Immolation - Failures For Gods
Chronique
Immolation Failures For Gods
Faisant suite à
« Here in After », ce « Failures for Gods » est le premier album d’Immolation à réellement marquer les esprits. Le magnifique artwork réalisé par Andreas Marshall (qui s’occupait déjà de
« Here in After » et a réalisé quelques très belles pochettes pour In Flames entre autres) est la première chose qui accroche l’œil, montrant une horde de damnés attendant l’accès aux Enfers gardés par un démon rougeoyant (étonnant pour un démon !) : on est de suite dans l’ambiance, ces 40 et quelques minutes ne seront pas une partie de plaisir.
Enfin, disons que tout dépend comment vous prenez votre pied : si le Death asynchrone et maléfique est votre cheval de bataille, nul doute que « Failures for Gods » sera alors un vrai enchantement. Immolation s’y présente de façon beaucoup plus furieuse et puissante que sur le précédent album, accentuant ainsi aussi bien l’agressivité que la qualité des titres, sans omettre de cultiver toujours avec soin une poisseuse et opaque atmosphère qui est leur indéniable marque de fabrique. Plus maléfique, plus impulsif et plus « accrocheur », ce « Failures for Gods » aurait normalement tout pour plaire : « No Jesus No Beast » est ainsi l’un des titres phares du combo, Dolan scandant quelques unes des paroles les plus blasphématrices du groupe sur sa conclusion : « Can you hear us…. Death to Jesus », accompagné par une montée en puissance progressive du meilleur effet. Le titre éponyme constitue aussi une pièce maîtresse de la tracklist, alignant sur plus de 6 minutes quelques uns des meilleurs riffs du groupe (notamment vers 4 :01 un simple riff en son clair magistral). Et faisant suite à « Christ’s Cage » sur le précédent album, « The Devil I Know » comporte elle aussi une mélodie diabolique qui vient achever l’auditeur en fin de parcours, transposant le groupe dans une ambiance franchement très proche d’un bon groupe de black. On arrive donc à bout de souffle au terme de l’album, éprouvé par une telle débauche maléfique…
Mais… cet essoufflement de l’auditeur n’est pas uniquement du à la noire qualité des riffs… Il convient en effet de « remercier » Paul Orofino, producteur de l’album, pour avoir doté « Failures for Gods » d’un son à la limite de la décence : sans trop m’appesantir là-dessus, il faut quand même reconnaître que la prod est vraiment ratée, elle manque singulièrement de puissance et le son est très (trop) étouffé (notamment la double pédale, qu’on dirait enregistré sous l’eau tant le son est bizarre). Les fans de « Failures… » détournent souvent ce souci à l’avantage de l’album, arguant d’une adéquation accentuée de la prod avec l’aspect poisseux des riffs (on est plus très loin des amateurs de true black qui ne jurent que les prods « raw » censés rendre l’atmosphère encore plus « evil »..). L’argument est certes valable, mais pour ma part je préfère une production plus claire et précise qui rende davantage compte du travail effectué sur les riffs que la bouillie sonore entendue ici. Que cela ne vienne cependant pas gâcher votre plaisir, « Failures for Gods » est le premier album indispensable dans la discographie d’Immolation, suivi de très près par son (fabuleux) successeur, dont le titre est par ailleurs annoncé tel un sinistre présage dans l’artwork intérieur de « Failures.. » :
« Close to a World Below »…
| Chri$ 17 Juillet 2005 - 4810 lectures |
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