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Ave Tenebrae - Tandis que les parjures se meurent
Chronique
Ave Tenebrae Tandis que les parjures se meurent
AVE TENEBRAE est français, et la surprise c’est qu’il vient même de la même ville de la banlieue parisienne que celle qui m’a vu grandir jusqu’à mon adolescence : Taverny. Ah... Instant nostalgie... Oui, ça ne vous concerne pas vraiment, mais c’est assez rare pour que je le signale non ?
Et même si je ne connaissais pas son existence, AVE TENEBRAE est né il y a bientôt 20 ans. Il aura mis le temps pour démarrer, sortant d’abord quelques démos pour enfin proposer un premier album en 2013. C’est la suite qui nous intéresse aujourd’hui : Tandis que les parjures se meurent paru fin 2016.
« Tandis que les parjures se meurent » ! Voilà un titre riche en enseignement. Ah si, il reflette parfaitement ce qui nous attend. D’abord il nous indique que le chant va être en français et puis il a une connotation poétique qui laisse bien entendre qu’il ne s’agit pas d’un groupe de black sataniste caverneux. Il devrait y avoir une certaine sensibilité dans cette galette. « Tandis que les parjures se meurent »... Un écho dans mon esprit m’oblige à penser à MYSTIC FOREST et son morceau « Tandis que les arbres regardent ». Il ouvrait l’album Waltz in the Midst of Trees, un joyau pour sa mélancolie et ses paroles appliquées, en français, qui donnaient envie de se plonger dans leur lecture. C’est un sentiment partagé avec AVE TENEBRAE, qui chante donc bien dans notre langue et a veillé à travailler ses textes.
« Errant dans les immensités humides
De la prairie d’Asphodèles
Vagabondant dans l’antichambre du vide,
Goûtant sa saveur irréelle »
« Une lueur pourpre pointe enfin
Lacère de ses rayons opalins
Les entrailles du monde latin
Baignées du sang des anciens »
On sent l’effort n’est-ce pas ! Ah si, du vocabulaire, des références, des rimes... C’est peaufiné. Bon, j’aurais bien aimé pouvoir mieux distinguer le chant, je dois l’avouer. Là, à part quelques bribes, je ne les comprends pas. Ce n’est pas assez audible, mais c’est plus une petite frustration qu’un problème insurmontable, d’autant que c’est un véritable choix d’AVE TENEBRAE. Le groupe a opté pour un timbre agressif, sans concession, qui ne quitte les graves que rarement pour finalement devenirs siffleurs, donc tout autant maléfiques. Et c’est cet aspect là qui fait surtout rattacher l’entité au black metal. Plus que la musique, comme on le verra plus bas.
Les paroles sont à créditer au chanteur / guitariste Julien Hovelaque. Il est plus proche de la quarantaine que de ses années lycée et vous allez le ressentir à ses textes. Il s’attaque à diverses thématiques toutes reliées à d’anciennes croyances, mythologies, ou tout simplement civilisations. Certes, rien de nouveau, il sait les traiter avec maturité. Il donne envie de se plonger dans des ouvrages traitant de ces thèmes. Cette sensation « adulte » se retrouve dans les compositions qui elles aussi découlent d’un long processus de création.
Leur base est black metal mais agrémentée presque continuellement d’apports qui peuvent prendre le dessus. Aucun minimalisme, au contraire. Le groupe semble bien aimer se compliquer la tâche et ajoute tout ce qui peut lui passer par la tête et le faire saliver. Il se fait alors original, évolutif et surtout inattendu. Alors oui, il va y avoir de la guitare acoustique, une basse qui se voit pousser des aîles, du black mélodique, des élans death... Mais aussi du heavy, du progressif, et même quelques airs à la MISANTHROPE...
Et tout cela est mis en place sans accro. Ces 48 minutes sont presques inattaquables d’un point de vue strictement « objectif ». C’est bien agencé, c’est technique sans rentrer dans la démonstration, c’est respectable. Mais bien entendu, il faudra avoir l’ouverture nécessaire pour apprécier pleinement. Moi qui suis bon client et féru de toutes sortes de black metal, je dois avouer qu’ici les ambiances s’éloignent parfois trop de mon style de prédilection pour me botter continuellement. Ce n’est alors plus une question de qualité, mais de goût, de subjectivité. Comme j’ai parfois eu de mal à tout gober chez NACHTMYSTIUM, tout en pouvant vénérer certains passages, je me retrouve plus ou moins dans la même situation ici. Je ne tique jamais, mais je ne suis pas transporté d’un bout à l’autre. J’imagine plus facilement un soleil levant à l’écoute de l’album que des paysages lointains ou des ambiances mélancoliques ou sombres. Ce n’est pas un critique très solide, mais véritablement mon sentiment.
Cet album est alors conseillé à ceux qui ont un intérêt pour les mélanges des genres, pour la richesse musicale, pour des compositions travaillées. Pour un travail à la fois accessible et complexe.
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