Toujours enthousiasmé par une nouvelle sortie des vétérans d’Overkill, je dois avouer que c’est toutefois avec une pointe de fébrilité que j’attendais cette année de poser mes oreilles sur le successeur de
« The Electric Age » ; non pas que j’avais un quelconque doute quant à la capacité de la bande à Blitz à sortir un bon album ni qu’un extrait particulier nous laissait présager du pire ou qu’un changement de line-up avait bouleversé les automatismes du quintette, non simplement je me demandais comment le groupe allait bien pouvoir surpasser (ou disons pour être réaliste faire aussi bien que) ses deux précédents brûlots, notamment un
« Ironbound » qui frôlait la perfection. Je m’attendais donc, en homme pragmatique que je suis, si ce n’est à être un peu déçu en tout cas à ne pas grimper au rideau comme avaient pu le provoquer les deux albums sus cités. Et si les premières écoutes me le confirmèrent, le temps finit par lui donner ce petit goût de
cest-pas-dégueu-quand-même. Certes ce nouvel opus n’égalera malheureusement pas les meilleures sorties du groupe (récentes ou pas) mais il reste un bon voire très bon album d’Overkill qui ne fera pas tache dans la discographie déjà fournie des Américains.
Poursuivant sur la voie d’un thrash électrique et à l’énergie presque punk « White Devil Armory » est la suite assez logique de
« The Electric Age », mené par une paire Linsk/Tailer une fois de plus bien inspirée réussissant cette fois encore à nous sortir de leur chapeau ces riffs au tranchant si caractéristique. Entre des morceaux vindicatifs tendus comme un slip (« Armorist », « Where There’s Smoke »), de purs brûlots thrash comme le groupe sait le faire (l'excellente « Freedom Rings », « King Of The Rat Bastards »), des mid-tempos bien headbanguants (« Down To The Bone », « Another Day To Die » et ses faux airs de « The Goal Is Your Soul »), le tout pimenté de breaks bien sentis (« Armorist » à 2’22, « Where There’s Smoke » à 1’50, « Freedom Rings » à 4’19) et des soli de Dave Linsk jamais démonstratifs ni renversants mais toujours justes, Bobby et ses sbires n’ont pas changé de recette et bien qu’un peu moins immédiat que ses ainés il s’affûte avec le temps et finit par laisser quand même quelques chicots en moins, aidé en cela par une production elle aussi fidèle à ce qu’elle était précédemment à savoir claire et puissante, moderne certes (d’aucuns diront sans âme) mais sacrément efficace pour le style pratiqué et laissant tout de même ce côté très métallique en bouche notamment la basse de DD Verni toujours aussi cinglante venant vous chiquer les mollets sans crier gare sans parler de la prestation d’un Blitz encore bluffant de hargne à 55 ans bien cognés. Un timbre de voix absolument unique !
Si on pourra arguer que l’ensemble s’avère peut-être un brin de poil de cul moins inspiré globalement c’est surtout la présence de quelques titres un peu en dessous qui viendra ternir un chouia le tableau. « Pig » et « Bitter Pill » (malgré une mélodie sympa et un break groovy à 3’02) feront quelque peu retomber la pâte en début de disque et surtout un titre de clôture un peu décevant. OverKill nous avait en effet habitué à terminer leurs offrandes par un hymne fédérateur (« Good Night », « The SRC », « Old School »…), rôle que « In The Name » peine à endosser malgré les petits chœurs de fin façon vétérans rentrant du front. Et on se demande parfois ce qui passe par la tête des musiciens au moment d’organiser le tracklisting… Comment en effet reléguer au rang de bonus track « The Fight Song » on ne peut plus fédératrice qui aurait conclu en beauté l’album dans sa version classique ? Pour être exhaustif, la version digipack se termine sur une reprise du « Miss Misery » des Écossais de Nazareth, bref pas de quoi finir torse poil à courir autour de la table basse une bière à la main.
Aussi difficile qu’il soit de succéder à deux brûlots tels qu’
« Ironbound » et
« The Electric Age », « White Devil Armory » s’en sort néanmoins avec les honneurs. Et s’il fera incontestablement parti des albums réussis d’une Wrecking Crew à la mécanique bien huilée, il fera surtout partie du haut du panier sur la scène thrash actuelle sans même aller parler de comparaison avec les petits copains d’un big four qu’il enterre 666 pieds sous terre à lui tout seul.
10 COMMENTAIRE(S)
18/11/2014 12:25
C'est pas moi qui ai causé de Breadfan hein :P
Je le réécouterai pour voir à quel titre il m'avait fait pensé (impossible de retrouver là comme ça...)
18/11/2014 09:55
17/11/2014 21:31
Ah et sinon je ne suis pas fan de "Bitter Pill", forcément
Lapin compris...
Si Toto aime, forcément, ça va être un des titres que je bof.
Haaaaaaaaaaan ok !
Bon par contre pour "Breadfan" vs "KOTRB" c'est carrément ultra capilotracté quand même les loulous !
17/11/2014 21:28
Ah et sinon je ne suis pas fan de "Bitter Pill", forcément
Lapin compris...
Si Toto aime, forcément, ça va être un des titres que je bof.
17/11/2014 19:53
Ah oui ? ca m'a pas marqué. Je vais checker ça. M'enfin bon vu que c'est pas un titre des Mets ça compte pas.
Pour "Where there's smoke" mouais y'a un peu de ça mais tu chipotes !
coreandcoupdate a écrit :
Ah et sinon je ne suis pas fan de "Bitter Pill", forcément
Lapin compris...
17/11/2014 09:05
Ah et sinon je ne suis pas fan de "Bitter Pill", forcément
Forcément! Sinon d'accord avec toi pour "King Of The Rat Bastards", j'y entend une version speedée de "Breadfan".
16/11/2014 23:14
Ah et sinon je ne suis pas fan de "Bitter Pill", forcément
16/11/2014 21:43
Par contre j'ai pas tiqué pour le riff de "Fight fire", vais aller checker ça de suite !
D'ailleurs cyril c'est pas toi qui parlait d'un autre riff un peu pompé ? Pas vu non plus... à la différence du dernier Annihilator !
16/11/2014 20:27
16/11/2014 20:18