NEGATOR est un nom qui continue à me faire frémir. C’est simple, je ne suis toujours pas lassé de ses deux premiers albums qui ont tourné et tournent encore depuis leurs sorties respectives en 2004 et 2005.
Old Black et
Die eisernen Verse étaient tout de même deux grosses putains de bombes. Les compositions de nos Allemands n’étaient peut-être pas révolutionnaires et manquaient sans doute d’une patte personnelle, mais elles faisaient mouche, et ce immanquablement, pour la simple raison qu’elles étaient jouées avec une fougue comme il est rare d’en trouver ! Les titres s’enchainaient sur un rythme d’enfer qui faisait vibrer, et surtout ils étaient sublimés par des mélodies ultra efficaces. Le dosage entre les passages bourrins, les riffs envoûtants et les breaks était excellent et rendaient ces deux albums des modèles du genre. Cinq ans après sortait
Panzer Metal, moins porté sur les sentiments et plus « direct dans la tronche », il en perdait autant en intérêt pour beaucoup, moi le premier... Le talent était encore évident, mais c’était devenu une autre came. Et c’est trois ans plus tard qu’arrive ce
Gates to the Pantheon, composé de 9 titres pour un total de 42 minutes. C’est à dire que les titres ont encore la même longueur, soit un peu moins de 5 minutes par morceau.
Et comme je le craignais, le style s’est encore durci sur le nouvel opus, et la qualité est tombée de plusieurs crans.
NEGATOR essaie de nous assommer en mettant de la violence à tout bout de champ mais le résultat n’est pas convaincant. Au contraire, cela a tendance à bourriner sans but, et l’ennui s’installe bien vite, très vite même tellement cela gesticule dans le vide sur « Bringer of War », « The Last Sermon » et trois morceaux qui ferment la galette : « Revelation 9 :11 », « Atonement in Blood » et le très lourdingue « The Urge for Battle ». Où sont passés les riffs qui tuent ? Les mélodies qui viennent nous trancher la gorge ? Ils ne sont pas sur ces titres, qui empruntent trop à des groupes plus brutaux qui tournent eux-mêmes déjà en rond,
DARK FUNERAL et
WATAIN en tête... On pense aussi à
BEHEMOTH quand les éléments death sont mis en avant ("Atonement in Blood"). Mais l’autre raison qui rend cet album moins bon c’est aussi le manque de fougue. Il suffit de réécouter les vieux albums pour s’en rendre compte ! Avant, la tempête se déchainait et détruisait tout sur son passage. Maintenant le chanteur a beau hurler, les deux guitaristes ont beau se déchainer, c’est bien moins dévastateur ! Problème de son ? Problème d’auto analyse ? Problème évident !
Alors je demandais plus haut : « Où sont passés les riffs qui tuent ? Les mélodies qui viennent nous trancher la gorge ? ». Eh bien, les titres que je n’ai pas encore cités en ont gardé quelques traces ! C’est avant tout « Epiclesis », judieusement placé en ouverture pour nous faire croire que le reste sera du même niveau. Il parvient à venir nous trifouiller dans les tripes grâce à un excellent jeu d’accélérations et de décélarations. Le nouveau batteur y fait bon office, tapant comme un forcené puis se faisant plus discret avant de revenir à la charge. Là on a un petit goût de ce que
NEGATOR sait faire ! Le constat est assez similaire avec « Serpents Courts » sauf que lui nous ajoute la petite mélodie tueuse qu’on attendait, à partir de la 2ème minute. Enfin on ressent quelque chose. Enfin on a envie d’arrêter de se jeter comme un forcené contre les murs et de bomber le torse en scrutant l’horizon les yeux humides ! Et le dernier titre à sauver est « Nergal, The Raging King » : même s’il s’emballe en cours de route il est plus lent que les autres morceaux et se différencie enfin du reste. Sa mélodie finale est aussi joussive que celle citée plus haut. Sans être un morceau inoubliable, il se distingue et s’écoute avec plaisir !
Alors au final,
NEGATOR a de bons restes mais il n’en fait pas bon usage. Il essaie de se faire plus vilain qu’il ne l’est, plus qu’il ne le peut et plus qu’il ne le doit. Il a tendance à mettre beaucoup de coups d’épée dans l’eau et devra retrouver la hargne qui l’animait autrefois pour redevenir convaincant. Pour l’instant c’est devenu un groupe moyen sur album, mais qui doit sûrement faire un malheur sur scène tant les morceaux défoncent et semblent composés dans cette optique...
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