick Of The Deceased »). Car malgré quelques variantes plus ou moins bienvenues au niveau du chant et la partition dynamique de l’impeccable George Kollias, il faut quasiment attendre la piste huit (« Ethno-Musicological Cannibalisms ») pour trouver trace d’un riff clé de voûte, encore qu’on ait déjà entendu ça quelque part à l’instar d’une « Enduring The Eternal Molestation Of Flame » copie carbone de « Kafir ». Pour le reste, le menu traditionnel à base de titres à rallonge et de versions instrumentales en guise de bonus tracks ne surprendra personne, les solis peu inspirés du grand blond avec une chemise noire achevant de ranger « At The Gate Of Sethu » au rang des déceptions. Soit un album de plus pour un NILE gagné par l’usure du pouvoir, qui prendra vite la poussière dans votre crypte personnelle et ne reviendra d’entre les morts que sous forme de lecture aléatoire, quand votre ordinateur daignera exhumer un des oubliés de ce parent pauvre de leur discographie.
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