Non, vous n'êtes pas sur jeuxvideo.com et je ne compte pas disserter sur la nouvelle fable en provenance des studios Square Enix. En effet, cet artwork aurait pu être celui d'un nième épisode de Final Fantasy mais il s'agit là du cinquième album des Suédois de Machinae Supremacy que je suis heureux de vous présenter moins d'un an après sa sortie (contrairement à son prédécesseur). Et ce visuel grossièrement inspiré par les grosses productions vidéoludiques japonaises d'il y a 15 ans témoigne clairement de la volonté du combo, de continuer à tisser une corde entre deux mondes qui ont beaucoup en commun, celui du metal et celui des gamers.
Pour ceux qui auraient manqué la marche qui nous a hissé vers le 21e siècle (un peu comme Neo qui découvre la vérité quoi), vous devez savoir qu'une formation suédoise a eu l'idée un jour d'utiliser dans leur musique, les sons des jeux vidéos qui ont bercé leur enfance. Le nom de leur style tel qu'ils le définissent, est d'ailleurs tiré du nom des processeurs de gestion sonore (SID) des Commodore 64 et 128. Pour le reste, c'est un power metal racé et ultra mélodique que propose Machinae Supremacy, mené par le chant ô combien particulier de Gaz, dont le nasillement n'a d'égal que sa puissance. Au fil des ans, leur son a évolué, intégrant avec plus de précision et d'ingéniosité ces sonorités désuètes, tout en leur laissant de moins en moins de place. Découvert sur le tard,
"A View from the End of the World" m'avait laissé un goût amer d'inachevé et/ou de remplissage, une production sauvée du naufrage par une excellente première moitié. Cet album marquait aussi pour moi, un tournant dans l'atmosphère de leur univers, évoquant désormais les bandes originales des jeux vidéos pour lesquelles ils ont tant donné dans leur passé.
"Rise of a Digital Nation" vient confirmer cette tendance et a tiré les leçons des erreurs de la cuvée 2010 : plus court de 4 titres et de 20 minutes, le groupe revient à l'essentiel, et pas uniquement sur la forme. Si les Suédois s'adonnait à quelques expérimentations sur le précédent album, ce temps est bien révolu ; la formule se recentre sur un style direct et efficace, misant principalement sur des compositions aux structures simples faites de riffs puissants et accrocheurs, de refrains imparables et d'envolées guitaristiques dignes des plus belles heures du metal mélodique. A l'image de
"A View from the End of the World", un soin particulier a été une nouvelle fois apporté aux leads et aux solos, dépassant ici tout ce que nos gaillards ont pu réaliser dans leur carrière. Ces 42 minutes s'imposent alors comme une véritable leçon de groove, un coup de pied au cul qui vous propulse à des kilomètres dès les premières écoutes, où quasiment rien n'est à jeter. De plus, le SID se faisant de plus en plus discret, le résultat n'a jamais été aussi facile d'accès. Impossible donc de ne pas secouer frénétiquement la tête du début jusqu'à la fin, notamment sur des tubes aussi incontestables que "Republic of Gamers", "Battlecry" ou le titre éponyme ; au final, seuls le teenage "Pieces" et la balade "99" m'ont laissé de marbre.
Comme je le disais précédemment, la portée de leur musique a énormément changé après
"Overworld". Toutefois, ce que leur son a gagné en efficacité, il l'a perdu en profondeur. Auparavant, ce dernier nous plongeait dans un futur froid, mécanique et aseptisé alors que la tournure rock'n roll qu'il a pris rend l'ensemble plus superficiel. Bien sûr, on prend plaisir à vibrer au rythme de ce cocktail redoutable mais le voyage est moins prenant, moins enivrant et les émotions ne sont plus de la partie là où
">"Redeemer" et
"Overworld" parvenaient à tout combiner. L'évolution de l'utilisation de l'électronique est également surprenante, dans le mauvais sens malheureusement. Autant le groupe sait parfaitement l'intégrer à ses compositions la plupart du temps, autant certaines sonorités laissent parfois perplexes. Même constat que sur le précédent opus, on en viendrait presque à regretter leur présence tant elles ne communiquent que peu de choses, quand elles ne gâchent pas carrément un des morceaux les plus grandioses du lot (le break de "Republic of Gamers")...
Malgré tout, "Rise of a Digital Nation" demeure une très bonne surprise, éloignant le spectre inquiétant du faiblard
"A View from the End of the World", un album bourré de feeling et à l'énergie communicative qui ne manque que d'un poil d'aspérité pour passer à l'échelon supérieur. Je suis par contre plus inquiet à propos de leur concept qui semble tourner un peu en rond car le SID participe de moins en moins à la valeur ajouté de leur musique, écrasé par des guitares omniprésentes et dévastatrices. Si je suis intimement persuadé que Machinae Supremacy ne sera jamais une formation comme les autres, j'espère juste que le quartette saura repousser ses limites pour nous en mettre encore plus dans la gueule. La suite, vite !
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