chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
123 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Dirge - Vanishing Point

Chronique

Dirge Vanishing Point (Compil.)
Décidément, nous ne méritions pas un groupe comme Dirge. Qu’un projet aussi important que celui-ci – ce dont je me suis rendu compte bien trop tard – nous donne un « au revoir » comme cette compilation est inespéré. Dirge ne pouvait pas partir comme ça, semble-t-il épuisé de tant de travail donné à chaque œuvre, potentiellement dégoûté d’être aussi respecté et pourtant peu écouté (ce que j’imagine et seulement cela). Car, répétons-le une nouvelle fois tant qu’on a encore des occasions pour le dire, voilà, dans ce fameux paysage du « post », le seul qui apportait quelque chose d’équivalent à Neurosis par une discographie sans faute, évolutive, loin de toute copie ou redite. Ah ! Pourquoi tant s’évertuent encore à chanter les louanges des répétitifs Cult of Luna, à célébrer les gloires passées que sont Breach, Isis et consorts, à encore chercher des saveurs bien difficiles à trouver aujourd’hui – l’autopersuasion demande du travail – chez Pelican, Sumac, Rosetta ou que sais-je… Alors que Dirge a toujours été là, incroyable, unique ?

Assez d’amertume. Vanishing Point est là, et c’est une chance. Une chance qui ne se destine pas qu’aux fans ayant suivi la carrière de la formation, malgré un point final à vingt-cinq ans de musique industrielle, post-metal, « autre », paraissant s’adresser avant tout à eux. En effet, regroupant sur trois disques des titres rares et / ou inédits ainsi que la captation d’un concert de 2005 à Paris, il déroule une suite chronologique qui parlera en premier lieu à celui ou celle cherchant un résumé sur le long cours de cette discographie gargantuesque – en plus d’avoir sous la main des compositions auparavant impossible à écouter ou uniquement présentes sur des formats confidentiels. Mais ces presque trois heures possèdent une logique si épatante, des débuts fortement marqués par Godflesh à une fin de vie cherchant dans le vide entre les étoiles ses atmosphères, qu’elles donnent envie de les adresser à quiconque peut s’intéresser, de près ou de loin, à Dirge.

Plus qu’une compilation, c’est cette impression d’écouter un tout uniforme bien que varié qui subjugue avec Vanishing Point, comme un long album évoluant naturellement. Certainement, qui écoutera les deux premiers disques de l’objet ci-présent s’en rendra rapidement compte : plus qu’une mise à niveau de l’ensemble par un dépoussiérage si bien réalisé que même les archéologiques morceaux industriels ouvrant le premier volume sonnent avec une force neuve, c’est l’assemblage qui se révèle époustouflant, au point de passer d’une écoute d’archiviste, lisant les notes de Dirge sur les origines de tel ou tel morceau, à se laisser dériver, l’esprit libre, comme lors d’une découverte d’un longue-durée des Français. Vanishing Point n’est pas qu’un point final. Il bouge, remue, s’efface puis marque de sa présence, comme une création à part entière de cette entité extra-terrestre, excessive, qu’a été Dirge.

L’amateur notera tout de même que chaque période du groupe est ici bien représentée, que ce soit dans ce démarrage industriel, sentencieux et transcendé à la fois (les musclés « Wounded Chakras » et « S.N.T.D.F. » renvoyant à toute une scène française oubliée, de Proton Burst à Treponem Pal), cet appel désespéré à un autre monde (où le plateau est atteint avec cette reprise de The Cure avec « A Short Term Effect ») ainsi que cette recherche insatiable marquant le deuxième disque, plongeant de plus en plus dans un délitement sensoriel, langoureux et émerveillé, l’inédit « Carrion Shrine » en guise d’apothéose – où s’invite la voix de Marion (ex-Overmars, actuelle Mütterlein) –, les vétérans de Kill The Thrill et la nouvelle garde Treha Sektori se chargeant de boucler la boucle, comme pour signifier un peu plus ce trait d’union entre l’ancien et le nouveau. Seul le dernier volume donnera la sensation d’être face à une compilation, sans pour autant décevoir. N’ayant jamais eu l’occasion de voir Dirge en concert, ce live, jouant deux titres parmi les plus organiques et ambiancés de la formation (issus des albums And Shall the Sky Descend et Wings of Lead over Dormant Seas), est un substitut de choix, tant on y ressent la puissance en mouvement, l’expérience inédite, que devait être le projet sur les planches.

Inédit, un mot qui va définitivement bien à Dirge et à cette compilation. Vanishing Point est clairement exigeant – comme toutes créations des Français et comme toutes les meilleures choses –, son écoute sans tricher se révélant difficile si l’on est peu préparé, en raison d’un style ayant toujours demandé, malgré ses différentes formes, une implication pour faire voir ses attraits. J’ai moi-même quelques instants de décrochage et d’arrimage, le premier disque me perdant de temps à autre là où le second m’enchante de bout en bout, au point de sortir repu et d’oublier de poursuivre l’écoute plus avant. Mais la plongée dans chaque disque, attentivement ou en dilettante, m’a rapidement montré le caractère exceptionnel de cette compilation. Un adieu d’une rare générosité, affirmant de façon grandiose – dans le fond et la forme, par un digipack cossu habillé de peintures de l’habitué Axël Krillof – la vitalité particulière ayant toujours habité la formation.

Partir comme on a vécu, avec personnalité et excellence : voilà bien l’ultime réussite à mettre au crédit de Dirge avec Vanishing Point.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Dirge
Industrial / Post Metal
2021 - Division Records / Blight Records
notes
Chroniqueur : 4.5/5
Lecteurs :   -
Webzines : (2)  4.63/5

plus d'infos sur
Dirge
Dirge
Post Metal - 1994 † 2019 - France
  

tracklist
Disque un

01.   Wounded Chakras  (07:20)
02.   S.N.T.D.F.  (05:12)
03.   Bastard  (03:58)
04.   East  (07:42)
05.   The Coiling  (10:17)
06.   Submarine  (15:32)
07.   A Short Term Effect  (08:25)
08.   Sine Time Oscillations  (07:48)

(66:14)

Disque deux

01.   Meure Menace (Dirge Remix)  (07:04)
02.   Below (Twist of the Knife)  (10:11)
03.   Absence  (04:05)
04.   Distance  (09:03)
05.   A Rebours  (09:57)
06.   Absence (Откровение)  (03:28)
07.   Carrion Shrine  (07:22)
08.   Incendiary Dreams (Empyrean Reconstruction by Kill the Thrill)  (04:30)
09.   Hosea 8:7 (in the Hands of Treha Sektori)  (03:37)

(59:17)

Disque trois

01.   Epicentre  (13:01)
02.   The Endless  (28:52)

(41:53)

parution
26 Mars 2021

voir aussi
Dirge
Dirge
Hyperion

2014 - Debemur Morti Productions
  
Dirge
Dirge
Elysian Magnetic Fields

2011 - Division Records
  
Dirge
Dirge
Lost Empyrean

2018 - Debemur Morti Productions
  
Dirge
Dirge
Wings Of Lead Over Dormant Seas

2007 - Equilibre Music
  

Essayez aussi
Bodychoke
Bodychoke
Cold River Songs

1998 - Relapse Records / Purity
  
Altar Of Plagues
Altar Of Plagues
Teethed Glory And Injury

2013 - Candlelight Records
  
Bishop
Bishop
Bishop

2021 - No Good To Anyone / Neutral / Specific Recordings
  
This Gift Is A Curse
This Gift Is A Curse
I, Guilt Bearer

2012 - Braincrushing / Bloated Veins / Enjoyment Records / Discouraged Records / Monotonstudio
  
Vampillia / The Body
Vampillia / The Body
xoroAHbin (Coll.)

2015 - Autoproduction / Gilead Media
  

Terror 2000
Faster Disaster
Lire la chronique
Forbidden
Twisted Into Form
Lire la chronique
European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Forbidden
Forbidden Evil
Lire la chronique
Brodequin
Harbinger Of Woe
Lire la chronique
Invocator
Excursion Demise
Lire la chronique
Necromanteum EU/UK Tour 2024
Aborted + Carnifex + Revoca...
Lire le live report
Headless Hunter
The Undertaker
Lire la chronique
Exa
Left in Shards
Lire la chronique
Master
Saints Dispelled
Lire la chronique
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Deliver the Suffering
Unleash the Chaos (EP)
Lire la chronique
Dissimulator
Lower Form Resistance
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
No Return
Self Mutilation
Lire la chronique
Campaign for Musical Destruction Tour 2024
Master + Napalm Death + Pri...
Lire le live report
Monolyth + Përl + Nemost
Lire le live report
Electrocutioner
False Idols
Lire la chronique
Kaos 696 Winter War 2024
Helldrifter + Impiety + Nihilo
Lire le live report
Acid Force
World Targets In Megadeaths
Lire la chronique
Eradikated
Descendants
Lire la chronique
Bilan 2023
Lire le bilan
The Bleeding
Monokrator
Lire la chronique
Les Sakrif'or BLACK METAL 2023
Lire le podcast
Endless
Hand of God
Lire la chronique
Spit Your Hate
United (EP)
Lire la chronique