Et la palme de l’illustration la plus dégueulasse de l’année 2024 est attribuée à... Contaminated ! Sérieusement les gars, qu’est-ce qui vous a pris ? Comment peut-on en effet passer d’une illustration aussi cool que celle qui orne votre premier album (l’excellent
Final Man sorti en 2017) à ce montage infâme qui, si on ne vous connaissait pas, ne nous donnerait clairement pas envie de jeter une oreille à votre musique ? Je ne sais pas ce que vous avez fumé au moment d’évoquer ensemble l’artwork de ce nouvel album mais si vous voulez mon avis, cela ne vous a clairement pas réussi...
Quoi qu’il en soit, si ce genre qu’est le Death Metal était réputé pour son bon goût, cela se saurait. Aussi, nous ferons fi de cette maladresse pour nous intéresser à la seule chose qui compte véritablement ici, en l’occurence ces dix « nouvelles » compositions. Oui, avec des guillemets, car on va effectivement retrouver le titre "Apex C.H.U.D." déjà présent sur ce split paru l’année dernière aux côtés de Fistula. D’ailleurs, si le groupe australien n’a pas été très actif durant ces sept dernières années, c’est peut-être parce que celui-ci a dû faire face à quelques changements d’effectifs avec les départs de Zev Langer (chant) en 2018 et de Matthew Johnson (guitare) en 2021. Ces derniers ont depuis été remplacés par Mark Boulton (Feculent, ex-Carcinoid (live)) et Noah Papworth (Vile Apparition) même si en vérité c’est un petit peu plus compliqué que cela. En effet, bien que Zev Langer ait quitté Contaminated en 2018, celui-ci est toujours crédité sur ce deuxième album mais cette fois-ci en tant que guitariste (ce qui sous-entend que Noah Papworth a vraisemblablement rejoint les rangs de la formation après la composition de ce deuxième album). Bref, c’est un petit peu le bazar et je ne vous en voudrais pas si vous avez un peu de mal à suivre…
Produit une fois de plus par Xavier Irvine (mixage) et Jason Fuller (mastering) avec également la participation d’Adam Calaitzis (Abramelin, Blood Duster, Cemetery Urn, Gospel Of The Horns, Ignivomous…) à qui l’on doit ici l’enregistrement de cette dizaine de compositions, ce nouvel album intitulé
Celebratory Beheading a pour lui une production toujours aussi à propos. Un son âpre et suffisamment épais afin d’insuffler ce qu’il faut de crasse et de caractère à ce Death Metal autrement plus engageant que cette illustration vraiment pas ouf (oui, je radote mais plus je la vois, moins je comprends)...
Avec la présence d’un nouveau chanteur derrière le micro, il fallait naturellement s’attendre à un petit peu de changement côté chant. Sans être aussi profond que celui de son prédécesseur, le growl rugueux de Mark Boulton ne devrait cependant susciter aucune levée de boucliers puisque sans être d’une grande personnalité, celui-ci reste néanmoins très efficace et surtout parfaitement raccord avec ce genre de Death Metal groovy, putride et dégoulinant que va nous servir une fois de plus la formation australienne.
En effet, malgré ces quelques soucis de line-up et cette longue absence (même si encore une fois le groupe nous a tout de même gratifiés entre temps de deux petits amuse-bouches), rien n’a vraiment changé du côté de Contaminated qui poursuit donc ses pérégrinations au son d’une musique dénuée de toute originalité. La formule reste ainsi la même que celle utilisée sur
Final Man à savoir un savoureux mélange d’accélérations pas piquées des hannetons (c’est pour la rime) comme sur les premiers instants bien corsés de "Suffer Minutiae", "Cosmic Shit Show" ou "Junkyard Warfare: Celebratory Beheading", "Feral Demise" à 1:45, "An Unnatural End" et "...At The End Of A Shank" tous les deux menés le couteau entre les dents, "Apex C.H.U.D." à 1:00 et bien d’autres passages encore, de séquences chaloupées caractérisées par un groove de babouin des plus réjouissants (difficile effectivement de ne pas avoir envie de se trémousser à l’écoute des quelques moments suivants : "Beneath Empty Sockets" à 0:43, "An Unnatural End" à 1:55, les premières secondes de "Final Hours", "...At The End Of A Shank" à 0:13 et 2:18, "Apex C.H.U.D." à 0:12 ou "Junkyard Warfare: Celebratory Beheading" à 3:30...) et enfin quelques séquences plus lourdes et pesantes afin de calmer le jeu et au passage varier les plaisirs ("Suffer Minutiae" à 2:14, "Cosmic Shit Show" à 3:11, la première partie particulièrement écrasante de "Feral Demise", la dernière partie de "Final Hours" à compter de 1:45, "Desire For Agony" à 1:09, etc). La seule chose véritablement dommageable à ce genre de Death Metal putride et faisandé est une fois de plus l’absence assourdissante de leads et autres solos qui généralement permettent de contribuer grandement à la portée de ces ambiances et autres atmosphères délétères qui accompagnent ce genre de riffs sinistres. Naturellement, on saura faire sans mais je ne pense pas que les Australiens auraient perdu au change à en inclure quelques-uns tout au long de ces quarante minutes.
Sept ans après son premier album, Contaminated continue de faire le taf humblement mais avec peut-être un petit peu moins de succès qu’auparavant. Je n’irai pas jusqu’à affirmer avec certitude que les quelques changements de line-up opérés durant cette longue absence ont eu une quelconque incidence sur le Death Metal de la formation mais au moment de faire les comptes je dois bien avouer être un poil moins enthousiaste qu’en 2017. C’est finalement une somme de petites choses allant évidemment de cette illustration moisie à ce growl moins profond en passant peut-être par un groove toujours présent mais peut-être moins marqué... Bref, je garde un meilleur souvenir de son aîné même si encore une fois,
Celebratory Beheading s’écoute sans absolument aucun déplaisir si vous êtes comme moi clients de ce genre de douceurs bien baveuses (quelque part entre Undergang, Phrenelith et Rottrevore).
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