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Revel In Flesh - Emissary Of All Plagues
Chronique
Revel In Flesh Emissary Of All Plagues
Revel In Flesh n’a jamais pu réellement satisfaire mes besoins primaires de metal de la mort suédois, rentrant dans ma (grosse) case « énième groupe death old school de seconde zone pratiquant le recyclage ». Ennuyeux en somme. Revoilà les Allemands pour un quatrième album (en cinq ans de formation, sans compter les huit splits : beau score), deux ans presque jour pour jour après
Death Kult Legions. Alors un nouveau disque comme musique de fond pour passer l’aspirateur ? Le commentaire (peu objectif) de maître Swanö (encore au mixage et mastering, le bonhomme faisant l’effort de faire le travail à la fois pour la version CD et vinyle) : « …what I believe to be the ultimate tribute to the SweDeath guitar tone ! » laisserait à penser toute autre chose. Etonnamment une brève écoute titillera mes sens malgré sa pochette « rétro-kitsch » (série Z) repoussante de Juanjo Castellano (qui suit la bande depuis leur premier opus). Bref tout ça pour vous dire que je reprends le flambeau de mon collègue « live-reporter » Keyser.
Après réécoute j’ai peut-être été un peu dur envers
Death Kult Legions… Ce dernier pouvait d’ailleurs laisser présager de cette tournure 2016, certaines influences plus « mélo » et « subtiles » se faisant clairement ressentir (outre les délectables Edge Of Sanity et Hypocrisy première génération). Ainsi à l’instar de ses camarades de label Bodyfarm et Winter Of Sin ou encore de ses voisins Dawn Of Disease, Revel In Flesh oriente cette fois d’avantage leur « death old school » puisant (trop ?) dans les classiques (Dismember, Entombed, Bolt Thrower ou Asphyx) vers le death/black mélodique suédois du début des années 90 (Gates Of Ishtar, Unanimated, Eucharist, At The Gates). Joie. Le groupe allemand en profite pour rogner ses compositions pour un rendu très « direct », un metal nettement plus fluide (restriction sur les rallonges) qui arrive à accrocher quasiment tout le long dès les premières secondes. La faute à des leads par poignée des trois guitaristes (mais aussi Jonas de Puteraeon et Jimmy d’Entrails prêtant en plus main forte pour les soli), des mélodies dans une atmosphère glaciale savoureuse typiquement « nineties » : le black «Torture Throne » (samples inquiétants et ses tremoli aux sonorités d’un Belphegor), le casse nuque « The Dead Lives On », le hit « Sepulchral Passage » ou « Dead to This World » sauront en combler.
Les tares des disques précédents refont malheureusement surface par intermittence. Forcément on retrouve certains passages avec un gros « déjà entendu », le plus flagrant étant le riff du break de « Dead to This World » (3:29) calqué sur « Into Armageddon » (Necrophobic) mais globalement Revel In Flesh arrive à délivrer ses propres riffs. Et puis difficile de ne pas échapper à des passages un peu (voire « très ») maigres essoufflant la galette mais vite rattrapés par une mélodie entêtante, notamment sur « Casket Ride », « Servants of the Deathkult » (quel solo à 1:33 !) ou « Lord Of Flesh ». Une grosse mandale de blasts beats aurait aussi fait le plus grand bien sur ces moments amorphes (« Fortress of Gloom »). Les « cojones » habituelles de la scène teutonne paraissent timides ici, dommage pour le son de batterie en retrait et le son de tronçonneuse désormais plus propre. Le frontman au coffre conséquent viendra tout de même rehausser la dose de testostérone. Vous grognerez comme lui le « Kneel and confess ! » de « Torture Throne », les « I open the gates ! » de « Sepulchral Passage » ou la puissante introduction de « Dead to This World ». Le plaisir est là.
Emissary Of All Plagues ou de nombreux leads redoutables et ambiancés ainsi que des passages brutes pour muscler les cervicales qui raviront les adeptes… Sur le moment. Tout comme le récent Dawn Of Disease ou le dernier Bodyfarm, du death metal old school aux influences death/black suédoises qui fera succinctement son effet (particulièrement la deuxième partie) mais que l’on oubliera aussitôt... Avec un peu plus d’impact et une atmosphère encore plus léchée, la recette de Revel In Flesh devrait monter d’un bon cran. J’espère que la prochaine chronique ira en ce sens.
| Mitch 22 Novembre 2016 - 1241 lectures |
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