Voilà une résurrection qui fait plaisir! Dissout en 2008 suite au départ de Rikard (batteur et l'un des membres fondateurs du groupe), les brutes de Deranged semblaient parti pour ne plus terroriser de sitôt nos esgourdes, avec dans la foulée la démission regrettable de Johan Axelsson (guitares). Mais il en faut davantage pour se débarrasser de nos dérangés Suédois, qui ont réanimé par d'occultes méthodes la carcasse encore fumante du combo à l'été 2009, alimenté par un line up rajeuni pour l'occasion et marquant le retour de Rikard. C'est donc avec un extrême plaisir, et l'espoir de voir le groupe côtoyer de nouveau des sommets d'excellences comme à l'époque de leur éponyme et de
« III », que j'ai attaqué l'écoute de « Cut Carve Rip Serve ».
La double déception d'
« Obscenities in B-Flat » et
« The Redlight Murder Case » est désormais oubliée : « Cut Carve Rip Serve » profite de son nouveau contingent de chair fraîche pour renouer avec l'efficacité. Une nouvelle fois produit aux Berno Studios, où fut mis en boite dans des temps maintenant reculés le dantesque album éponyme, « Cut Carve… » bénéficie d'une meilleure production que ses 2 grands frères, sans pour autant avoir la clarté et la puissance du son de l'éponyme. Est-il si difficile de retrouver ce son de caisse claire qui claquait comme pas deux sur « Flesh Rebel » ? D'ailleurs, à propos de « Flesh Rebel », et c'est aussi un signe de bon augure, le groupe a réenregistré en guise de dommage ce titre mythique d'ouverture de l'éponyme, qui d'ailleurs me permet de résumer en une phrase de mauvais français cet album : « mieux qu'avant, mais pas aussi bien qu'auparavant ».
Plus clairement exprimé, « Cut Carve Rip Serve » a une production plus en adéquation avec l'énergie du groupe, des compos mieux balancées et plus speedés, et on retrouve avec plaisir ces quelques patterns de batterie typiques du jeu de Rikard Wermen (qui, sans être un batteur très technique, a malgré tout une personnalité réelle dans son jeu, chose assez rare dans le genre) qui ont fait ma joie lors des premières écoutes. Pour autant, il n'atteindra pas le quart de la moitié de la cheville du cadavre encore bien conservé de
« Deranged » ; écoutez à la suite « Flesh Rebel 2011 » et la version originale suffit d'ailleurs à s'en convaincre, la reprise fait vraiment pâle figure en comparaison, malgré un break joué un peu plus rapidement. Outre la prod moins efficace, il manque également à cet album le côté incisif des riffs d'Axelsson, dont je regrette vraiment le départ du groupe ; le nouveau guitariste sent tire plutôt pas mal pourtant, inaugurant aussi pour la première fois chez Deranged quelques solos un peu plus mélodiques que les « chaoticoslayersques » d'Axelsson. Mais la brutalité maladive d'un « Malebolgia » n'a à ce jour pas encore trouvé son maître, et personnellement je préférerais toujours les vocalises ultra gutturales du chanteur de l'époque, Johan Anderberg, à celles de l'actuel, Martin Schönherr.
Désolé d'avoir l'air de vivre dans le passé avec ce groupe, mais
« Deranged » est un album tellement phénoménal à mes yeux que tout ce que le groupe propose depuis parait bien fade en comparaison, ce qui est vrai pour bien des groupes d'ailleurs. La reprise du groupe à ce niveau de compétence est pourtant très encourageante, et même si je doute que Deranged nous propose de nouveau un jour un album aussi brutal et énormissime que son éponyme, « Cut Carve Rip Serve » reste d'un calibre très correct pour du Brutal Death. J'aurai aimé pouvoir dire davantage de choses positives sur la reformation de Deranged, mais il faudra attendre un hypothétique prochain album (et la tournée qui l'accompagne, ce serait bien les gars !!) pour qu'éventuellement nous nous réconciliâmes pour de bon…
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