Groupe bienveillant s’il en est, DARK TRANQUILLITY a toujours fait partie de mes groupes de coeur. Pour avoir croisé de nombreuses fois le fer avec eux sur scène, je peux vous assurer qu’à chaque nouvelle rencontre, j’avais le sentiment de retrouver de vieux potes perdus de vue depuis des lustres, sans que le temps n’ait altéré l’amour que chacun se porte (l’attitude de Michael Stanne sur scène n’y est pas étrangère). Aussi, lorsque l’occasion m’a été donnée de m’exprimer sur le nouvel album des suédois, j’ai réservé l’écriture de cette chronique en espérant que mes protégés de Göteborg confirment le regain de forme entrevu sur le très agréable
« Atoma ». Les aléas de la vie m’ayant contraint à mettre en pause mes activités de rédacteur, la chronique de « Moment » a tardé à poindre le bout de son nez. Chers lecteurs, veuillez m’en excuser, mais je ne me voyais pas livrer une chronique expédiée sous contrainte de temps, entre autres choses. L’envie n’y était plus, tout simplement.
Pour autant, se replonger dans « Moment » des mois après sa sortie n’a pas été bien difficile. Grâce en soit rendue aux talents de compositeurs des Suédois, pourtant amputé de la pièce maîtresse Niklas Sundin, parti explorer d’autres horizons musicaux (MITOCHONDRIAL SUN, proposition très particulière). L’adjonction d’une nouvelle paire de gratteux étant de nature à relancer un géant un brin endormi depuis « Into The Void », on accueillera avec plaisir Johan Reinholdz (ANDROMEDA, SKYFIRE) et surtout Christopher Amott, qui m’avait fait forte impression à l’époque sur « Burning Bridges » de qui vous savez. Logiquement plus démonstratif, DARK TRANQUILLITY redonne donc la part belle aux guitares, l’héritage heavy du groupe étant plus que jamais prévalent ici ; autant jouer franc jeu, la main mise de Martin Brandström sur la destinée mélodique du groupe n’ayant jamais eu mes faveurs, me voilà autant ravi que soulagé de voir les leads retrouver de leur superbe.
Marquée par des changements de line-up significatifs, l’entité DARK TRANQUILLITY avait deux options ; bouleverser des codes de composition bien établis à la manière du chamboule tout
« Projector » ou conserver une assise death mélo clairement identifiable pour ne pas s’aliéner une fanbase échaudée par les baisses de régime successives du duo « Into the void/Construct ». Marchant dans les pas d’un
« Atoma » équilibrant avec justesse des velléités rythmiques meurtrières avec la touch goth du chant clair de Stanne, ce « Moment » plus compact et homogène creuse donc le même sillon. Soyons clair, ça marche du feu de dieu sur les quatre premiers morceaux de l’album, « Phantom Days » marquant même une forme d’idéal death mélodique comme il nous en est rarement donné d’entendre. Et lorsque que le groupe replonge dans son passé death/black période
« The Gallery » le temps du break de « Identical To None », de vieilles sensations nous ramènent au temps où DARK TRANQUILLITY émargeait dans la catégorie groupes extrêmes défrichant de nouvelles terres métalliques. D’une puissance rare sur le plan émotionnel, « Transient » est LE point fort de l’album, ce moment clé où DARK TRANQUILLITY effleure le point d’équilibre parfait entre violence formelle et justesse dans le discours. L’arme fatale du chant clair étant dégainée dans la foulée sur « The Dark Unbroken » (superbes lignes de claviers signées Martin, je t'aime bien quand même), je serai tenté de dire que les Suédois gagnent par K.O. dès la quatrième reprise, le reste n’étant qu’agréable redite et poursuite des festivités.
D’une seconde partie de programme un rien plus convenue, on retiendra tout de même la hargne mid tempo d’un « Failstate », les saillies de guitares enchanteresses et les refrains accrocheurs de Michael, même si leur récurrence a tendance à affaiblir la portée d’un chant clair souffrant parfois de l'absence de variations. Dès lors, que retenir d’un « Moment » replaçant avec un naturel désarmant DARK TRANQUILLITY sur l’échiquier des groupes qui comptent ? Au regard d’une proposition forte mais dénuée de réelle surprise, j’ai envie de dire que tout dépendra du prochain album. Sorte de
« Damage Done » bis, le destin de ce « Moment » semble lié à ce que le groupe sera capable de livrer par la suite. S’il s’agit d’une bombe du calibre de
« Character », pas sûr qu’on se souvienne ad vitam aeternam de ce douzième effort studio néanmoins fort recommandable.
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