Remete - Into Endless Night
Chronique
Remete Into Endless Night
Passé plutôt inaperçu ou boudé carrément par certains élitistes (teintes post-black abhorrées),
As The Stars me procure les mêmes frissons qu’à sa découverte en 2014. Incommensurablement poignant. Son géniteur, le discret et inconnu D. ne donnera des nouvelles qu’au compte-goutte sur sa page Facebook jusqu’à l’annonce de la création de son label, Cold Ways. Ecurie composée (pour l’instant) uniquement de ses propres projets black metal, à savoir Woods Of Desolation, Forest Mysticism, Unfeiled et Remete. Pour ce dernier, formé en même temps que son label en 2017, D. tient le micro et tous les instruments. Après une démo et un EP, place à ce premier album
Into Endless Night.
Étiqueté « black metal atmosphérique mélancolique », Remete fera indéniablement penser à
As The Stars (artwork signé de la même personne), un black metal émotionnel et mélodique empruntant certes aux pierres angulaires norvégiennes (Burzum et Ulver cités) mais aussi au post-rock (tremoli aériens et passages « clean » planants). Les minutes passent et marqueront la différence, nul doute que D. aurait sinon repris le célèbre nom Woods Of Desolation. Des morceaux plus fouillés, une production nettement moins « raw » et une ambiance d’avantage « contemplative » que « dépressive ».
Un constat s’imposera rapidement, je pense qu’à ce jour D. n’avait pas composé des titres aussi riches, là où Woods Of Desolation jouait par exemple sur la redondance et le côté enivrant. De facto il faudra plusieurs écoutes avant de pouvoir assimiler l’album.
Into Endless Night demeure malgré tout relativement direct (batterie martiale et tempo soutenu) et accrocheur pour le genre, les 36 minutes restent d’une fluidité à toutes épreuves. D. possède ce don pour vous trouver ce riff plombant affûté à l’extrême, celui qui vous traverse tout le corps et vous entête pendant des jours. Aspect transcendant que l’on retrouve tout particulièrement sur « Ephemerality » et « Stillness »… Par bribes. Des riffs « perles » entourés de passages trop convenus et dispensables, manquant de contraste (les dix minutes « Coiled Within » et « Into Endless Night »). Quid de ces ascenseurs émotionnels et de ces breaks célestes ? Beaucoup découvriront comme moi pour la première fois le chant hybride (entre criard et guttural) de D., des vocaux puissants (aux quelques effets il est vrai) mais malheureusement trop monotones et loin de la puissance émotive que l’on connait dans Woods Of Desolation, à savoir les vocaux de Tim Yatras (Germ, Autumn’s Dawn, ex-Austere) ou de Old (Drohtnung). Une écoute forte plaisante aux quelques passages mémorables mais encore insuffisant et trop dans la retenue quand on connait le talent de D.
Une durée un peu courte, quelques passages convenus et un chant manquant d’émotion empêcheront ce premier album de Remete de véritablement marquer nos esprits. Puis
Into Endless Night subira forcément la comparaison avec Woods Of Desolation, qui lui vous prend littéralement aux tripes. Pour autant la musique de Remete demeure d’une fluidité et d’un travail de composition que beaucoup envieraient. A suivre de près en espérant que tous ces projets black metal ne dégraissent pas l’inspiration de D.
| Mitch 25 Avril 2019 - 1798 lectures |
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