En 2010, j’écrivais cette magnifique phrase : « Il est rassurant de se dire qu’on peut encore compter sur God Dethroned pour assurer avec une métronomie d’horloger suisse une alimentation en décibels de qualité pour nos oreilles, jamais pleinement rassasiées… ».
Mais alors, mes dons de prémonition, mondialement reconnus, seraient perfectibles ? J’ai pourtant parié 10 000 € sur Cheminade au second tour des Présidentielles, je ne comprends pas… Toujours est-il que God Dethroned a splitté en 2012 pour se reformer en 2015 (après un 1er split dans les années 90, alors Henri on joue sa princesse ?) pour quelques dates live, et voilà que déboule soudainement 7 ans plus tard, un 10e album, qui poursuit (et termine ?) la trilogie sur l’univers des Guerres Mondiales (la première, semble-t-il) initiée avec
« Passiondale » puis
« Under the Sign of the iron Cross ». Entretemps, en 7 ans, le paysage métal a un peu évolué, mais God Dethroned lui certainement pas, car on retrouve dès les premières notes de « Annihilation Crusade » la patte caractéristique du Serpent King, Henri Sattler de son vrai nom, aux commandes du B52 God Dethroned. Cette patte caractéristique, pour ceux qui découvrent (et on ne peut leur en vouloir), c’est un death mélodique tirant vers le thrash (enfin, presque plus en fait), qui fait beaucoup penser à Hypocrisy mais en légèrement moins brutal (et inspiré, on va le voir..) et avec un chant plus typé « black ».
Malheureusement, alors que les titres défilent, il devient flagrant que « The World Ablaze » n’est pas le digne successeur de ses grands frères, tant malgré les écoutes il n’en ressort pas la même richesse mélodique et la qualité de riffs qu’avant. Alors certes, le Serpent King sait toujours manier la poudre (« Close to Victory » qui démarre en trombe et atterrit sur une fin mélodique du plus bel effet, appuyée par un solo sympatoche), mais l’on s’ennuie quand même pas mal durant cette quarantaine de minutes (8 titres dont 2 instrus). Certains morceaux ne semblent pas finis, à l’image de « On the Wrong Side of the Wire » ou « Escape Across the Ice », qui s’achèvent en fade out (le signe typique du compositeur qui ne sait pas comment finir son titre ?) et sonnent comme une maquette à la peinture pas sèche car peu riche en « variations ». Un titre se démarque du lot, l’excellent closing de « The 11th Hour » et son solo d’anthologie, mais assurément un « The World Ablaze » n’a pas la carrure d’un « Warkult » côté « catchiness », et un titre d’ouverture d’album comme « Annihilation Crusade » n’a pas le riff qui tue comme un « Nihilism » ; voire même est en deçà d’un titre de milieu d’album assez moyen comme pourrait l’être « The Grey Race » (un titre de
« The Lair of the White Worm », sorti d’une écoute aléatoire de ma playlist, le type de morceau qu’on ne réécoute jamais et donc pourtant le riff d’attaque est sacrément cool).
De retrouvailles qui auraient du être joyeuses après 7 ans de séparation, je n’éprouve au final qu’un léger intérêt pour ce « World Ablaze » qui me semble un peu vite torché dans l’enthousiasme de la reformation. Si le Serpent King veut bien se donner un peu plus de temps et de mal pour une prochaine offrande, je signe d’office, mais impossible de dissimuler ma déception pour ce 10e album.
3 COMMENTAIRE(S)
03/05/2017 15:52
c'est peu de le dire !
27/04/2017 19:45
27/04/2017 12:04
On attendra plutôt le prochain Winter Of Sin.