Surfant sur le regain de forme et de popularité des vieux briscards de Deicide, Earache Records sort en ce début d'année un nouveau DVD,
Doomsday In L.A., un an après
When London Burns. On y retrouve cette fois-ci le groupe dans sa composition actuelle à savoir Ralph Santolla à la place de Dave Suzuki. Le DVD se concentre sur le concert au Knitting Factory de Los Angeles, filmé le 10 novembre dernier. Ca n'a pas traîné pour être mis en boîte puisqu'en général les DVDs live proposent des concerts enregistrés 1 voire 2 ans avant! En ce qui concerne les bonus, on retrouve les habituels clips et interview.
Doomsday In L.A.
Plus d'une heure de Deicide, qui mélange grands classiques et pas moins de 5 morceaux de l'excellentissime dernier album
The Stench Of Redemption, ce concert est plutôt une réussite. Le son est clair et puissant et on distingue bien tous les instruments, mis à part la basse inaudible mais qui de toute façon n'a pas une grande utilité dans la musique des Floridiens. Pour ceux qui ont déjà assisté à un show de Deicide, vous retrouverez logiquement les particularismes de chacun des 4 musiciens, à savoir Santolla et son air bouffi de toxico, Jack "O" aussi expressif que François Hollande sous Prozac, Asheim et ses grimaces en plein effort et bien sûr un Glen Benton toujours aussi possédé, regardez bien ses yeux et admirez la lueur malveillante qui les habite!
Le groupe enchaîne sans faillir les titres, avec une petite pause entre chaque morceau pendant lesquelles Benton vient bafouiller quelques paroles au public californien. Un public qui a d'ailleurs l'air bien jeune. Je dis "a l'air" parce qu'il manque cruellement de plans de la foule. Exceptés les fans entassés aux 1ers rangs, on a aucun aperçu de la fosse et c'est bien dommage parce qu'un live ce n'est pas qu'un groupe, c'est aussi un public! Concernant son âge d'ailleurs, Benton ne manquera pas de le faire remarquer sur "Lunatic Of God's Creation" en indiquant que le titre a été écrit quand les kids étaient encore dans l'utérus de leur mère!
Autre défaut avec le manque de plans sur le pit, la réalisation mollassonne. Au lieu d'enchaîner rapidement les plans et les séquences pour retranscrire l'intensité du live (tout le monde sait qu'un live de Deicide est très intense), le réalisateur préfère se la jouer pépère, avec de longs plans sur le même angle par exemple. Bon ok, les musiciens ne bougent pas trop mais quand même! On regrettera aussi le peu d'angles de caméra diférents et le jeu de lumière inexistant puisque les seules lights présentes sont rouges. Ca colle bien à l'ambiance diabolique que le groupe instaure mais ça reste assez limité...
Du coup on ne ressent pas trop la brutalité et l'intensité du show, le plaisir d'accueillir Deicide dans son salon s'en trouve ainsi quelque peu gâché. D'autant plus dommage que le Knitting Factory semble être une petite salle assez intimiste et donc propice au brutal death. Le concert reste celà dit tout à fait correct et bien interprété par des musiciens qui en ont, de la bouteille!
Clips
2 vidéos au programme: "Desecration" et "Homage For Satan". "Desecration" est l'incarnation du clip de métal: des images du groupe en concert et en backstage. Classique et efficace quoi! Un peu plus recherché, le clip d'"Homage For Satan", le méga-tube du dernier opus, met en scène un individu possédé qui saigne de la bouche, contamine les autres et poursuit un pauvre prêtre qui n'a que sa Bible pour se protégér, autant vous dire qu'il ne fait pas long feu!
Interview
30 minutes d'interview pendant lesquelles le groupe est divisé en 2 couples: Benton/Santolla et Asheim/Owen. Evidemment, comme à chaque fois il n'y a aucun sous-titre alors ceux qui ont quelques soucis avec l'accent redneck risque de ne rien capter. L'interview ne nous apprend de toute façon pas grand chose. Les sujets abordés: le dernier album, l'incorporation d'Owen puis Santolla à la place de Suzuki, les relations entre Cannibal Corpse et Deicide, les délires de tournées, la passion d'Asheim pour les armes, le prétendu suicide de Benton à 33 ans, l'éviction du Hellfest 2006, la religion et le fait que Santolla soit croyant, le matos de chacun, le death métal et la commercialité (on y apprend avec soulagement que Deicide n'est pas près de passer chez Jay Leno ou Oprah!)...
Bref un DVD tout ce qu'il y a de plus classique, ni génial ni mauvais. Personnellement, je ne suis pas très fan des DVDs métal, je les regarde 1 ou 2 fois puis je les oublie sur mes étagères.
Doomsday In L.A., bien que de bonne qualité, prendra irrémédiablement le même chemin. En tout cas c'est l'occasion de vérifier que les nouveaux titres sont de pures tueries et qu'ils ne dénaturent en rien le son Deicide puisqu'ils s'incorporent magistralement avec les anciens hits du groupe. Et puis Deicide quoi merde!!
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